•       À la demande de Capitaineecho dans son commentaire à l'article précédent, je reproduis ici le merveilleux texte de Christiane Singer que j'ai trouvé il y a quelques jours sur facebook (publié par Milko Angelo Mestdagh le 26 juillet).

            Il témoigne de ce que l'on découvre lorsque l'on se détache du corps qui nous emprisonne.


          

    Christiane Singer

     

    « C’est du fond de mon lit que je vous parle, et si je ne suis pas en mesure de m’adresser à une grande assistance, c’est à chacun de vous que je parle au creux de l’oreille. J’ai toujours partagé tout ce que je vivais. Toute mon œuvre était un partage de mon expérience de vie. J’ai voulu faire de la vie un haut lieu d’expérimentation.

    Ma dernière aventure ? Deux mois d’une vertigineuse et assez déchirante descente et traversée. Avec surtout le mystère de la souffrance. J’ai encore beaucoup de peine à en parler de sang froid. Je veux seulement l’évoquer. Parce que c’est cette souffrance qui m’a abrasée, qui m’a rabotée jusqu’à la transparence, calcinée jusqu’à la dernière cellule.

    Il y a eu une nuit surtout où j'ai dérivé dans un espace inconnu. Et ce qui est bouleversant, c’est que quand tout est détruit, quand il n’y a plus rien, mais vraiment plus rien, il n’y a pas la mort et le vide comme on le croirait, pas du tout. Je vous le jure ! Quand il n’y a plus rien, il n’y a que l’Amour. Il n’y a plus que l’Amour. Tous les barrages craquent. C’est la noyade, c’est l’immersion. L’Amour n’est pas un sentiment. C’est la substance même de la création. Et c'est pour en témoigner finalement que j'en sors parce qu'il faut sortir pour en parler. Comme le nageur qui émerge de l'océan et ruisselle encore de cette eau. C'est un peu dans cet état d'amphibie que je m'adresse à vous. On ne peut pas à la fois demeurer dans cet état, dans cette unité où toute séparation est abolie et retourner pour en témoigner parmi ses frères humains. Il faut choisir.

    Je croyais jusqu’alors que l’Amour était reliance, qu’il nous reliait les uns aux autres. Mais cela va beaucoup plus loin ! Nous n’avons pas même à être reliés : nous sommes à l’intérieur les uns des autres. C’est cela le mystère. C’est cela le plus grand vertige. Au fond, je viens seulement vous apporter cette bonne nouvelle : de l’autre côté du pire t’attend l’Amour. Il n’y a en vérité rien à craindre. Oui c’est la bonne nouvelle que je vous apporte.

    Ma voix va maintenant lentement se taire à votre oreille ; vous me rencontrerez peut-être ces jours errant dans les couloirs car j'ai de la peine à me séparer de vous.

    La main sur le coeur, je m'incline devant chacun de vous. »


    Christiane Singer

     

    « L’Amour n’est pas un sentiment. C’est la substance même de la création. »

    « On ne peut pas à la fois demeurer dans cet état, dans cette unité où toute séparation est abolie et retourner pour en témoigner parmi ses frères humains. Il faut choisir. »

    « Nous n’avons pas même à être reliés : nous sommes à l’intérieur les uns des autres. »

     

     

          


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  •        Ce que dit Christiane Singer dans le texte cité précédemment n'a rien d'exceptionnel.

            C'est en parfait accord avec ce qu'écrivait Aurobindo dans ce passage cité sur mon blog il y a quelques années :

     

    «    Ce n'est que lorsque le voile est déchiré et le mental divisé dominé, silencieux et passif sous l'action supramentale, que le mental lui-même retourne à la Vérité des choses.

         Là nous trouvons une mentalité réflectrice, lumineuse, qui obéit et sert d'instrument à l'Idée-réelle divine. Là nous percevons ce qu'est réellement le monde ; nous savons de toutes les manières que nous-mêmes sommes en autrui, qu'autrui est nous-mêmes et que nous sommes tous l'Un universel qui s'est multiplié.

            Nous perdons la position individuelle rigoureusement séparée qui est la source de toute limitation et de toute erreur.  »

    ( La Vie divine, Albin Michel Spiritualités vivantes, tome 1, p.226)

     

          Nous nous souviendrons aussi de ce qu'écrivait Ivan Wyschnegradsky, dont "la Journée de l'Existence" m'a si longtemps poursuivie de ses questionnements métaphysiques :

     

    Quelque chose de nouveau, d’immense, de sublime s’accomplit,
    Un miracle comme il n’y en a pas eu jusqu’ici…

    Ah… Les flots d’un amour ineffable m’envahissent
    Et me portent sur leurs ailes.

    Ô vous, mes proches et mes lointains,
    Et vous, choses de tout l’univers,
    Je suis en vous, vous êtes en moi,
    Dans mon souffle - dans mon amour -
    Unique, tout-puissant, illimité… !


    Ivan Wyschnegradsky, La Journée de l'Existence,

    L'obtention - Entrée dans l'état final parfait
    (écouter ici de 44'58 à 45'50) 

      

    Autrement dit...


    Quand tout converge, on sait que l'on se rapproche de la Réalité...

     

     


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    L'Ecclésiaste

     

     

    « Illusion, tout est illusion.

    À quoi bon toute la peine des humains sous le soleil ?

    Les générations se succèdent, la Terre est encore là.

    Le soleil se lève, le soleil se couche.

    Il va vers là d'où il vient, le vent tourne,  du midi au nord, il retourne au vent.

    Les fleuves coulent vers la mer et la mer n'est pas remplie, ils n'en finissent pas de couler.

    Toutes les paroles sont usées, incapables de dire, l’œil n'est jamais satisfait de ce qu'il voit, l'oreille n'est jamais remplie de ce qu'elle entend.

    Ce qui fut sera, rien de nouveau sous le soleil.

    Quelqu'un dit : « Voici du nouveau » ; cela était dans les siècles qui nous ont précédés.

    On ne se souvient pas de ce qui était, on ne se souviendra pas de ce que nous sommes.

    Moi, Qohélet, j'ai été roi d'Israël à Yeroushalaïm.

    De tout mon cœur j'ai cherché la Sagesse et observé tout ce qui se passe sous le ciel ; c'est un dur travail qu'Elohim, « l'Être qui fait être tout ce qui est », donne aux enfants des hommes pour qu'ils s'y exercent.

    J'ai observé tout ce qui se passe sous le soleil : tout est illusion et illusoire, poursuite du vent.

    Ce qui est tordu reste tordu, ce qui manque ne peut être mesuré.

    Je me suis dit à moi-même : voici que j'ai amassé et accumulé toutes sortes de savoirs plus que quiconque avant moi à Yeroushalaïm.

    J'ai acquis science et sagesse pour comprendre la bêtise et la folie : je sais maintenant que cela aussi est illusion, poursuite du vent. »


    L'Ecclésiaste (Le Qohélet)
    Adaptation de Jean-Yves Leloup
    (Presses du Châtelet, 2016)

     

     


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    La Parole et le Souffle

     


            Relire et remettre à jour les anciennes publications de ce blog me permettent une vision nouvelle d'anciens comportements.

          Depuis l'âge de douze ans je suis persuadée que ce monde n'est pas ma véritable patrie ; et à tout âge j'ai toujours cru avoir trouvé "la  Vérité" - la souffrance rencontrée étant alors le seul indicateur me permettant de comprendre que j'avais encore du chemin à parcourir.

             Après lectures, thérapies, stages, expériences, disciplines de tous ordres, j'ai vu que l'enseignement se faisait de plus en plus proche, de plus en plus présent, de plus en plus intime :

    - à l'origine j'appliquais des principes issus d'enseignements transmis depuis des millénaires (par exemple avec la religion chrétienne) ;

    - puis je rencontrai des enseignements publiés secrètement il y a quelques siècles (avec l'enseignement de la Rose-Croix entre autres) ;

    - ensuite des enseignements révélés quelques décades plus tôt (avec la  découverte de « Un cours en miracles » notamment) ;

    - et enfin je reçus un enseignement vivant, présent, immédiat (quand la demande est impérieuse et que le disciple est prêt, le « maître » apparaît)  !


              Il y a quelques années je discourais sur le monde, sur la vie, sur l'« unité », disant : "voilà ce que je crois !" (voir ici) ; mais croire n'est rien !! Croire ainsi, c'est ranger des pensées dans un tiroir de son mental avec une petite clé d'or en s'imaginant posséder un trésor, et s'en faire une fierté ! Qu'est-ce que ça change intérieurement ? Cette connaissance n'est qu'une possession parmi d'autres, qui comme les autres pourrira avec nous dans le cercueil. D'ailleurs la vidéo a été supprimée depuis, car elle est  déjà la possession de quelqu'un d'autre !! C'est dire, si en réalité il  n'y a là aucune "unité" réelle !

          Sur internet fleurissent en ce moment les vidéos de "satsangs" (un mot sacré usurpé...) donnés par de jeunes "maîtres" à penser qui, ayant vécu certaines expériences fortes, sont pressés par les médias d'apporter leur aide aux innombrables chercheurs de Vérité assoiffés de soulagement dans les difficultés de leur vie. Leur témoignage aide certes au départ et chacun applaudit, car l'encadrement médiatique et l'absence de doctrine, de règle, de coloration religieuse mais  plutôt la présentation sous forme de "stages de développement personnel",  rassure. 

            Eh oui, mais qui rassurer sinon l'ego ? Cela reste "personnel"... ! Et ces pauvres enseignants de s'arracher les cheveux (j'en ai vu une hier sur youtube crier de désespoir réellement je vous assure) parce qu'ils ne réussissent pas à "éveiller" leurs auditeurs - et surtout parce que bien sûr les auditeurs, qui paient, exigent d'obtenir un résultat ! 

          Mais cette dame dont je vous parle était en train de leur enseigner justement à "être soi dans l'ici et maintenant"... À quoi peut-on bien s'éveiller je vous le demande si l'on s'efforce d'être présent dans l'ici et maintenant ? On est né présent à ici et maintenant, il n'y a donc rien à apprendre à ce sujet ! Et pour "se trouver" une bonne thérapie suffit.

          Cela n'a rien à voir avec la Vérité de ce que nous Sommes depuis toujours et pour l'éternité.

         
            Ces mots de Simon-Pierre me reviennent en tête aujourd'hui :

    « Tu as les Paroles de la Vie éternelle »

         Et en cherchant le texte je vois que  je commence seulement à le comprendre vraiment... Le voici, copié d'internet (ici) :

        Jésus avait dit dans la synagogue de Capharnaüm : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle. » (Jean, 6, 54)

         Beaucoup de ses disciples, qui avaient entendu, s’écrièrent : « Ce qu’il dit là est intolérable, on ne peut pas continuer à l’écouter ! »
        Jésus connaissait par lui-même ces récriminations des disciples. Il leur dit : « Cela vous heurte ? Et quand vous verrez le Fils de l’homme monter là où il était auparavant ?... C’est l’esprit qui fait vivre, la chair n’est capable de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie. Mais il y en a parmi vous qui ne croient pas. »
        Jésus savait en effet depuis le commencement qui étaient ceux qui ne croyaient pas, et celui qui le livrerait. Il ajouta : « Voilà pourquoi je vous ai dit que personne ne peut venir à moi si cela ne lui est pas donné par le Père. »
        À partir de ce moment, beaucoup de ses disciples s’en allèrent et cessèrent de marcher avec lui. Alors Jésus dit aux Douze : « Voulez-vous partir, vous aussi ? »
         Simon-Pierre lui répondit : « Seigneur, vers qui pourrions-nous aller ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Quant à nous, nous croyons, et nous savons que tu es le Saint, le Saint de Dieu. »   (Jean, 6, 60-69)


         Il ne s'agit là, ni de cannibalisme, ni d'Eucharistie, ni même d'hosties consacrées (même si le symbole peut être beau et m'a longtemps séduite).

           L'explication est notée dans l'Évangile de Philippe :

    « Qu'est-ce que sa chair ? Sa chair est la Parole (Logos, le Verbe).
     Son sang est le Souffle (Pneuma, l'Esprit).
    Celui qui accueille la Parole et le Souffle (le Verbe et l'Esprit),
    celui-là a vraiment reçu une nourriture, une boisson, un vêtement. »

    Et juste ensuite :  

    « Ce que tu dis, tu le dis dans  un corps (...) :
    Il faut t'éveiller dès ce corps,
    ressusciter dès cette vie. »

    (Page 59, Planche 105 - adaptation de Jean-Yves Leloup)

     

          La véritable Rencontre est celle que l'on fait avec le Christ - seul Maître ou Enseigneur - sous les traits d'une personne en qui l'on reconnaît la Réalisation parfaite, et donc à qui nous sommes adressés par "le Père" - notre Source Intérieure.


          Aucun   éveil n'est possible tant que ne s'est pas réalisée cette Rencontre avec la Parole Vivante. 


            La "Vie éternelle" n'est pas une Vie imaginée pour le futur dans un super Paradis ! C'est celle qui nous anime depuis toujours, avant même que nous soyons nés, mais que nous avons oubliée...


           La Parole de l'Être Réalisé que nous avons rencontré (= Christ) est nourriture pour notre Être profond ; ce Souffle émanant du Maître Vivant est absorbé en nous comme un Sang vigoureux qui mène à une totale Résurrection - et ce, dès cette existence.


           Ceci est indépendant de toute doctrine, règle, discipline. La Vie éternelle est transmise depuis toujours, de même que la vie charnelle se transmet de mère à enfant.

     
        On ne la trouve pas dans les livres ni dans les églises.


           Elle s'absorbe comme le lait maternel...


           Dans la Béatitude absolue...
     comme l'enfant qui tète.

     
           E
    n oubliant totalement qui l'on est, qui l'on a cru être, où l'on est, tout ce que l'on a cru faire - et surtout cette fameuse "mission sur la terre", dernière tentative meurtrière de l'ego pour reprendre le pouvoir !


          Car alors on n'est plus Rien, on ne fait plus Rien ; la Vie se vit d'Elle-même, s'exprime par Elle-même en actes, en paroles et en ressentis. Mais nous n'y sommes pour rien... Nous ne faisons que La recevoir, participer d'Elle !

           

    N
    otre seule réponse, si nous pouvons en avoir une,
    c'est Gratitude, Adoration pour Ce Qui Est

    Et pour celui - ou celle
    qui nous a transmis la Vie...

     

     

     Note : lisez ici ("pranisme")... : parution fraîche du jour et qui étonnamment correspond exactement à la personne que j'évoquais sur youtube...


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  •         Le temps est beau et chaud.

            Week-end du 15 août : tout "dort"... 

             C'est comme un grand vide soudain.

           Et curieusement, en examinant l'horoscope du jour j'ai été attirée par un  élément particulièrement éloquent sur ce point.

     

    Astrothème-carte du ciel actuelle
    (Source : astrothème)

     

             Cette carte des données célestes actuelles - qui concerne donc tout le monde - montre le soleil conjoint au nœud lunaire nord de transit1 .

        Celui-ci est généralement associé au but de l'existence lorsque l'on observe un horoscope de naissance. Mais ici,  de passage et souligné par sa proximité avec le soleil il peut évoquer une tendance générale, un but momentané de tous. 

            Pour le décrypter, on peut évoquer bien sûr sa position en signe (Lion, exaltation du Moi) et en maison (actuellement : maison 9,  idéaux et voyages). Mais le degré (24°13) qu'il occupe sur le cercle zodiacal est beaucoup plus évocateur, surtout si on va en chercher le sens, comme j'ai coutume de le faire, chez un initié comme Dane Rudhyar - dans le livre profondément inspiré intitulé "Symboles Sabians".
            

            En effet, voici ce qu'on peut y lire (je reproduis ici la disposition et la typographie spécifiques de la page) :

    PHASE 145 (LION 25°)


    UN GRAND CHAMEAU TRAVERSE UN IMMENSE DÉSERT SAUVAGE

    Se suffire à soi-même face à une aventure longue et épuisante.


    Le chameau représente ici un organisme vivant à même de se sustenter indépendamment de son environnement au départ d'un voyage éprouvant (la formulation originale ne mentionnait pas « un homme à dos de chameau »). L'organisme porte en lui ce dont il a absolument besoin pour survivre. Au niveau plus profond de la conscience humaine, il est aisé de voir l'importance qu'il y a à se suffire à soi-même et à pouvoir compter sur ses propres forces, lorsqu'on entre sur le Chemin occulte conduisant à une sphère plus dynamique et plus globale de l'existence.

    Séquence 29/Grade 5 : Le chameau porte sa réserve d'eau dans son organisme et, dit-on, le dromadaire peut retirer de sa bosse la nourriture dont il a besoin. Il est suggéré ici que, pour se détacher du « vieux monde », on devrait être totalement autonome sur le plan moral ; ayant absorbé la manne intellectuelle que cette vieille culture nous a donnée, nous sommes prêts à affronter le « désert », le néant, Sunya 2... avant d'atteindre le « nouveau monde ». Nous avons besoin d'une TOTALE INDÉPENDANCE vis à vis de notre environnement et d'une parfaite AUTONOMIE.

     

    Tarot Zen - La Solitude

     

          Ces propos ne concernent évidemment pas tout le monde, et c'est pourquoi astrothème choisit une autre source pour commenter ce degré (les symboles de Janduz, l'astrologue Jeanne Duzéa), où il est question de calme et de patience pour atteindre un bonheur matériel.

             Cependant pour ceux à qui ce texte parle - comme à moi-même - , sachez que le nœud nord séjourne quelque temps sur ce degré, où il est entré le 14 juillet  et dont il ne ressortira qu'au 11 septembre (avec un retour en arrière rapide le 18).


      1 Il s'agit d'un point de l'espace où l'orbite lunaire croise l'écliptique et qui dans la tradition est aussi appelé "Tête du dragon" - la "Queue" étant le point opposé ou nœud lunaire sud ; on le voit ici en haut du dessin représenté par une sorte d'arche avec un point au centre, à côté du soleil représenté par un cercle jaune avec un point en son centre également.

    2 Sunya = Vide - Voir ici à la fin de l'article, l'extrait du Sutra du cœur.

     


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