•  
    Ce soir
    Les martinets pépient très haut
    Il y a fête dans le ciel
    Bleu très bleu
    Jusqu’aux plus lointains horizons

    Les toits armés de leurs fourches graciles
    Masquent la mer avec ses dunes
    On entend le ressac
    Et le vent nous apporte ses effluves herbeux
    Ses odeurs de mouettes
    Piaillardes

    On se marie quelque part
    Loin très loin dans le ciel
    J’ai même vu la lune souriant dans son coin
    Elle s’est endimanchée
    Toute vêtue de blanc

    Allez ce n’est pas pour demain
    La fin du monde
    Allez nous en aurons encore
    De jolis jours à vivre

    Voyez les millions de paillettes
    Dont s’allume le soir
    Sentez l’odeur si fraîche diffusée par la nuit
    Elle est belle la Terre
    Elle nous aime encore
    Elle a toujours voulu
    Que nous soyons heureux

    O mère bienveillante
    C’est ta fête ce soir
    Tous les oiseaux le savent
    Et le vent et les fleurs
    Et même les toitures
    Avec leurs araignées
    Tous te célèbrent et se pressent en ton sein

      


    votre commentaire

  • Apollôn, île de Naxos : la grève par grosse mer


     

    Cette nuit la mer a grondé sans relâche,

    Roulé et brassé ses galets comme une lionne sa proie ;

    Par bonds féroces elle a cent fois heurté la côte,

    Pour s'épanouir en gerbes d'écume salée,

    Toujours plus haut, toujours plus loin.

    Le vent soufflait et les barques dansaient,

    Fermement amarrées à la digue ;

    Cependant nous dormions,

    Bercés par la clameur profonde

    Du ressac mugissant,

    A l'abri des arbustes

    Sous un talus de pierres...

     

    Ce matin elle gronde et explose encore,

    Et les galets scintillent

    Sous ses griffes luisantes.

    Lorsque je suis allée vers elle,

    Elle m'a tirée si violemment,

    Puis rejetée d'un flot brutal,

    Qu'on eût dit un cheval rétif

    Désarçonnant son cavalier.

    Roulée à terre, battue des vagues,

    Je dus m'écarter promptement...

    Mais qu'importait ! J'entrai ailleurs

    Et, calculant l'assaut des vagues,

    Je plongeai tout à coup et traversai la barre.

                                                  

    Je ressurgis enfin au sein d'une eau troublée,

    Mouvante et animée,

    Pressante, comme vivante...

    Progressant vigoureusement,

    Je me sentis portée comme un bouchon léger,

    Ballottée, haut et bas, par les houles énormes,

    Enserrée par l'écume,

    Inondée de fraîches coulées ;
    Et soudain je parvins dans des flots plus tranquilles,

    Plus profonds et plus bleus,

    Où je pus m'arrêter...

     

    O cœur immense de la terre !

    Je m'étais redressée au centre de la baie,

    Et là je respirais,

    Paisible entre les bras de l'eau,

    Dans un décor sublime :

    Autour de moi

    Un gigantesque cirque de montagnes

    Étincelait dans le soleil levant...

     

    Apollôn, île de Naxos : même grève en sens opposé

     

    3 commentaires
  •          

     

     
    Dieu des oiseaux,
    Dieu des mouettes,
    Sauvez la mer !
    Sauvez la brise
    Et le ressac
    Sauvez les vents
    Et les embruns !

    Dieu cormoran
    Dieu goéland,
    Sauvez les vagues !
    Sauvez les fonds
    Et les poissons,
    Sauvez les algues
    Et les tourteaux !

    Dieu albatros,
    Dieu des crieurs,
    Sauvez les flots !
    Sauvez les crabes,
    Les bigorneaux,
    Sauvez la grève
    Et sa falaise …!
      
     

     

     

    1 commentaire

  • Sur le lac bleu
    Là-bas, près de l’île,
    Trois jeunes cygnes ont relevé leurs ailes,
    Trois enfants-cygnes au plumage fané,
    Adolescents trop sages auprès de leurs parents
    Aux becs orange et aux yeux noirs…

    Sortez tout doucement,
    Sans faire de bruit,
    Jeunes cygnes couleur de l’œuf !
    Le chasseur n’est pas loin…
    Restez près de l’île natale
    Aux herbes encore vertes,
    Au coteau blond doré.

    Bientôt vous volerez
    De vos ailes immenses,
    Vous serez beaux et grands,
    Aux longs yeux de velours,
    Aussi calmes que l’eau
    Que ternira l’automne,
    Et chaque nuit pour les hommes
    Vous chanterez.
     
     

    1 commentaire
  •  

       

     
     
    Vois ! Le faisan doré a filé sous la mousse,
    Entre bruyère et brémailles,
    Là où les rayons chatoient
    À l'orée des grands pins...


     
     
    La fougère blondie s'étale à profusion,
    Et le chemin languit, tranquille, au bleu du ciel.
    Les oiseaux se sont tus,
    Et les toiles d'araignées pâlies,
    Tendues de feuille à feuille,
    S'abandonnent
    Au ronronnement doux des bourdons affairés.
     



    Et toi, tu rebondis de talus en fossés,
    Mon petit chien joyeux !
    Une biche attardée te fait signe en secret ?
    Non, tu cherches de l'eau pour étancher ta soif ;
    Mais la mare cachée,
    Seul le faon la connaît...



           




     

    1 commentaire