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        Pour répondre à Viviane, qui évoque une Dame Blanche marchant dans son grenier, je vous livre ici une photo insolite que j'ai prise par hasard dans la Basilique du Sacré Coeur à Issoudun.

    Dame Blanche


        Ne dirait-on pas qu'une forme lumineuse s'est posée au-dessus de la jeune servante, en face du Christ en croix ? Et n'est-elle pas aussi blanche que la Vierge à l'Enfant qui trône dans sa chapelle ardente ?

        Mais regardez la vue générale, par cette matinée de septembre proche des fêtes mariales et du pèlerinage... On se demande si l'orientation du bâtiment et la disposition des vitraux n'ont pas été choisis spécialement pour obtenir cet effet merveilleux.

    Basilique du Sacré-Coeur-Issoudun
     (cliquez pour agrandir)

     
         Quand je pense qu'à Lourdes il est si difficile d'atteindre la crypte et qu'ici il n'y a personne... qu'un grand silence tout nimbé de lumière.
     
     
     

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         Voici que nous vivons la période la plus importante du christianisme : hier, Jésus est mort ; et aujourd'hui nous ne savons pas encore que demain, il renaîtra... Nous sommes donc en pleines "ténèbres", période que François Couperin a si bien illustré avec ses "Leçons de Ténèbres". En effet le Christ ne symbolise-t-il pas la Lumière, en même temps que la Vie ?

        Aussi cette période n'est-elle pas choisie au hasard : des fêtes païennes l'ont précédée, saluant le retour du Soleil après les Ténèbres de l'hiver, et du Renouveau après les grands froids. Osiris, Perséphone, Dionysos-Zagreus, Adonis ont incarné précédemment cette évocation à l'occasion de leurs mystères.

     

    Jonas-cathedrale-d-Amiens.jpgJonas recraché par la baleine (cathédrale d'Amiens)

       Jésus lui-même annonçait son "passage" à l'occasion d'une conversation relatée par Matthieu (12, 38-40) :

        Alors quelques-uns des scribes et des Pharisiens prirent la parole et lui dirent : « Maître, nous désirons que tu nous fasses voir un signe. » Il leur répondit : « Génération mauvaise et adultère ! Elle réclame un signe, et de signe, il ne lui sera donné que le signe du prophète Jonas. De même, en effet, que Jonas fut dans le ventre du monstre marin durant trois jours et trois nuits, de même le Fils de l'homme sera dans le sein de la terre durant trois jours et trois nuits. »

         On peut lire en effet cette tribulation du prophète Jonas (revécue plus tard par notre cher Pinocchio qui à travers cette épreuve passe du stade de pantin à celui de "vrai petit garçon", ce qui n'est pas anodin) dans l'Ancien Testament, au Livre des Prophètes.

     

          En ce qui nous concerne, en fait, nous vivons donc aujourd'hui ce que Osho Rajneesh illustrait ainsi dans son tarot zen :

    La-vacuite.jpg


         ... "La Vacuité", carte très importante puisque située dans les atouts (violets et en chiffres romains). Voici le commentaire qu'il en donne :

        « Le passage à vide peut être déroutant et même effrayant. Il n'y a plus rien à quoi se raccrocher, le sens de l'orientation est perdu et pas la moindre indication n'est disponible quant aux options et possibilités à venir. C'est exactement l'état de potentialité pure qui a précédé la manifestation de l'univers. La seule chose à faire est de se détendre, de s'abandonner à cette vacuité, de se laisser happer par ce silence entre deux sons, d'observer l'intervalle entre l'expiration et l'inspiration, et de chérir chaque moment de cette expérience du vide. Quelque chose de sacré va naître. »


       En effet, Dimanche il se produit quelque chose d'incroyable ... ou du moins c'est ce que symbolise le message de la fête de Pâques. Dimanche, la mort est vaincue ! Quelqu'un qui était déclaré mort est de nouveau vivant ! (De même que Jonas, englouti par la baleine, en est ressorti vivant).

        Évidemment, comme dans le conte de Pinocchio, cet événement doit être compris au second degré. "Ressusciter", cela arrive certes même de nos jours, quand une personne est tirée d'un coma profond. Mais le message de Pâques va au-delà (et c'est peut-être pourquoi selon Matthieu Jésus aurait ajouté : "Et il y a ici plus que Jonas !"). Bien sûr, il évoque le renouveau, le fait que la vie renaît toujours de ses cendres ; mais si les religions à mystères ont inclus depuis des siècles cette expérience à leurs initiations, c'est que le symbole est plus puissant que cette seule remarque.

       Osho vient à notre secours avec une autre carte, la 12e (et ce n'est pas un hasard : 12 est un nombre parfait qui résulte de la multiplication du 3 divin avec le 4 matériel) de sa série d'atouts :

     

    La-vision-nouvelle.jpg

     
       "La Vision Nouvelle", qui traduit la transformation radicale de notre vie. Écoutons-le :

        « La figure de cette lame est en train de renaître, émergeant de ses racines terrestres et acquérant des ailes qui la transporteront vers l'infini. Les formes géométriques qui entourent le corps du personnage montrent les nombreuses dimensions de la vie simultanément disponibles. Le carré représente l'aspect physique de la réalité, la manifestation, ce qui est connu ou connaissable. Le cercle symbolise le non-manifesté, l"esprit, l'espace pur, l'inconnaissable. Le triangle est l'image de la triple nature de l'univers : le manifesté (la réalité accessible aux sens et au mental), le non-manifesté (la réalité inaccessible aux sens et au mental) et l'être humain contenant les deux.

        (...) Quand nous parvenons à savoir par notre propre expérience existentielle que la nuit et les difficultés sont aussi nécessaires que le jour et la facilité, nous commençons à avoir une vision nouvelle du monde. En permettant à toutes les couleurs de la vie de pénétrer en nous, nous devenons des êtres intégrés. »
     

       Ce dimanche, Jésus manifeste pour nous une autre réalité : le fait que ce monde-ci, avec la division, la haine et la mort, est peut-être un rêve, une illusion, et que derrière ce voile mensonger la vie divine et l'amour divin ne peuvent cesser d'être. En ce sens, sa "résurrection" (que je conçois plutôt comme une "réapparition", ou son dévoilement sous une autre forme d'être), est pratiquement identique à ce que l'on appelle son "ascension". En effet il est passé à un stade "supérieur" d'existence et en nous apparaissant, nous en montre simplement la voie.

     

    Le-Fou.jpg
       C'est un peu la carte "zéro" de la série d'atouts du Tarot Zen d'Osho Rajneesh (Le Fou, ou "le Mat").

        « D'instant en instant, à chaque pas, le Mat renonce au passé. Il n'emmène que sa pureté, son innocence, sa confiance symbolisées par la rose blanche qu'il tient à la main. Le motif de sa veste contient les couleurs des quatre éléments (...) et indique qu'il est en harmonie avec tout ce qui l'entoure. En ce moment précis, le Mat dispose de l'appui de l'univers qui l'aide à bondir dans l'inconnu. »

     

      Ayant dépassé les barrières du monde matériel, Jésus nous montre la voie. Et pour célébrer ce jour de victoire, je vous invite à partager avec moi cet extrait du psaume 47 de Florent Schmitt - encore une musique très exubérante et émotionnelle ! Mais si j'avais choisi Bach, je l'aurais saisi dans la même veine, un chœur triomphal.

     

    Florent Schmitt, Psaume 47, début de la 3e partie
    Orchestre philharmonique et choeurs de Radio-France
    sous la direction de Marek Janowski.

        Texte :

    « Dieu est monté au milieu des chants de joie ! »

     

    Resurrection.jpg

    Icône représentant le Christ tirant vers lui les hommes à qui le monde matériel sert de tombeau...

    (Image tirée du site d'Agnès Glichitch)

     

     

    paques_110.gif

     
     
     

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       Avec la prétendue "Ascension" de Jésus, nous touchons à un mystère.

        Jésus serait, dans son corps (déjà mystérieusement "ressuscité" de la mort), monté dans le Ciel. Tout esprit rationnel ne peut que profondément mettre en doute cette affirmation, et il est évident que pour la plupart, ce n'est qu'une croyance plaquée par les fondateurs d'une religion, qui ont de même été imaginer qu'il serait né d'une vierge et sans l'intervention d'un géniteur physique !

        Cependant le "mystère" est une porte. Il est un moyen pour notre esprit de basculer d'un système de pensée vers un autre. Il fonctionne un peu comme un "sas", ou comme une écluse... Il exige la "foi", c'est à dire d'adopter un autre mode de perception, celui de l'intuition.

          La religion catholique est pleine de ces mystères ! Beaucoup de ceux-ci se rapportent à des sacrements... dont la religion orthodoxe est encore plus fournie que la catholique. En effet, le "sacrement" permet de concrétiser sous une forme physique un mystère en principe inexprimable en ce monde. Y adhérer, c'est comme apprendre à monter à cheval, apprendre à faire du vélo ou à nager : si l'on se raidit dans sa rationalité, on tombe et on est définitivement convaincu que c'est impossible. Mais si l'on épouse le mouvement, si l'on se coule dans le moule, autre chose se déverse en nous qui nous informe du sens caché de la chose... et de même que nager, chevaucher, "cycler" deviennent une seconde nature,  de même la compréhension profonde du mystère caché dans le sacrement nous inonde, sans que nous puissions rien en expliquer.

         En Grèce existaient autrefois des "religions à mystères" ; les religions druidiques connaissaient aussi de profonds mystères, ainsi que celles des Indiens d'Amérique, mais encore aujourd'hui des sociétés secrètes et certains groupements religieux où les adeptes sont dépositaires d'"objets sacrés" ou appelés à fouler des "lieux sacrés", présentent cette même possibilité de rencontrer un seuil au-delà duquel l'esprit bascule dans un autre mode de fonctionnement.

     

         Pourtant ce que l'on nomme la "foi" est à juste titre sujet à caution, car "ajouter foi " sans discernement à l'affirmation d'un tiers ne peut que conduire à l'erreur, le manque de jugement en ce monde pouvant se révéler dangereux.

        Heureusement nous bénéficions tous en profondeur d'une faculté de ressenti qui nous aide à éprouver qu'une signification plus vaste peut être apportée à une imagerie en apparence naïve. Ainsi, en ce qui concerne "l'Ascension" de Jésus, il est possible - une certaine pratique méditative aidant - de concevoir que les disciples de Jésus, après la disparition de celui-ci, auraient pu voir avec les yeux du coeur (et non de façon matérielle) celui-ci remonter jusqu'à la Source qui l'avait manifesté. Et que cette vision ait ouvert en nous une porte, et même un appel, pour que nous suivions le même chemin et nous laissions à notre tour absorber par cette Source de lumière et de force.

     

         Croyez-vous juste de dire qu'il existe un monde extérieur (fragile et dangereux) et un monde intérieur (sûr et puissant) ? Les yogis en tous cas l'affirment. Ainsi, Aurobindo (cité dans le lien précédent) dit dans son ouvrage-clé La Vie divine :

    « Ce n'est que lorsque le voile est déchiré et le mental divisé dominé, silencieux et passif sous l'action supramentale, que le mental lui-même retourne à la Vérité des choses. Là nous trouvons une mentalité réflectrice, lumineuse, qui obéit et sert d'instrument à l'Idée-réelle divine. Là nous percevons ce qu'est réellement le monde ; nous savons de toutes les manières que nous-mêmes sommes en autrui, qu'autrui est nous-mêmes et que nous sommes tous l'Un universel qui s'est multiplié. Nous perdons la position individuelle rigoureusement séparée qui est la source de toute limitation et de toute erreur » ( La Vie divine, Albin Michel Spiritualités vivantes, tome 1, p.226)

     

       Comme Jésus et bien d'autres nous ayant précédés ou encore présents à nos côtés, Aurobindo a trouvé le "Chemin du retour"... Alors pourquoi ne pas aujourd'hui déposer les armes et nous abandonner à cette grande force joyeuse qui nous appelle et qui nous souffle bien au creux de l'oreille :

    "N'aie pas peur ! Tu es déjà sauvé, et tu es dans mon Coeur..."

     

     

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    Notre-Dame du Sacré-Coeur d'Issoudun : la statue du fond du parc

     

           Est-ce seulement par habitude que nous répétons ce que, petits, on nous a appris et que, après réflexion nous ne croyons plus : « Vierge Marie » et « Mère de Dieu » ?

        Vous allez me dire que vous, vous ne le dites plus, parce qu'une « mère » ne peut pas être « vierge », c.q.f.d., et que le concept de « Dieu » exclut par sa nature qu'Il ait une mère.

        Oh, oh ! Mais nous voici dans des raisonnements rationnels, et les raisonnements rationnels c'est aussi la fin de toute conversation avec « Dieu », me dis-je aussitôt.

        Cependant, bon, restons sensés, et repartons des faits enseignés. Les choses sont simples : il s'agit d'une vierge, jeune et non mariée, qui s'appelait Marie ; et un jour elle mit au monde un garçon qui prétendit être Dieu... C'est de là qu'apparurent les formules consacrées.

     

         Pourtant ces formules présentent une force inouïe. Comme tous les mythes, elles résonnent prodigieusement en  nous. Lorsque l'on s'adresse à « La Vierge » ce n'est pas à une petite pucelle que l'on pense, mais c'est à une image miraculeusement pure et blanche, comme la neige sur les hautes cimes des montagnes, quelque chose qui brille de façon fantastique très haut dans le ciel, qui irradie des étincelles de lumière ! D'ailleurs c'est sans doute pour cela qu'on l'a appelée ensuite « Immaculée Conception »... « Conçue sans péché » ? Si l'on veut, mais c'est encore une rationalisation débile : le mental repointe son nez, c'est humain... Qu'est-ce donc en effet que le « péché », sinon le simple rappel de notre petitesse et du fait que nous nous sentons perdus devant l'immensité ? Marie serait donc tout simplement moins petite et moins perdue que nous... Et c'est parce qu'elle évoque « notre conception » de la perfection, de ce qui est immaculé comme la neige sur les très grandes hauteurs, que nous l'appelons ainsi.

     

        Mais de plus Marie porte étonnamment le plus merveilleux nom de la terre, puisqu'il évoque par simple dérive celui de « mère », mais aussi toute l'étendue de la « mer » qui est à l'origine de la vie sur notre planète (planète d'eau dont tout être animé est issu - comme du liquide amniotique), et encore par anagramme celui d'« aimer », puis encore par dérive (de « amor ») celui de « mort » - c'est-à-dire l'autre pôle de l'existence face à celui de « naître au monde » ! C'est ainsi qu'elle devient pour nous le symbole même du principe-Mère... De celle qui porte, qui fait passer d'un port à un autre port, d'un point à l'autre d'un voyage, celle qui soutient. Et cela, avec une puissance telle, une telle force qu'elle en vient à évoquer le concept même de ce que nous appelons « Dieu » : l'origine et le terme de toutes choses, le but ultime de notre périple ici-bas.

        Elle est alors presque identifiée à Lui, se rapprochant de la Grande Mère présente dans les anciennes religions... Et en associant « Mère » avec « Dieu » nous la ressentons comme la présence maternelle de Dieu, plus accessible, plus sécurisante que l'image habituellement proposée de « père ».

        Cependant elle n'est pas non plus cette Force illimitée et impersonnelle ; ayant eu part à notre humanité, elle prend un visage, elle admet d'être représentée sous une forme définie, d'une statue qui nous tend les bras et porte un enfant nous ressemblant beaucoup. Ainsi, rayonnant des attributs de Dieu, mais s'en détachant pour se rapprocher de nous elle se présente comme son ambassadrice, une saillie lumineuse de l'Amour, le halo de lumière s'offrant du Ciel vers la Terre... Alors nous l'appelons aussi « Reine du Ciel », et la représentons couronnée d'étoiles.

    vierge-marie054.jpg

        Mais peut-être est-ce tout simplement une Âme merveilleuse qui s'est offerte pour nous aider et ne cessera jamais de le faire !   

     

     

     

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    alouette des champs
     

    à Nicole Gdalia, qui m'a redonné l'envie d'écrire

     

     

    Peut-être ne sais-tu pas
    Oiseau paisible
    Oiseau tranquille
    Que le ciel t’appartient

     

    Et tandis qu’endormi tu planes
    Rasant sans le savoir
    L’échine du vent
    Soudain survient un souffle
    Un courant qui t’emporte

     

    Et d’un puissant coup d’aile
    Tu montes

     

    La lumière t’éblouit
    T’appelle

     

    Et te sourit
      

    13 octobre 2012

     

     

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