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    Décembre



    Le vent grondeur s’est déchaîné
    En sifflements et ronflements
    Le grand sapin se tord au loin
    Dégingandé échevelé

    Le ciel dégouline de pluie
    Et l'extérieur est détrempé
    Comme on est bien dans sa maison
    A la lumière d'une lampe
    Et près d'un feu qui rit et danse

    Danse sapin dans le grand vent
    Et danse feu parmi les braises

    Dehors les feuilles sont fauchées
    Froissées fanées roulées sans but
    Aux sifflements du vent dément

    Et c'est décembre qui revient
    Le noir décembre aux yeux mouillés
    Que l'on habille de guirlandes
    Afin qu'il luise dans nos cœurs

     

     
     
     

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    Hiver

     

     

    L’hiver sifflote
    Parmi les rues
    Ping-pong
    Petits glaçons
    L’hiver se joue
    Du grand soleil
    L’herbe est gelée
    Nos mains aussi   L’hiver habille
    Notre voiture
    Elle est blanchie
    De givre   Et les petits sapins
    Les bonshommes de neige
    Clignent d’un œil complice
    Aux vitres aux jardins   Lorsque tombe la nuit
    Les pavillons flamboient
    De lueurs étoilées
    Blanches, rouges ou vertes   Mais le plus beau décor
    C’est le velours du ciel
    D’un noir intense
    Tout parsemé d’étoiles   La corne du Bélier
    Le fouillis des Pléiades
    Le grand V du Taureau

    Et la bannière immense
    D’Orion scintillant

     
     

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    Cygnes sur le Cher
     

                Sur le lac bleu
                Là-bas, près de l'île,
                Trois jeunes cygnes ont relevé leurs ailes,
                Trois enfants-cygnes au plumage fané,
                Adolescents trop sages auprès de leurs parents
                Aux becs orange et aux yeux noirs...

     

    Sortez tout doucement,
    Sans faire de bruit,
    Jeunes cygnes couleur de l'œuf !
    Le chasseur n'est pas loin...
    Restez près de l'île natale
    Aux herbes encore vertes,
    Au coteau blond doré.

     

    Bientôt vous volerez
    De vos ailes immenses,
    Vous serez beaux et grands,
    Aux longs yeux de velours,
    Aussi calmes que l'eau
    Que ternira l'automne,
    Et chaque nuit pour les hommes
    Vous chanterez.

     
     

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  •     Voici un de mes premiers poèmes.
        Je l'écrivis sur un cahier d'écolier à l'âge de juste 12 ans, alors que j'étais en 5e... avant de l'exhiber triomphalement à mon professeur de français, comme c'était la mode, afin de lui demander un autographe.
        Il prouve  qu'en 1963 il faisait aussi mauvais qu'aujourd'hui !



    Le mois de Juin 1963

    Voici venu le juin,
    Le « Très beau », le « Divin »,
    Morne, noir, plein de pluie,
    Où froides sont les nuits.

     

    Le baromètre est bas
    Et nous sommes tous las
    Car le temps à l'orage
    Nous ôte tout courage.

     

    Ah ! Ce cher mois de juin !
    Qu'en vienne donc la fin ;
    Que juillet gentiment
    Nous apporte un beau temps !

     

        Deux années plus tard la météo n'était guère plus brillante, puisque fin mai 1965 j'écrivais ceci :


    Vendredi, vingt-huit mai ; il pleut, il pleut toujours.
    Le ciel entier se fond en des larmes amères.
    Tout est gris, triste, sombre, et tous les fronts sévères.
    Du rire vainement on attend le retour.

     

    Les cieux ne grondent pas : il ne font que pleurer.
    Les gens sont étonnés de la mélancolie
    Qui les prend tout à coup ; sans arrêter, la pluie
    Caresse les maisons et les fait frissonner.

     

        Ma technique des vers s'était améliorée, mais par contre l'on voit qu'avec l'adolescence ma dépendance à la lumière, en matière de moral, s'était affirmée !

     
       Peu importe : voici quelques fleurs, en attendant le soleil.

     


     

     

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    (Image tirée du site "lexilogos")

       
       
            Ce soir
            Les martinets pépient très haut
            Il y a fête dans le ciel
            Bleu très bleu
            Jusqu'aux plus lointains horizons

            Les toits armés de leurs fourches graciles
            Masquent la mer avec ses dunes
            On entend le ressac
            Et le vent nous apporte ses effluves herbeux
            Ses odeurs de mouettes
            Piaillardes

     

            On se marie quelque part
            Loin très loin dans le ciel
            J'ai même vu la lune souriant dans son coin
            Elle s'est endimanchée
            Toute vêtue de blanc

     

            Allez ce n'est pas pour demain
            La fin du monde
            Allez nous en aurons encore
            De jolis jours à vivre

     

            Voyez les millions de paillettes
            Dont s'allume le soir
            Sentez l'odeur si fraîche diffusée par la nuit
            Elle est belle la Terre
            Elle nous aime encore
            Elle a toujours voulu
            Que nous soyons heureux

     

            O mère bienveillante
            C'est ta fête ce soir
            Tous les oiseaux le savent
            Et le vent et les fleurs
            Et même les toitures
            Avec leurs araignées
            Tous te célèbrent et se pressent en ton sein

     

     

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