•           Sri Ramakant Maharaj est un disciple de Nisargadatta Maharaj. Il enseigne depuis une dizaine d'années en Inde et est surtout connu par l'ouvrage intitulé "The Selfless Self" (adapté initialement en français sous le titre "Le Soi Sans Rien" puis sous celui de "Soi sans Soi" 1) qui, comme ce fut le cas pour les ouvrages connus de son maître ainsi que pour ceux de la plupart des maîtres de l'advaïta vedanta, est une compilation de ses enseignements enregistrés en direct. 

          On y retrouve ce mode d'expression rapide et incisif qui caractérisait son illustre prédécesseur ; en quelques phrases lapidaires et précises il nous "martèle" (comme il le dit lui-même) les quelques vérités simples que nous avons besoin de redécouvrir mais avons totalement occultées à cause de notre enfouissement dans un corps. 

     

     

    Ramakant Maharaj

     

          Voici un extrait de ce livre. De même que les phrases y sont courtes et percutantes, de même les chapitres sont très brefs avec des titres imagés, comme dans celui-ci : "Visitez votre propre site Web" ! De plus des paragraphes entiers sont retranscrits en caractères gras et en capitales, afin de frapper l'esprit du lecteur et sans doute pour restituer graphiquement le martèlement effectué par Ramakant Maharaj avec sa voix lorsqu'il insistait fortement sur certains points.

     

           Sans la Présence, qui peut étudier la philosophie ou la spiritualité, les centaines de milliers de mots, le Brahman, l'Atman, Dieu, le Maître, le disciple ? Personne ! Quand avez-vous rencontré tous ces mots ? À quoi servent tous ces mots ? Questionnez le Soi ! Découvrez ! Ne continuez pas à juste lire, lire, lire.

          « Comment étiez-vous avant d'être ? Que vous arrivera-t-il après la dissolution de l'être ? Qui veut la paix et une vie sans peur ? » Ces questions doivent être éclaircies et c'est pourquoi vous suivez des études philosophiques, sur la connaissance et la connaissance spirituelle. Mais vous devez aller plus profondément.

        VOUS DEVEZ ALLER PLUS PROFONDÉMENT À LA RACINE DES CAUSES, PLUTÔT QUE PENSER AUX CONSÉQUENCES. ALLEZ À LA RACINE DES CAUSES ET DÉCOUVREZ POURQUOI VOUS LISEZ TOUS CES LIVRES SUR LA SPIRITUALITÉ. (...)

          Le but de la connaissance est basé sur le corps. (...) La connaissance basée sur le corps est seulement pour le corps. (...) Quelle est votre Identité ?

           VOTRE IDENTITÉ EXISTANTE EST L'IDENTITÉ NON IDENTIFIÉE (...), L'IDENTITÉ INVISIBLE, ANONYME.

         (...) VOUS ne vous trouverez pas dans les livres. VOUS n'êtes pas à l'intérieur des mots. Tout ce que vous devez faire est d'accepter et de savoir que « Vous êtes l'Ultime Réalité ». Tout est à l'intérieur de vous, donc :

        CONNAIS-TOI TOI-MÊME ET SOIS À L’INTÉRIEUR DU SOI SANS RIEN. 2

          (...) REGARDEZ À L’INTÉRIEUR DE VOUS-MÊME. LISEZ VOTRE LIVRE. VISITEZ VOTRE TEMPLE. CHERCHEZ VOTRE SITE WEB.

           La connaissance spirituelle vous donne une indication de votre Ultime Vérité. Ce n'est pas l'Ultime Vérité.

             VOUS ÊTES L'ULTIME VÉRITÉ.

            Vous devez avoir cette Conviction. Vous êtes avant tout. La connaissance est venue après. Avant toute connaissance, il y avait votre Présence. Avant même de parler de cette connaissance, votre Présence est requise. Votre Présence est Invisible, Anonyme.


    Le Soi Sans Rien, Entretiens avec
    Sri Ramakant Maharaj,
    édité par Ann Shaw, traduit par J.C. Dhainaut
    (chap. 22 p. 60-61)

     

         Les clés de ce texte sont au début et à la fin avec cette expression : "votre Présence".

         Il n'est rien de plus simple ; et en même temps rien de plus agaçant pour un mental habitué à couper les cheveux en quatre et à s'arnacher à toute occasion comme pour partir à l'assaut du Mont Blanc. Rien ne peut expliquer cette certitude d'exister qui est un ressenti inné ; et c'est cela le Soi, le "Soi sans Rien" car il n'a aucune identité propre et n'est en relation avec rien de manifesté.

         D'abord est apparue la conviction d'être, exprimée par l'affirmation "Je Suis" dont Nisargadatta a fait la base de son enseignement ; et tout le reste : corps, histoire personnelle, caractère, émotions, recherches etc. est venu ensuite.

          Mais cette Présence qui au profond de nous est invisible, anonyme, n'est qu'une projection spontanée, une apparition soudaine et gratuite, comme le disent également Nisargadatta et Ramakant ; elle s'apparente à la projection d'un film sur un écran, ou encore à un rêve. C'est pourquoi, pour répondre à certains commentaires, dans le poème qui précède cet article j'évoquais une rivière dont le flot demeure "intouché, inchangé", et qui serait apparue "on ne sait d'où ni comment"...

         En-deçà de la Présence il n'y a que le "Rien" du Soi sans Soi, l'Immensité.

     

        En illustration sonore à ce texte, voici un merveilleux chant indien mis en musique par Craig Pruess.


       Les  paroles :

    Shivoham Shivoham Shivaswarupoham
    Nityoham shuddhoham buddhoham muktoham
    Nityoham shuddhoham buddhoham muktoham
    Shivoham Shivoham Shivaswarupoham

    Advaitaananda rupam-arupam
    Brahmoham Brahmoham Brahmaswarupoham
    Chidoham Chidoham Satchidaanandoham
    Shivoham Shivoham Shivaswarupoham

    Leur sens :

    Je suis Shiva 3, je suis Shiva, je suis Shiva en vérité !
    Je suis éternel, toute pureté, toute intelligence et toute liberté !
    Je suis éternel, toute pureté, toute intelligence et toute liberté !
    Je suis Shiva, je suis Shiva, je suis Shiva en vérité !

    Unique, toute félicité, avec forme et sans forme,
    Je suis Brahma 4, je suis Brahma, je suis Brahma en vérité !
    Je suis Conscience, je suis Conscience, je suis Vérité-Conscience-Félicité !
    Je suis Shiva, je suis Shiva, je suis Shiva en vérité.

     


     1  Deux éditions existent en français avec le même contenu mais sous les deux intitulés différents à cause de la désapprobation des lecteurs lors de la sortie de l'ouvrage avec le premier titre considéré comme erroné. Cependant la traduction devrait en être aisée, Ramakant Maharaj s'exprimant en anglais et non en marati comme c'était le cas pour Nisargadatta. D'autre part, si l'on approfondit le propos du Maître, l'adaptation par "Soi sans Rien" est parfaitement pertinente puisqu'il s'agit d'aboutir à la Vacuité.
    2 ou "du Soi sans Soi".

    3 "Shiva" = le Souffle de Vie, l'Esprit, le Soi.
    4  "Brahma" = le créateur du monde manifesté.

     


    33 commentaires

  •       Solstice d'été ! Saint-Jean d'été ! Aux antipodes de Noël et de la plus profonde nuit d'hiver, les plus hauts jours de l'été !

        Face aux excès de cette chaleur qui nous préserve encore les couleurs chatoyantes d'un printemps juste effacé - les verts resplendissants des prairies et forêts, le bleu éclatant du ciel sans nuage - j'ai cherché un hymne au Soleil, à cette figure adorée et redoutée depuis toujours, en tant que Puissance qui donne la Vie mais aussi la retire, qui éclaire et aussi qui frappe, sans faire la moindre différence entre les êtres, sans se soucier du mérite ni de l'appartenance de ceux qu'il touche.

     

    Le Char du Soleil

     


            Et que m'est-il revenu en tête ? Ce poème de Baudelaire, que le jeune Ferré me fit connaître jadis et mit si bien en valeur. Le voici :

     

    Le Soleil

     

    Le long du vieux faubourg, où pendent aux masures
    Les persiennes, abri des secrètes luxures,
    Quand le soleil cruel frappe à traits redoublés
    Sur la ville et les champs, sur les toits et les blés,
    Je vais m'exercer seul à ma fantasque escrime,
    Flairant dans tous les coins les hasards de la rime,
    Trébuchant sur les mots comme sur les pavés,
    Heurtant parfois des vers depuis longtemps rêvés.

    Ce père nourricier, ennemi des chloroses,
    Éveille dans les champs les vers comme les roses ;
    Il fait s'évaporer les soucis vers le ciel,
    Et remplit les cerveaux et les ruches de miel.
    C'est lui qui rajeunit les porteurs de béquilles
    Et les rend gais et doux comme des jeunes filles,
    Et commande aux moissons de croître et de mûrir
    Dans le cœur immortel qui toujours veut fleurir !

    Quand, ainsi qu'un poète, il descend dans les villes,
    Il ennoblit le sort des choses les plus viles,
    Et s'introduit en roi, sans bruit et sans valets,
    Dans tous les hôpitaux et dans tous les palais.

    Charles Baudelaire
    (Les Fleurs du Mal)

     

         On ne trouve pas ce délicieux poème dans les vidéos consacrées à Léo Ferré. Voici donc son interprétation en audio.

     

     Le Soleil

     


    37 commentaires
  •  

            En ce jour de la « Guru Purnima » (« Pleine Lune du Maître », ou la Pleine Lune du Cancer, voir ici et ), journée où il est de coutume en Inde d'exprimer sa dévotion à son Maître, qui est aussi le Sadguru Maître de l'Univers et le suprême enseignant pour tout aspirant à la Sainteté, je veux déposer sur ces pages l'expression de ma gratitude envers Celui qui m'a enfantée et à qui je dois la Vie.

     

    Gratitude

     

     

    Ô Maître, qui as tissé les pétales de mon Cœur,
    Ta Bonté est infinie et Ta Gloire sans mesure.

    Dans ces pétales Tu as glissé tout ton Amour,
    Aussi exhalent-ils vers Toi sans fin leur gratitude.

    On prétend qu'ils sont douze mais comment les dénombrerais-je
    S'ils sont une multitude ?

     

    L'un d'eux s'appelle Vie
    Et il s'étend partout, inondant tous les Êtres
    Et animant les choses.

    L'un s'appelle Beauté
    Et puissant comme l'or il couronne le front
    Du Serpent-Univers.

    Un autre est dit Lumière,
    On le voit se lever à l'horizon des mondes
    En robe de naissance.

    Un autre s'appelle Douleur ;
    On le voit se briser en cascades d'éclats
    Sur la glace acérée.

    Un autre est nommé « Je » !
    Il tisse à l'infini sa toile de méandres
    Comme un poulpe visqueux.

    Un autre est Enthousiasme,
    Et sa clameur s'élève en ondes de bonheur
    Comme un souffle d'Espace.

    L'un est nommé Courage
    Et sa splendeur résonne comme le Lion d'airain
    Surgissant des abysses.

    Un autre est Désespoir
    Et dessine aux tréfonds d'insondables abîmes,
    Les spectres des prisons.

    L'un d'eux est dit Amour ;
    Il fond comme nectar aux profondeurs diaprées
    De l'Océan parfait.

    Un autre est Innocence :
    Il est vêtu d'aurore et sanglote à genoux
    Devant l'Immensité.

    Un autre est Solitude
    Et sa terreur appelle au profond de la Nuit
    Comme une plainte humaine.

    Un autre est Dévotion
    Et il brille à jamais,
    Étoile du matin.

     

    Ces pétales, Seigneur, c'est Toi qui les animes,
    Et par Ton souffle seul,
    Ils frémissent et me portent.

    Au creux de leur Présence il est une fontaine
    Et sur cette fontaine il chante une colombe.

    Ô sois Béni, mon Maître, pour avoir bien voulu
    Que je l'entende, et qu'elle se glisse en ma pensée,
    En mes paroles.

    Car ce qu'elle dit,
    C'est que de mon cœur
    Tu es le Joyau.

     



    ॐ मणिपद्मे हूँ
    महाज्ञानचित्तोत्पाद
    चित्तस्य नवितर्क
    सर्वार्थ भूरि सिद्धक
    नपुराण नप्रत्यत्पन्न
    नमो लोकेश्वराय स्वाहा

    Oṃ maṇipadme hūṃ.
    Mahājñānacittotpāda,
    cittasya na-vitarka,
    sarvārtha bhūri siddhaka,
    na-purāṇa na-pratyutpanna.
    Namo Lokeśvarāya svāhā.


         (Le mantra d'Avalokiteshvara chanté par Imee Ooi ; la traduction en semble impossible cependant en voici une approche selon ma compréhension :

    « OM »,
    Joyau dans le Lotus,
    Point Suprême de l'Esprit,
    Toi qui n'es ni [ceci...],
    Ni [cela...],
    Hommage à Celui qui t'a révélé. 

     


    23 commentaires
  •  

          Je n'écris plus, car toute pensée d'une chose importante à noter disparaît aussitôt comme fumée, remplacée par une autre.

           D'ailleurs tout article posté me semble aussitôt dégager une odeur fétide.

          Je relis et remets en état ce blog, depuis son démarrage sous une autre plate-forme en 2005 : la migration avait détruit la mise en forme et de plus, bon nombre d'images et d'illustrations sonores avaient disparu...

            C'est toute la vie qui s'y trouve : les amitiés, les amours, les enfants, les voyages, les promenades, les images du monde, les passions, la musique, la peinture, la poésie, les échanges, le rire, les jeux, le cinéma, les livres, la philosophie, la méditation, le rêve, la foi, les bénédictions, les artistes, les maîtres, les souvenirs ! Une récapitulation, comme de belles pages qui se tournent et une belle histoire qui s'achève.

            Pourquoi répéter ? Pourquoi répéter à l'infini ? Des citations, des photos... Le corps absorbe, absorbe, puis rejette, rejette ; et un jour... il en a assez, d'absorber, de rejeter... Il faut arrêter.

          Il faut arrêter, et trouver le silence. Le trouver, comme la voiture le trouve en se mettant au point mort et en coupant le moteur.

           Que reste-t-il quand une voiture s'est arrêtée et que le moteur est coupé ?

          
    *  *  *

          Mais j'avais dit "citation" ! 

          Voici.

     

    Les textes sacrés nous disent de mille façons
    que tout cet univers, du ciel jusqu'à la terre
    n'est que l'eau d'un mirage.

    Et puisque la Béatitude en toute chose est identique à l'Un,
    L'incomparable, à quoi le comparer ?


    ( . . . )


    Rien ne vient jamais ternir
    Ce qui est pur, immaculé, immuable.

    En vérité je suis Béatitude, ultime réalité,
    Comment en faire des paroles ?


    Avadhûta Gîtâ
    traduit par Alain Porte

     

     

     


    15 commentaires
  •  

             Allons, j'ai parlé pour ne rien dire l'autre jour (voir ici) : un blog est par définition une sorte de journal, un éphéméride, donc tout ce que l'on y consigne est destiné à disparaître et il est normal qu'à peine publiés les articles semblent déjà désuets...

          C'est du moins ce que je voulais suggérer en parlant d'odeur "fétide" : je sous-entendais une décomposition quasi immédiate. Mais je ne suis pas raisonnable avec mon blog de 12 ans d'âge ! Si encore c'était un whisky, on pourrait s'y intéresser... 

            Bref ! Aujourd'hui je voulais vous raconter une petite histoire vécue, une promenade avec ma chienne comme j'en fais chaque jour.

     

    Scully

     

     

          Et à chaque fois cette promenade m'est un merveilleux moment de ressourcement, de méditation. C'est ainsi, pourrait-on dire, que Scully m'enseigne... 

            Hier nous avons marché dans un secteur de jardinets étonnamment remplis de chiens, sans doute en vacances ou en pension chez des parents ou amis car habituellement il n'y en a pas tant et ça ne cessait d'aboyer, de japper, de grogner, de gronder, de courir, de sauter... ! Tandis que ma coquine s'obstinait à longer tout de même les murs et à braver ses agresseurs, je l'ai tirée à grande force vers un champ en friches pour m'éloigner au plus vite de tout ce tapage, gagnant une campagne plus paisible et accueillante.

                C'est alors qu'il me revint une phrase en tête.

             Une phrase que vous connaissez sans doute, car il s'agit d'un célèbre Koan du bouddhisme zen, une de ces phrases dont l'effet sur le méditant qui la considère avec attention est aussi puissant que celui d'un mantra....

    « Quel est le bruit d'une seule main qui applaudit ? »


        Au premier abord, cette phrase déconcerte : on ne peut pas applaudir d'une seule main. Après réflexion, l'on se dit qu'il est donc question de silence. Puis on se demande pourquoi l'on a retiré une main, et s'il est important d'enlever cette dualité qui nous constitue...

            Mais toutes ces pensées ne sont que des réflexions, et n'ont rien à voir avec l'expérience, l'expérience que j'étais en train de vivre.

             Brusquement j'avais l'image d'un tambour, avec la peau qui le recouvre et sur laquelle on frappe pour obtenir un bruit. Nos oreilles sont ainsi constituées : ce que l'on appelle "le tympan" est cette membrane, qui fait que nos oreilles réceptionnent et restituent des sons. 

               Pour qu'un son soit perçu, me disais-je, il faut qu'il cogne contre quelque chose. Il faut qu'il rencontre une résistance. Si donc je perçois, c'est que les choses ricochent contre moi comme sur un mur. Ma rétine stoppe l'image et la renvoie à mon cerveau ; mes tympans stoppent le son et le renvoient à mon cerveau ; ma peau stoppe la sensation de l'air et la renvoie à mon cerveau, etc... Et cela est vrai, non seulement pour toutes nos perceptions et sensations, mais aussi pour toutes les pensées et émotions : une pensée passe, elle cogne contre le sentiment d'être "moi" et est renvoyée comme une pensée personnelle ; une émotion passe, et hop ! elle est bloquée et identifiée de la même façon.

           Mais je m'éloigne ; restons-en à la perception, c'est bien suffisant pour le moment.

           Soudain, je me suis vue comme un mur. Un bloc de béton qui arrête tout. La main qui applaudit a besoin de frapper sur quelque chose pour produire un son ; de même je crée moi-même mes perceptions et sensations en bloquant le passage de la vie qui, si elle était seule, passerait librement comme le vent !

           S'il n'y avait pas de rétine, pas de tympan, pas de peau, toutes ces vibrations ne seraient qu'un vaste élan qui court librement, telle cette main qui ne s'arrête sur rien !

           Marcher, promener son chien sans rien ressentir...

           Non seulement c'est un exercice fascinant, mais en plus c'est ce dont rêvent toutes les personnes qui souffrent dans leur corps. J'ai entendu parler de telles expériences vécues par des personnes atteintes de grandes douleurs ; qu'elles soient aidées par de puissants anesthésiques ou qu'elles y parviennent seules, tôt ou tard elles arrivent à cette découverte : obligées de fuir la sensation insupportable elles basculent dans une sensation de liberté, d'expansion incroyable.

           Dans toute situation de tension, d'inconfort, la clé consiste à comprendre notre résistance, à comprendre que nous sommes le mur qui empêche le vent de passer, et que si on enlève le mur, il n'y a plus aucun souci, plus aucun problème pour la Vie qui s'écoule librement.

           Et c'est quoi "le mur" ? Pas notre corps, le pauvre... il fait partie de l'ensemble, il vibre avec le reste, il n'y est pour rien. Non, le mur c'est notre mental, c'est ce mécanisme qui nous fait arrêter une vibration pour l'interpréter comme un son, comme une image, comme une sensation tactile ou interne ; d'ailleurs sous anesthésie totale c'est bien le mental qui est stoppé, le corps lui reste vivant.

          Et ce mental qui stoppe, c'est aussi ce qu'on appelle "ego"...

           

     

     


    12 commentaires