•  

    Tarot Zen - L'Innocence

     

    Le Créateur dit à sa créature :


    Aujourd'hui je t'ai créée.

    Aujourd'hui je t'ai voulue, plus fragile que tout ce qu'il peut y avoir de plus fragile, plus délicate que tout ce qu'il peut y avoir de plus délicat, plus infime que tout ce qu'il peut y avoir de plus infime.

    D'un seul geste je peux t'écraser et t'anéantir totalement.

    Pourtant je ne le ferai pas, car tu es la touche ultime de ma création. Tu es tout ce qu'il y a de plus infime, tu es un point à peine perceptible, à peine concevable... Mais tu es ma touche finale, sans laquelle ma création ne serait pas parfaite, ne serait pas ce qu'elle est.

    Sans toi mon Œuvre n'est pas achevée. Tu es unique et essentielle.

    C'est pourquoi je t'ai placée au cœur du cœur de ma Plénitude Sans Nom, afin qu'autour de toi tout s'harmonise.


    La créature au Créateur :

     Maître, si c'est vraiment le cas, pourquoi suis-je toujours si affamée de toi, comme si tu étais loin ?


    Le Créateur :

    C'est que j'ai imprimé mon Sceau sur ton cœur, afin que tu ne m'oublies pas.

    Mon Sceau est : « Je Suis ».

    Il flambe en toi, m'appelant sans cesse. Il brûle et te dévore, et te consumera jusqu'à la fin.


    La créature :

     Qu'est-ce que "la fin" ?


    Le Créateur :

    Je Suis le Commencement et la Fin.

    Jusqu'à la fin de "Je Suis", quand Tout se résorbe en son Principe.

     

    Auteur inconnu

     

     


    10 commentaires
  •  

    Voici pourquoi est apparue la Séparation :

    Pour que l'Amour soit ressenti ;

    Puis la Souffrance ;

    Puis la Tristesse ;

    Puis la Joie.


    Pour que l'Amour soit extériorisé,

    Que la Beauté soit perçue,

    Que la Forme soit vue,

    Et les sons entendus,

    Et les saveurs goûtées ;

    Et que le Miracle naisse dans le Cœur comme éclot une Fleur.

     

    Ainsi naquit la Trinité :

    De la Source ou Sujet ou Père

    S'extrait la Créature ou Objet ou Fils,

    Ce qui libère entre eux un puissant courant d'Amour appelé aussi Vision ou Esprit Saint.

    De la Source Vide, Immobile et Silencieuse émane la Vie qui est Mouvement et Forme, et entre elles circulent les opérations mentales - ressentis, émotions, pensées.

    De cette Séparation est né l'Espace, distance du Père au Fils qui est aussi Esprit Saint, Blessure d'Amour que rien ne peut guérir ;

    Et le Temps, attribut de l'Espace né du désir de Retour.

    Toutes les relations humaines reflètent ce modèle de base.

    Toute la douleur humaine a son fondement dans cette Vérité.

     

    Ainsi nos rencontres ne sont que symboles.

    Rien de ce qui apparaît n'est Réel ;

    N'est Réel que ce que nous ressentons alors.

    Les mots que je dépose ici sont brûlés à mesure parce qu'ils sont faux.

    Il n'y a qu'une brûlure : la brûlure de l'Amour.

    Il n'y a qu'un mot : le Cri, modulé de toutes les façons.

    Jésus poussa un grand cri et expira.

    Le Père a entendu son Enfant crier Grâce et il a frappé.

    Le Maître, Archer Suprême, atteint toujours sa cible.

    L'Enfant nouveau-né ne peut manquer le sein de sa Mère.

    Il ne peut y avoir d'erreur puisqu'il n'y a qu'une seule Blessure,

    Un seul Sang versé,

    Un seul Souffle émis,

    Une seule Larme coulée.

     

     Mais que d'épreuves traversées dans cette seule Larme d'Amour !

     

    Crucifixion- peinture Italienne du XVe siècle

     

     


    14 commentaires

  •         "La" Gayatri est la prière suprême, celle qui délivre.

              Sa répétition en sanscrit est considérée comme un mantra, c'est-à-dire comme une formule ayant par ses sonorités particulières une action subtile et transformatrice  sur notre être profond.

     

           Cependant, si aux Indes on a tendance à la débiter "bêtement" - comme nous débitons bêtement nos Pater et nos Ave dans nos églises ou nos lieux de pèlerinages d'ailleurs... c'est-à-dire trop vite pour nous pénétrer de leur sens - Deva Premal en offre une interprétation plus méditative qui laisse les mots résonner en nous.

           En voici le texte, puis le sens - inspiré par cette page.

     

    Oṃ bhūr bhuvaḥ svaḥa
    tát savitúr váreṇyaṃ
    bhárgo devásya dhīmahi
    dhíyo yónaḥ prachodáyāt

     

    Om                   :            Om      !
    Bhur                 :           Que du plan physique,
    Bhuvah            :            Sensible,
    Svaha              :            Intellectuel,


    Tat                   :            Jusqu’à « Lui »,
    Savitur            :             Soleil
    Varenyam      :             Adorable,


    Bhargo            :              Rayonnant de Grâce,
    Devasya          :              Divinité suprême,
    Dhimahi          :              Par la concentration


    Dhiyo              :             Notre conscience
    Yo Nah           :              Soit pénétrée,
    Prachodayat :              Envahie par Sa Lumière !

     

     

     

     

     


    17 commentaires

  •          Ariaga écrivait hier en commentaire sur mon blog :

    «  Je crois que le véritable éveil  est  très rare, très personnel, un don cosmique... »


               Mais n'arrive-t-il pas à son heure, comme le printemps ?

     
            N'est-il pas la baguette magique qui d'un seul coup colore le paysage terne et lui donne vie ?


             N'est-il pas semblable à ces livres aux dessins en relief de notre enfance, où le seul fait d'ouvrir la page faisait se dresser tout un monde à nos yeux éblouis ?


          L'éveil est pour moi semblable à une prairie où toutes les fleurs s'épanouissent en même temps. Comme lors de cet "Enchantement du Vendredi Saint" décrit par Richard Wagner au 3e acte de Parsifal, où devant le chevalier fourbu et touchant sans le savoir au terme de sa quête, soudain toute la plaine alentour fleurit et se met à rire au soleil ! 


            Comment le héros a-t-il pu parvenir à un tel prodige ?


          C'est en  allant jusqu'au fond de lui-même pour y rencontrer l'obscurité enfouie et l'affronter... Trouver ses peurs, ses regrets, ses colères ; les observer, les comprendre et les apaiser au nom de l'amour divin qu'il a perçu lors de son passage inopiné au Montsalvat. Le "Graal" qui l'a alors fasciné, n'est-ce pas cette force brûlante qui se cache dans la grotte du cœur, au plus profond de nous-même ? Elle lave tout, nettoie tout, permet aux chairs blessées par la lutte intérieure de se réconcilier, de se refermer. Et ces fleurs, les expressions de sa vie qu'il a vues dénaturées par la folie du monde puis en larmes, elles s'ouvrent maintenant, elles s'ouvrent à la Lumière.


    Apollon - Peinture Pompéi
    Peinture murale de Pompéi représentant le dieu Apollon


           Quand la nuit a été totalement vécue et acceptée, que peut-il se produire d'autre que l'Éveil ?


            Bien sûr, le mental peut tout anticiper, tout imaginer, et c'est bien là le drame. Car souvent l'on se ment à soi-même, on croit avoir tout résolu par le seul fait de la pensée alors que dans la Réalité la nuit doit être totalement traversée, totalement assumée. Le désir même d'être libéré fait partie de la nuit ! Il fait partie de la folie. L'éventualité de la mort ne peut alors être écartée comme le fait encore si sagement remarquer Ariaga, sur son blog cette fois : Parsifal a bien cru ne jamais revenir, et il défaille d'épuisement à son arrivée.


            Cependant un jour... un jour... le miracle est là.

     

    Jacques Ibert - extrait très court de "Escales" (20")

     

     


    24 commentaires
  •  

     

         Qui suis-je ? 

       Un pauvre petit "Je" perdu dans la nuit, juste un peu plus gros que d'habitude pour tenter de se voir à la loupe, et qui contemple obstinément toutes ces pensées, tous ces mouvements, tous ces ressentis, tous ces affects qui le voilent en permanence et parfois faiblement s'écartent pour le laisser à peine prendre conscience de lui-même...

     

         Et qui soudain perçoit cette Voix puissante issue de l'Immensité qui l'environne :

     

     «  Tu crois illuminer le monde et l'animer de ta présence !

    Mais tu n'es qu'une bille aveugle et sourde, sans vie et sans lumière...

    Que serais-tu sans mon Rayonnement constant et créateur ?

    JE t'inonde de Ma lumière.

    Tu ne fais que ME refléter.

    Tu baignes en Moi...

    Où est la solitude ? Où sont les ténèbres ? Où sont les fumées des pensées et des affects ?

    Lumière née de la Lumière, reflet de la Splendeur suprême, joyau de l'Éternité, endors-toi dans les abîmes de Ma Beauté...  »

     

     


    21 commentaires