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Par Aloysia* le 2 Janvier 2013 à 12:00
La Rivière forcée à la sortie d'Issoudun - février 2006
Dentelle givrée
Toile diaphane
Brumes d’hiver aux amples houppelandes
Blanc des jardins brun des troncs au lointain
La rivière s’étale en miroir dépoli
Étoilée par le gel
Et les moignons des arbres élagués
S’étoffent de flocons agrippés au lierre
Un envol de corbeaux croasse sur les cimes
Une détonation puis deux se font entendre
Tu sursautes mon chien et tu dresses l’oreille
Sous mes pas alourdis la neige durcie craque
Sur les herbes roidies
Nous sommes dans un paysage
Qu’un peintre mystérieux a moucheté de blanc
Par mille taches claires
Avec amour avec patience
Dans l’infinie tendresse
D’un matin qui fume de froid
Vivifiant et glacéExtrait de "Instants Secrets" @ éd. Stellamaris
(Réédition)
Dans les potagers bordant la rivière forcée - sortie d'Issoudun - février 2006
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Par Aloysia* le 24 Mars 2013 à 12:00
Une promenade au lieu dit "Le Bois du Roi", au nord-est d'Issoudun, m'a inspiré ce poème... Mais aussi toutes les photographies qui vont avec. Il n'y a que les chevreuils que j'aie manqués, ils sont partis trop vite et la photo n'a gardé que l'image de la prairie vers laquelle ils ont fui."Le Bénitier" (c'est le nom du ruisseau)
Le ruisseau coule
Dans l’herbe jaune
Le ruisseau rit
Sous les broussailles
La campagne pensive
S’étire à l’infini
Pâle et déserte
Un long chemin humide
File entre les brémailles
Et les brindilles sèches
Ici
Un arbre mort
Plus loinUne petite hutte
Au toit de tôle
Et là
Une mangeoire pour les oiseaux
Le ruisseau glisse
Sous le sentier
L’eau est si claire
Sur les cailloux
Que trois chevreuils
Y sont entrés
Dis-moi, lierre grimpant
Et toi, bourgeon de hêtre,
Quand finira l’hiver ?
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Par Aloysia* le 16 Février 2014 à 12:00
Arbres tordus
Chemin qui tourneVent éperdu
Eau qui séjourneLierre agrippé
Brindilles sèchesTroncs détrempés
Mousse bien fraîcheEt puis soleil
Couleurs chantantesBrusque réveil
Joie éclatanteAu bois de Chinault, près d'Issoudun. (Nota : toutes les photos peuvent être agrandies).
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Par Aloysia* le 20 Mars 2015 à 19:52
Contrairement à l'annonce de la météo, le ciel ce matin était chez nous couvert de brume, empêchant toute possibilité d'observer la fameuse éclipse solaire dont on nous avait tant parlé...Cela ne me surprit guère finalement, sachant qu'un pic d'activité lunaire entraîne obligatoirement une puissante formation d'humidité ! Je m'en fus cependant dans la campagne environnante observer le phénomène, et outre une vidéo prise à 10h15 (heure présumée du pic de l'éclipse prévue chez nous à 75%) et quelques photos prises dans les moments qui ont suivi, j'ai composé un poème. Les voici.
La Terre s’est vêtue d’un brouillard lumineux
pour protéger nos yeux de l’éclat foudroyant
Dans la douceur des limbes
repose l’enfant du Songe
Ô Tout-Puissant
si hautes sont tes pensées
qu’un cercle d’or les environne
Tapis dans notre gîte
lièvres nous attendons
Jamais la nuit n’obscurcira le Jour
Ô douce lune humide
tu pleures sur nos fronts de ton bonheur intense
Tes noces ont resplendi par-delà les étoiles
Sur la Terre déserte
s’est établi le Silence
un Silence crépusculaire que trouble à peine
le vent glacé qui siffle en inclinant les herbes
Le mauve à l’horizon peu à peu devient jaune
Dans la pâleur ambiante l’instant s’immobilise
mais indistinctement imperceptiblement
l’Amour bruit et palpite
inondant toute chose
NB : La zone de champs labourés sur laquelle je reviens dans la vidéo et insiste dans les photos correspond à la direction de l'horizon est, vers lequel devrait se situer le soleil. C'est de là aussi que semble provenir le vent.
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