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Par Aloysia* le 11 Janvier 2006 à 12:00
Tombée
Sous les voiles de l'herbe ;
Tombée
Comme la pluie,
Comme la feuille fanée.
Soupir de l'hiver
Et de ses fleurs muettes...
Le jour balbutie son adieu pitoyable.
Sans le froid de ton sourire coupant,
Je serais morte plus tôt ;
Mais je respire encore,
Là, sous la terre,
Entre deux pleurs de lune...1 commentaire
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Par Aloysia* le 24 Novembre 2005 à 20:00
Un noyer en automne
O poussière d’été
O sommeil des saisons
Et toi qui t’ensommeilles avec tes feuilles d’or
O grand arbre d’automne au souffle chaud d’été
Mon humeur me gouverne
Le sommeil m’environne
Et mon cœur est semblable à cet arbre d’automne
Soufflant ses feuilles d’or pour se faire soleil
Mais la chaleur s’évade
Mais la clarté s’éteint
O la nuit sans limites et ses lourdes menaces
O la peur de la mort qui se tapit tout près
Voici le jour d’hiver
Voici le froid gelé
Et toi tu t’es figé transparent et glacé
O grand arbre d’hiver sur le ciel bleu pâli
Mon cœur est dévasté
Mon sommeil s’obscurcit
Et la nuit me revient inlassablement noire
Avec le pleur stérile de ce sol desséché
Au matin c’est le givre
Ou le brouillard épais
Qui ligote mon âme au fond de sa prison
O Seigneur de la Vie reviens vers tes enfants
Nous avons cru jadis
Pouvoir garder l’été
Nos cœurs se sont éteints comme des astres morts
Et nous voici vaincus épuisés par l’exil
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Par Aloysia* le 4 Novembre 2005 à 12:00
Donne-moi ta petite main blanche
Où s’enchevêtrent des tiges fleuries de volubilis
Souris de ta petite bouche fine
Qu’égayent des corolles de liserons blancs
Penche ta chevelure précieuse
Entremêlée de glycine follette
Tu n’es qu’une fleur
Ô petite bien-aimée
Vers laquelle je me penche pour te respirer
De ta robe violette
S’exhale le parfum des gentianes
Et de ton buste blanc
Je ne vois que la forme en lys
Si je souffle vers toi
Pencheras-tu rêveusement sur le côté
Comme au souffle du vent
La fleur de mon jardin
Et si j’attends le soir
Fermeras-tu ta corolle aux rosées de la nuit
Et quand viendra le temps
Tomberas-tu flétrie en poussière à mes pieds
Ô grâce sois encore
Devant moi gigantesque
Comme le mur de mon jardin
Le paradis c’est tout petit
Sinon où suis-je qui suis-je que devenir
Il n’y a plus de paradis
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Par Aloysia* le 26 Octobre 2005 à 12:00
« Phèdre est une chrétienne à qui la grâce a manqué »Dans ton sommeil de marbre obscur,
Des mers, des temples, des montagnes,
Des géants aux fronts multiples ;
Et la nuit qui parcourt ses cercles inlassables,
Jambes ailées, bras éclatés,
A pourchasser des sphères indistinctes...
Souriante au milieu des fleurs,
Je suis posée en cœur de lotus,
Trop petite pour être aimée,
Trop frêle pour être aperçue,
Pétale fermement accroché à sa tige
Pour demeurer en toi…
Et j’entends sans relâche ton cœur comme un tambour,
Ta vie qui bat puissante,
Et ton souffle grandit,
Gonfle les siècles à venir,
Bénit les longues hyménées blanches !
Vois-le, ce ridicule petit monstre rampant
Qu’un seul souffle de tes lèvres
Aurait pu ranimer !
Le serpent de l’Apocalypse,
C’est lui, ce mutilé du cœur,
Ce mutilé sans membres, sans pattes,
Sans voix,
Cet enfant avorté !
Et la bouche de l’esclave que l’on traîne à genoux
Par le lourd coller de fer
Sur les pavés mouillés
Hurle à la mort, hurle sans fin :
« La mort est en moi !
Qui comblera le gouffre où fut ravi mon cœur,
Qui me rendra le souffle
De cette vie battante au grand espace !
Autrefois j’ai rêvé de mondes infinis,
Où l’ombre était égale au soleil, où dormir
Était le plus haut vol …
Jamais on ne m’apprit que je serais vaincu ! »
Mais vous,
Jardins-vapeurs de la montagne bleue,
Temples-clameurs de vagues et d’étoffes,
Si de nouveau s’ouvraient vos ombres bienfaisantes,
Nous aurions peut-être une chance
De ne pas mourir tout à fait !…
Et si renaissait l’Océan,
Toi, mon bateau gracile,
Plus léger qu’une fleur de mai,
Tu te nommerais Tempête,
Tu te nommerais Beauté,
Tu te nommerais Je Veux,
Tu te nommerais JE T’AIME…
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Par Aloysia* le 9 Octobre 2005 à 12:00Ne dites pas
Le silence
Dites
La nuit la mort l’espace
La bouche d’ombre entre les deux abîmes
La coupure de respiration
L’instant qui n’existe pas
L’unique universelle absence
Le point infini du néant
L’éternité sans bords
Avec ces mille échos qui se répercutent
De monde en monde
De galaxie en galaxie
Mon cri dévoré par le silence
Mon cri engouffré englouti
Perdu dans sa trajectoire folle
Après avoir troué l’abîme
Le silence repu
Ne dites pas
Le silence
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