• (Réédition)

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    Pleurez oiseaux bleus du printemps

    Pleurez oiseaux verts de l’automne

    La pluie triste et douce chantonne

    En larmes chaudes sur l’étang

     

    Calmes soirées sous les averses

    Bleuités troubles du ciel gris

    Où tremblent des rayons épris

    De feuilles vertes qu’ils transpercent

     

    Larmes de vent larmes du cœur

    Larmes d’espace où l’or ruisselle

    Larmes aux sourdes étincelles

    De désespoir et de douleur

     

    Ô douce voix qui t’es brisée

    Dans le sous-bois un soir d’hiver

    Quand l’oiseau mort sous le couvert

    Perdait ses plumes irisées

     

    Ô blanches gouttes sur ton front

    Qui était ceint de la couronne

    Et de ta gloire qui rayonne

    Et de tes cheveux plus que blonds

     

    Ô larmes bleues sur tes joues pâles

    Ô spectre du passé qui meurt

    Ô nuits mortelles de terreur

    Qui déchirent nos blancs pétales

     

    À présent c’est la pluie qui vient

    La pluie qui règne enveloppante

    Qui nous transit et nous enchante

    Et nous endort et nous retient

     

    Elle est fraîche comme un sourire

    Elle est froide comme la mort

    Elle résiste à notre effort

    Et nous soumet à son empire

     

    Nous ne sommes plus que du froid

    Où dégouline un peu de lierre

    Nous sommes pareils à la pierre

    Qui reçoit la pluie sans émoi

     

    Ce sont larmes si tristes douces

    Larmes vertes et bleues sans fin

    Que l’on croirait voir le matin

    Se fondre au soir parmi les mousses

     

    Ce sont pleurs si mystérieux

    Coulant sur les fleurs en silence

    Que l’on dirait que le ciel pense

    Au-delà des arcs radieux

     

    Et quand l’averse recommence

    Un chagrin si bouleversant

    Que la rosée en se berçant

    Glisse à terre en pleurs d’impuissance 

     

    Poème extrait de "Pour Survivre",  publié en 1974 à Paris
    sous le titre global "Le Rossignol d'Argent"
    par les éditions Saint-Germain-des-Prés

     

     

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  • (Réédition)

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    Sheena Robinson, Ghost Cranes

     

      

    Nous voguions entre les constellations 

    T’en souvient-il 

    Le feu te consumait
    Et de mes mains purifiées
    J’effaçais une à une tes brûlures 

    La cendre à mon souffle s’envolait 

    Un jour je suis née

    Nous existions déjà depuis longtemps

       

     

    Poème extrait du recueil "Le Rossignol d'Argent"
    publié en 1974 aux éditions Saint-Germain-des-Prés

     


    Pour poursuivre le rêve, une musique "magique" d'Ernest Chausson (1855-1899) : son poème symphonique Viviane composé d'après les légendes arthuriennes, interprété par Armin Jordan et le Basler Sinfonie Orchester.
     
     
     

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      (Poème de jeunesse déjà publié sur ce blog en janvier 2006)

     

     

    Oui j’irai dans la nuit des étoiles
    Oui j’irai dans le soir des étoiles
    Sans voiles
    Au milieu des étoiles
    Et pâle
    À l’éclat des étoiles

     

     

    Je courrai dans le froid des étoiles
    Je courrai dans l’hiver des étoiles
    Étrange
    Dans la nuit des étoiles
    Immense
    Dans le soir des étoiles

     

     

    Je fuirai dans les cris des étoiles
    Je fuirai dans le chant des étoiles
    Perdue
    Dans le froid des étoiles
    Menue
    Dans l’hiver des étoiles

     

     

    Je crierai dans le flot des étoiles
    Je crierai dans le mer des étoiles
    Pleurante
    Dans les cris des étoiles
    Mourante
    Dans le chant des étoiles

     

     

    Et la vie dans la nuit des étoiles
    S’enfuira dans un envol d’étoiles
    En gerbes
    Comme un bouquet d’étoiles
    En perles
    Comme un essaim d’étoiles

     

     

    Et l’amour dans le froid des étoiles
    S’enfuira comme le flot d’ étoiles
    En vagues
    Comme une mer d’étoiles
    En vagues
    Et volutes d’étoiles

     

     

    Je verrai s’évanouir les étoiles
    Une à une je verrai les étoiles
    Pâlir
    Comme au matin l’Étoile
    Mourir
    Dans un souffle d’étoile

     

     

    Je verrai s’effacer les étoiles
    S’effacer comme on dissipe un voile
    Brouillard
    Qui s’envole en étoiles
    Ou soir
    Se fondant en étoiles

     

     

    Plus de jour pour survivre aux étoiles
    Quand seront disparues les étoiles
    La Nuit
    Sera l’unique étoile
    La Nuit
    Me tuera pauvre étoile

     

     

    Je mourrai alors dans les étoiles
    Je fuirai comme une brume un voile
    Sans voile
    Au milieu des étoiles
    Et pâle
    Tout comme les étoiles

     

      

    Extrait de "Pour Survivre"
    publié en 1974 à Paris sous le titre général
    "Le Rossignol d'Argent" (éditions Saint-Germain-des-Prés)

     

     

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    Ils avaient dîné très tard.

    Des lustres, les chandelles s’affaissaient en pleurant...

    Les lampions rougeoyants souriaient un peu ivres,

    Noyés dans le brouillard tiède.

     

    Sur eux le Songe se fermait

    Comme un grand coquillage…

     

    Aveugles, ils s’endormirent,

    Vaincus par l’éternel sourire des soleils

    Qui glissent à rebours des cercles enchantés,

    Étourdis par les pleurs intermittents des astres

    Cloués à leur abîme.

     

     

    Et lorsqu’ils s’éveillèrent,

    Ils étaient seuls !

     

    Seuls…

    Ils se regardaient

    À travers l’ombre hostile,

    Balbutiant des mots

    Qui n’avaient plus de sens…

     

    Étrangers,

    Éperdus,

    Ils se cherchaient,

    Mais ne se trouvaient plus !

      

     

     Extrait du "Rossignol d'Argent"
    Éd. Saint-Germain-des-Prés, 1974

     

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    Tes regards ont sondé ma nuit
    Les paillettes sont tombées
    L'espace d'un souffle
    D'une grande déchirure blanche
    J'ai vu flamber tes cheveux
    Et puis
    L'espace s'est déployé
    Et c'est le règne du silence
    Où se dessinent
    Des myriades d'avenirs-oiseaux
     
    Ta voix a touché mon cœur
    L'écorce a fondu
    Et d'une soudaine floraison
    L'amour en a jailli
    Dans un grand arc de feu
    Alors
    La vie s'est animée
    Et j'ai vu naître des étoiles
    Et des sourires
    Et des fusées de souvenirs
     
    Aujourd'hui que je n'ai plus rien
    Que je ne suis plus rien
    Qu'un soupir avec quelques larmes
    Regarde un peu mon âme
    Pâlie et qui hésite
    À te regarder vivre
    Regarde
    Le jour a reparu
    Où nous voyons ensemble un arbre
    Où nous voyons la mer
    Et le joyau de l'existence
     
     

     

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