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    Fresque de Giotto représentant Saint François d'Assise

     

     

     

    Les oiseaux de mon rêve fuyaient par les fenêtres,
    A l'hôtel Saint-François-d'Assise ;
    Pour combler ma tristesse il ne demeurait plus
    Que des membres, des têtes en céramique enfouis
    Parmi l'amas des fleurs en pots,
    Sous des dalles de marbre, en des baignoires vertes.

    Était-ce bien mon sang qui brunissait ainsi
    Les draps blancs de mon lit jusqu'à les traverser,
    Chambre cent quarante-et-un ?
    Une enfant esseulée semblait contre une porte
    Osciller à mourir pour devenir fauvette,
    Et bientôt se perdait...

     

    Au retour du voyage il se mit à pleuvoir,
    Sur les rues, les trottoirs, les rails et les voitures...
    Quel lugubre retour d'une quête inutile !
    Point de paix, point d'amour, point de lumière encore ;
    Et j'avais tant cherché, dans l'hôtel des oiseaux,
    Un émissaire enfui pour m'expliquer le ciel !...

     

     

     


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  • "Le Bateau Ivre" Peinture d'Arlette Art, tiré de ce site.
     

    Je descends du sommeil des étoiles prochaines
    Elles tournent pareilles au feu de mes décombres
    Éclaboussées d'ailleurs oubliées des serpents
    Pauvres comme la nuit des rêves engloutis

    La chaleur des tes yeux était comme un navire
    Et j'avais pris la mer vers tes contrées sauvages
    Mon épave abîmée abandonnée des voiles
    Où as-tu donc perdu ta flambée d'étincelles

    Le brasier t'a quittée tu n'es plus qu'un reflet
    Ton image dans l'eau peu à peu disparaît
    Tu t'enfonces enchaînée aux bras gluants des algues
    Et mes larmes en tombant effacent ton image

    Je suis liée au ciel par mes bras écartés
    Et la barque poursuit son chemin extasié
    Vers les bords chatoyants des horizons cachés
    Silencieuse parmi les retombées d'azur


     
     

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  • Réon, les tableaux d'Argondia : le retour au château des anciens rois


    De princesses enchaînées,

    Il avait fait des chevelures de comètes
    Qui glissaient sur les fonds pourprés
    Des mille et une nuits de précieux cristal.

    Et jamais plus il ne devait revoir
    Ce ruissellement des joyaux ensevelis,
    Cette clarté magique des palais endormis,
    Ce blond miroitement des jardins engloutis...

    Halluciné, pressant son rêve dans ses bras,
    Il marcha jusqu'au seuil flamboyant.
    Un flot d'oiseaux chantants alors l'envahit
    Et vaincu, il coula dans l'espace infini.


     
     

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    Île
    Sans voiles
    Sans horizons
    Sans fenêtres
    Aux lointains arrondis de roches volcaniques
    Tu dors sur l’océan
    Monstre marin repu de coraux écarlates
    Et tu berces les flots
    Dans tes bras ensablés
    Où dorment les étoiles
    Émergées de la mer
    Et les petits oursins
    Ventrus
    Île aux palmes tordues
    À la jungle touffue
    Aux grottes incertaines
    J’aimerais te connaître au hasard d’un voyage
    Sur mon navire ailé
    Le Rêve
     
     
     

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    Je me souviens encore
    Des automnes brumeux
    Où nous descendions l’avenue
    Vers la ville
    L'odeur de terre mouillée
    Montait à notre front
    Les marrons chutaient à nos pieds
    Avec un son mat
    Et nous les ramassions
    Admirant leur peau bien cirée
    Et leur tache de nacre
    Ils glissaient sous nos doigts
    Je les collectionnais
    Comme d’autres les billes

     


    L’air était vif
    Nous portions nos cartables à la main
    Tantôt à droite tantôt à gauche
    Brinquebalant contre nos jambes
    Jusqu’à l’arrêt du bus
    Qui menait au château
    Le lycée s’y trouvait
    Une belle bâtisse entourée d’un grand parc
    Avec des dépendances
    Abritant toutes les classes
    Du CP jusqu’au bac

     

    Fontainebleau-l'Ecole des Mines
    L'ancien Lycée de filles de Fontainebleau, aujourd'hui reconverti en
    "École des Mines":
     
    La façade


    Pour entrer il fallait sonner à la poterne
    Et le concierge ouvrait veillant depuis sa loge
    On marchait dans la cour écrasant le gravier
    Jusqu’à un escalier d’honneur
    Qui menait vers le hall
    De nos salles de classe
    Les hautes et élégantes fenêtres
    Regardaient vers le parc
    Rempli de marronniers
    Avec son mur d’enceinte
    Tout gris
    À cette époque l’école
    Était loisir de princes


    Vue du côté parc, où se faisaient les distributions de prix
    en juin, mais aussi la gymnastique toute l'année

     

     

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