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    Rouge,
    Vert jaillissant
    Du vase de cristal,
    Une gerbe de glaïeuls illumine ma chambre.

    Solitude brisée,
    Chemin ouvert à l’évasion,
    C’est un pan de prairie
    Et mon esprit bondit de joie.
      
     
     

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  • Forêt domaniale du Plomb (Cantal)
     
     

    Arbre serpent
    Gardien tentaculaire des secrets de la haute forêt
    Aux monstrueuses ramures comme un dragon figé
    Tu caches un magicien qui s'éveille le soir
    Et qui hante en grondant ces bois enténébrés
    Aux rigueurs de l'hiver tu tends tes doigts glacés
    Et tu souffles à la bise une âpre mélopée
    Les oiseaux prisonniers de ta rugueuse écorce
    Sont tes pauvres victimes
    Sorcier au chapeau noir
    Fuyons vite ces lieux
    Avant que le soleil ne les ait désertés
     



    (id.) J'ignore le nom de cet arbre aux multiples troncs hérissés de piquants    
     



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    Dentelle givrée
    Toile diaphane
    Brumes d’hiver aux amples houppelandes
    Blanc des jardins brun des troncs au lointain
    La rivière s’étale en miroir dépoli
    Etoilée par le gel
    Et les moignons des arbres élagués
    S’étoffent de flocons agrippés au lierre
    Un envol de corbeaux croasse sur les cimes
    Une détonation puis deux se font entendre
    Tu sursautes mon chien et tu dresses l’oreille
    Sous mes pas alourdis la neige durcie craque
    Sur les herbes roidies
    Nous sommes dans un paysage
    Qu’un peintre mystérieux a moucheté de blanc
    Par mille taches claires
    Avec amour avec patience
    Dans l’infinie tendresse
    D’un matin qui fume de froid
    Vivifiant et glacé



     

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  • En chemin de fer vers Souillac

     
     
    Monts estompés aux regards assoupis,
    Perles de brume aux larmes de pluie,
    Le jour s’est arrêté comme un oiseau pensif…
    Quelques maisons dormeuses et quelques arbres nus,
    La rivière en miroir étendue et glacée,
    Le chemin se déploie, décoloré, pâli,
    Ses mamelons ombrés au loin emmitouflés
    Dans leurs manteaux qui fument…
    L’humidité s’accroche aux murs couleur de terre.

    Un voyage de plus à travers les montagnes :
    Sur les rails endormis il marche un chat tout gris,
    Et les troncs empilés pleurent une longue attente.
    O rouler doucement dans le froid cotonneux,
    Voir rêver les vallons, se gonfler les collines
    Et se blottir les arbres en masses moutonneuses,
    Broussailles aux couleurs ocres, vertes et brunes…
     
    C’est un jour sur la terre
    Qui se rêve en son cœur,
    Qui ferme ses paupières,
    Un jour comme un secret
    Coulé dans son cocon…
     
    O la Beauté du monde :
    Maisonnettes fermées, blotties sur leur chemin,
    Pelouses en corbeille, alanguies, verdissantes…
    Que le sommeil est doux s’il rêve au lendemain ;
    Que le Jour est paisible engourdi dans les sentes… !
     

    14 janvier 2001 
     
     
     

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    Lune,
    Bulle claire
    Entre deux pompons noirs,
    Tu ris sur le ciel bleu naïf
    Qui t’auréole à peine…
    Petite lune charmeuse
    Qui cours entre deux branches,
    Que fais-tu sur ce toit,
    Coquine ?
    Envolée savonneuse,
    Ballon éberlué,
    Tu regardes là-bas l’horizon citronné
    Où l’azur s’assombrit,
    Et tu laisses le ciel
    T’environner de nuit
    Pour créer le silence,
    Et faire de ton rire
    Son œil unique et muet dans la ténèbre obscure…
     
     
     


     
     

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