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    Tu danses sur le sable ébloui
    Tu parles aux arbres des forêts
    Tu rêves les nuages effacés
    Tu chantes à l'averse ailée

    Et les cris des oiseaux dispersés
    Les larmes des printemps blessés
    Les ivresses des berceaux d'or
    Les glissantes saisons

    Ont jeté leur voile innombrable
    Sur tes yeux noyés

    La montagne sous tes pas
    Rayonne comme l'abîme

    Tu es l'étoile bleue
    Si lointaine

     

     

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    La lune et les éléments du feu...

    Un peu plus bas moi, près de la rivière.
    Un arrosoir plein d'eau avec l'espace dedans...

     

    Dans Toi, des étincelles de nuit ; la boule tournoyante...

    Elle, éparpillée comme Ophélia dénudée.

     

    Trois en une : la fraîcheur et le feu,
    L'onde fluide et l'air qui chauffe.

     

     

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         En ce qui concerne les formes poétiques, j'avoue m'être longtemps limitée aux plus simples, avant de passer à la poésie dite "libre" que je croyais plus "actuelle".

          Voici cependant, pour les amoureux des formes classiques, un petit Rondel que j'ai écrit dans ma jeunesse à l'instigation d'un cours de versification, et dont le sujet était : " À l'instar de Théodore de Banville, écrivez un poème sur le thème "Nous n'aimons pas la sombre nuit".

     

     

    Nous n'aimons pas la sombre Nuit

    Qui dans ses abîmes nous plonge ;

    Elle est pleine de noir mensonge

    Et nous étouffe en son ennui.

     

    Dans les ténèbres rien ne luit :

    Aucun astre, pas même en songe !

    Nous n'aimons pas la sombre Nuit

    Qui dans ses abîmes nous plonge.

     

    La Mort sournoise alors poursuit

    Le pauvre être que le mal ronge ;

    Et jusqu'à l'infini s'allonge

    L'ombre écrasante que l'on fuit.

    Nous n'aimons pas la sombre Nuit.

     

     

    Nuit.jpg

     
     
     

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       Voici encore un poème extrait de "Labyrinthes et flammes" et publié dans le recueil ci-contre "Renaître". À cette époque j'étudiais l'inconscient.
     
     
     



    La musique que j’entends sort de moi
    La voix que j’ai cru émettre n’est pas mienne
    C’est une voix étrangère qui me surprend
    Le monde se déroule comme une écharpe de soie au soleil
    Parure étincelante que j’admire
    Mais si je promène mes regards
    Je n’échappe plus au labyrinthe interminable
    Un miroir me terrifie
    Car ce n’est pas moi-même qu’il réfléchit
    - Où suis-je donc
    Si mon image n’est pas moi-même ?
    Corps égaré
    Visage hagard
    Mouvement dysharmonieux
    Quelle étrangeté…
    J’étends mes membres comme des antennes
    A travers un univers aquatique
    Et je nage
    Attentive aux alentours
    Le vrombissement de mes oreilles me renseigne
    Sur le mouvement de rotation perpétuelle dans lequel je suis incluse

    Moi aussi je tourne !


    (écrit en 1977)

     
     
     
     

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    Peniches.jpg

     

     

    Péniches
    Bateaux oblongs
    Aux noms d’oiseaux
    Aux résonances lointaines
    Vous rêvez
    Penchées
    Posées
    Maquillées de belles toilettes
    Près du quai endormi
    Où l’eau palpite
    Près de l’île verte

     

    Peut-on partir en vos chambrées
    Ou simplement glisser
    Se laisser dériver
    Sans attaches sans but
    Vers le bleu indécis d’un ciel désembué

     

    Peniche2.jpg

      

     
       Pour illustrer musicalement ce poème, quoi de mieux que "Asie", tiré de Shéhérazade de Maurice Ravel, sur un poème de Tristan Klingsor ?
     

     


     Vous en trouverez le texte complet ici, mais voici les vers qui font écho à mon poème :

    « Je voudrais m'en aller avec la goélette
    Qui se berce ce soir dans le port,
    Mystérieuse et solitaire ;
    Et qui déploie enfin ses voiles violettes
    Comme un immense oiseau de nuit dans le ciel d'or ! »

     

     

     

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