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Par Aloysia* le 17 Mars 2006 à 12:00Les morts hallucinés sont des statues de glace
Ils marchent transparents sur l'eau des souvenirs
En tournoyant au gré des astres scintillants
Puisque la fleur est morte elle glisse avec eux
Immobile figée en joyau translucide
Les pétales givrés elle dort constellée
Tu cherches en vain au sol trace de leur passage
Ils se sont évanouis au soleil de l'aurore
Il ne te reste plus que l'obscure souffrance
Et l'angoisse inconnue qui te serre à la gorge
Oppressante et tenace1 commentaire
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Par Aloysia* le 9 Mars 2006 à 12:00
Entre deux haies d'aubépine
Passent les grands oiseaux du vent et de la nuit
Pèlerins du silence aux portes de l'oubli
Errant obscurément par leurs chemins secrets
Et ils battent des ailes
Fatigués de marcher de leur pas de statue
Fatigués de rêver l'avenir des étoiles
Et de mourir ainsi que les rêves de feu
Ils glissent vers l'inconnu
Et la fleur se referme
Sur leurs cœurs étrangers3 commentaires
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Par Aloysia* le 22 Février 2006 à 12:00
Photo extraite du site "Tcdesign"
De princesses enchaînées
Il avait fait des chevelures de comètes
Qui glissaient sur les fonds pourprés
Des mille et une nuits de précieux cristal
Et jamais plus il ne devait revoir
Ce ruissellement des joyaux ensevelis
Cette clarté magique des palais endormis
Ce blond miroitement des jardins engloutis
Halluciné pressant son rêve dans ses bras
Il marcha jusqu'au seuil flamboyant
Un flot d'oiseaux chantants alors l'envahit
Et vaincu il coula dans l'espace infini
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Par Aloysia* le 19 Février 2006 à 12:00
Il y a mille ans que je t'appelle
Petite étoile
Blottie au fond du ciel
Et comme à chaque fois
Tu caches en frissonnant ton sexe d'orchidée
Et ta nudité tombe en flèche
Dans le goulet du ciel obscur
Mais aujourd'hui
Le voile du soleil s'est déchiré
Aujourd'hui
Mon cri a ébranlé les voûtes de l'espace
Et la grande clameur des astres
Le répercute à l'infini
Fasse le dieu solaire
Que je meure d'amour
Si tu ne viens à moi
Les ombres de ma vie auraient péri depuis longtemps
S'il ne m'avait fallu t'attendre
Et te chercher
Et t'espérer
Petite étoile petite
Blottie au fond du ciel
Mais vois-tu la nuit passe
Et les journées s'étirent
Comme de longs serpents
Mes cheveux dénoués
Tu fondras dans le jour
Dans le soleil d'un jour
Dans le feu d'un regard
Dans le feu d'un soleil
Si tu ne viens à moi
Avant l'aube imprécise
Petite étoile enfuie
De mille continents
Et de toutes mes vies1 commentaire
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Par Aloysia* le 26 Janvier 2006 à 12:00Oui j’irai dans la nuit des étoiles
Oui j’irai dans le soir des étoiles
Sans voiles
Au milieu des étoiles
Et pâle
A l’éclat des étoiles
Je courrai dans le froid des étoiles
Je courrai dans l’hiver des étoiles
Etrange
Dans la nuit des étoiles
Immense
Dans le soir des étoiles
Je fuirai dans les cris des étoiles
Je fuirai dans le chant des étoiles
Perdue
Dans le froid des étoiles
Menue
Dans l’hiver des étoiles
Je crierai dans le flot des étoiles
Je crierai dans le mer des étoiles
Pleurante
Dans les cris des étoiles
Mourante
Dans le chant des étoiles
Et la vie dans la nuit des étoiles
S’enfuira dans un envol d’étoiles
En gerbes
Comme un bouquet d’étoiles
En perles
Comme un essaim d’étoiles
Et l’amour dans le froid des étoiles
S’enfuira comme le flot d’ étoiles
En vagues
Comme une mer d’étoiles
En vagues
Et volutes d’étoiles
Je verrai s’évanouir les étoiles
Une à une je verrai les étoiles
Pâlir
Comme au matin l’Etoile
Mourir
Dans un souffle d’étoile
Je verrai s’effacer les étoiles
S’effacer comme on dissipe un voile
Brouillard
Qui s’envole en étoiles
Ou soir
Se fondant en étoiles
Plus de jour pour survivre aux étoiles
Quand seront disparues les étoiles
La Nuit
Sera l’unique étoile
La Nuit
Me tuera pauvre étoile
Je mourrai alors dans les étoiles
Je fuirai comme une brume un voile
Sans voile
Au milieu des étoiles
Et pâle
Tout comme les étoiles
Publié en 1974 aux éditions Saint-Germain-des-Prés
dans un ensemble intitulé Pour Survivre,(Le Rossignol d'Argent)1 commentaire