•        Aujourd'hui je pense à ceux qui cherchent réconfort et leur propose ces quelques phrases que Rava Bakou a publiées sur facebook (comme quoi on trouve de tout sur facebook, et qu'il suffit de bien choisir ses relations...).

          J'y ajoute en bas l'image qu'il a lui-même créée et jointe à sa publication.  

     

    Lotus

     


    «  Si vous traversez une période difficile, comme cela nous arrive à tous, prenez un moment rien que pour vous, isolez-vous et méditez.
       Au cours de cette méditation, oubliez votre ego, oubliez qui vous croyez être, mais voyez l'être pur qui est en vous et donnez-vous autant d'amour que possible.
       Inutile de chercher si vous le méritez, nous le méritons tous. Vous faites partie du Tout et Tout est la raison de votre présence.
       Si vous ne méritiez pas l'amour, vous n'existeriez simplement pas car Tout ne crée rien ni personne par hasard, rien ni personne qui ne mérite l'amour, la bienveillance, le respect.  »

     

     

    Nous méritons tous l'amour

     

     


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  •        Parfois, l'espoir nous abandonne et, comme Élie persécuté par la reine Jézabel, nous pensons que nous sommes la chose la plus indigne et la plus éloignée possible de l'amour de Dieu. 

    «  Il marcha dans le désert un jour de chemin et il alla s'asseoir sous un genêt. Il souhaita mourir et dit :

         - C'en est assez maintenant, Yahvé ! Prends ma vie, car je ne suis pas meilleur que mes pères. »

    I Rois, 19, 4

     

    Genêt de l'Etna 

     

            Et pourtant, que dit le starets Silouane à Jean-Yves Leloup alors qu'il se trouvait au Mont  Athos ? 

    « Je n'ai jamais vu quelqu'un d'aussi orgueilleux que toi ! Demande à Dieu l'humilité, sinon tu es perdu. L'orgueil est à la racine de tous les maux, il est surtout à la racine du désespoir. Tant que tu te prends pour quelque chose, tu es dans l'attente ; "on te doit" de la reconnaissance, tu n'es jamais en paix, jamais heureux. Si tu es humble, tu sais que tu n'es rien, il n'y a plus de place pour l'inquiétude, tu es heureux. »

      Plus loin  Silouane prête ces paroles à Jésus :

          « Tiens ton esprit en enfer, et ne désespère pas. »

        Paroles que Leloup explique ainsi :

        «  S'il y a désespoir, il y a encore un "moi" qui désespère, qui se savoure dans la douleur et qui se prend trop au sérieux. Si je renonce à moi, je renonce du même coup au désespoir. »

    Jean-Yves Leloup, L'Absurde et la Grâce p.109-111 


        Ce même désespoir semble-t-il, qui mena Judas tout d'abord à livrer Jésus, puis à se suicider.


           Dans le Tarot de Rajneesh (réédité sous le titre de Tarot de la Transformation) nous pouvons lire cette belle histoire accompagnant la lame intitulée l'Acceptation de soi :

     
    Tarot de Rajneesh-28-L'Acceptation de soi

         « Un jour, un roi constata que la désolation régnait dans ses jardins. Les arbres, les buissons et les fleurs, tout dépérissait...

         Il interrogea les végétaux, et apprit que le chêne languissait de ne pas ressembler au pin, que le pin se tourmentait de ne pouvoir porter des grappes comme la vigne, et que la vigne avait perdu le sourire parce qu'elle ne parvenait pas à fleurir comme le rosier !

         Dans un coin, le roi découvrit enfin une humble primevère fraîche et satisfaite comme d'habitude... Interrogée elle aussi, elle répondit :

       -  Lorsque tu m'as fait semer, je me suis dit que tu souhaitais voir une primevère dans ton jardin. Si tu avais préféré un chêne, un pin ou une vigne, c'est ce que tu aurais planté ici. Mais c'est moi que tu as voulue, alors je me suis dit que la meilleure chose à faire était d'être moi-même.

        Vous ne pouvez être que ce que vous êtes. Détendez-vous ! L'existence a besoin de vous tel que vous êtes. »

    Osho Rajneesh, Tarot de Rajneesh, le Voyage Intérieur, 1991

     

         Les échecs, les erreurs, l'incapacité à tenir une route souhaitée peuvent conduire à se comparer et à se dénigrer face à d'autres que l'on imagine mieux armés que soi ; mais qui nous a fait tels que nous sommes, et n'est-ce pas dans un but défini ? Si les autres nous semblent pourvus de qualités auxquels nous aspirons, ne seront-ils pas en revanche dépourvus de celles qui sont les nôtres... ?

         Pour terminer, Élie, par lequel j'ai commencé ce billet, reçoit en rêve la visite d'un ange qui lui offre à manger et lui ordonne de se lever pour aller trouver son Dieu.

         C'est en cherchant les références de ce texte et en m'arrêtant sur la magnifique illustration ci-dessous que j'ai été conduite au blog de l'Ordre Franciscain Séculier de Sherbrooke et au texte d'Élisabeth (lisez-le entièrement en suivant ce lien si vous le pouvez)...

    Elie au Mont Horeb

     

         En voici un extrait :

       «  J’entends le son ténu et silencieux de mon Bien-Aimé, douce brise qu’Élie entendit au Mont Horeb, voix d’un fin silence,  qui chasse tous mes bruits.

         Attentif, Il guette l'instant fugitif où par mes blessures ouvertes,  à travers le treillis de mon être meurtri, Sa lumière s’infiltrera tout doucement jusqu’à m’éclairer tout entière. S’Il vient me rejoindre au cœur de ma fragilité, dans le creux de mes failles c’est parce que c’est la seule place que je Lui donne... Je ne peux L’entendre hélas que lorsque les épreuves ont pulvérisé  la cuirasse de mes certitudes, le bouclier de mon orgueil, l'acier de ma volonté ; c'est alors seulement que je me laisse toucher et pénétrer par Son aimante présence. Combien j’aimerais qu’il en soit autrement, qu’Il me trouve à tout moment disponible, réceptive et accueillante ! Mais je ne sais pas... Il m’enseigne la voie qui me conduira à Lui,  me dit : " lève-toi, va pour toi, va vers toi !"

          Les mêmes paroles que Dieu avait dites à Abraham : Lève-toi,  mets-toi debout, en route pour aller vers toi-même, te connecter à ce que J’ai mis d’unique et de singulier en toi. Ce voyage est  le chemin  qui conduit à la Terre Promise et où Je demeure dans  ton corps devenu Temple.  »

     
        N'est-ce pas merveille ?... 

         « Il regarda et voici qu'il y avait à son chevet une galette cuite sur les pierres chauffées et une gourde d'eau.

          Il mangea et but, puis se recoucha. Mais l'ange de Yahvé vint une seconde fois, le toucha et dit : "Lève-toi et mange, autrement le chemin sera trop long pour toi."

         Il se leva, mangea et but puis, soutenu par cette nourriture, il marcha quarante jours et quarante nuits jusqu'à la montagne de Dieu, l'Horeb. »

    I Rois, 19, 6-8

     


    Gratitude, improvisation au piano - Martine Maillard

           

      


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  •        Je regarde peu la télévision, mais suis habituée à allumer le poste de la cuisine en mangeant. Cela me tient au courant de l'actualité, et comme toutes choses dans la vie, m'apporte souvent des enseignements. Ce fut le cas ce soir, à ma grande surprise.

     

    Erik Orsenna

     

         L'académicien Erik Orsenna, invité par Laurent Delahousse sur France 2, était sensé défendre la langue française et en parlait avec beaucoup de liberté, la présentant comme un être vivant en perpétuelle évolution et fait pour être aimé, fait même pour que l'on joue avec lui... C'était fort séduisant et lorsqu'il annonça qu'il allait citer Paul Valéry, j'attendais évidemment cette jolie phrase que ce dernier composa au sujet du poète Paul-Jean Toulet :

    « À chaque terrible époque humaine, on a toujours vu un monsieur assis dans un coin, qui soignait son écriture et enfilait des perles... »

          Mais non ! Il ne s'agissait pas d'écriture soignée. Bien au contraire. Il s'agissait d'inspiration. De cette inspiration qui, comme vous le savez, nous vient "d'ailleurs" (ou "des dieux" ?)...

           La voici, très philosophique :

    « Que serions-nous sans le secours de ce qui n'existe pas ? » 

          Alors là... Je me suis revue devant le Poisson d'or, dont la présence frivole n'était que trop concrète, et que seul pouvait justifier ce qui au-delà de lui n'existait pas ... m'obligeant à sortir du conte pour en trouver l'aboutissement.

          J'ai revu ma marraine, femme intelligente et très artiste aujourd'hui disparue dont les paroles énigmatiques et pour mon goût, bien trop moqueuses, m'avaient souvent guidée sur des voies fantasques, extravagantes... pourtant aujourd'hui plus vraies que je n'aurais pu l'imaginer ! Car c'est bien une des phrases qu'elle aurait pu malicieusement prononcer devant moi, cette femme qui, décidant un beau dimanche de m'emmener visiter Rambouillet, s'écria soudain dans la voiture qu'elle m'avait choisi un surnom, et que ce serait : "Maya" ! ...Comment pouvait-elle alors savoir que c'est dans cette ville précisément que je rencontrerais plus tard mon guide en spiritualité, et que celle-ci m'enseignerait que ma prétendue existence n'est que "maya" (c'est-à-dire en sanskrit : illusion) tandis que la Réalité est en fait ce qui n'existe pas !

         Aujourd'hui, il est évident que s'en tenir aux "perles à enfiler" c'est comme s'imaginer que ce corps, terminal d'une machine informatique hyper sophistiquée, est à lui seul capable de percevoir (comme de concevoir) un univers prodigieusement vaste et divers, sans prêter attention au fait qu'il y a forcément une Pensée et une Volonté à l'origine de tout cela, qui ne font pas partie de ce que nous nommons communément "l'existant" !



            12 mars 5h : je voulais reprendre cet article mais il a déjà été lu du Québec où c'était encore l'après-midi !...  Pour dire ceci :

         Je me suis trouvée dans des rêves étranges où je me croyais menacée par des êtres qui s'avéraient être des aveugles tirant avec des fusils à fléchettes.

          Et soudain, tout est devenu blanc comme des maisons aux fenêtres bordées de bleu et j'ai entendu cette phrase  :

    « Juste un petit câlin dans la splendeur du contentement infini ! »

       Je me suis réveillée radieuse. Pourquoi parler de "plénitude" ? De "béatitude" ? Le "contentement infini..." 

           Je vous l'offre.

     


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  •  
          C'est le 18e Printemps des Poètes, et la poésie fleurit sur les blogs comme au coin des rues. C'est bien ! Cela me donne envie de réciter du Ronsard :

     

    «  Mignonne, allons voir si la rose
        Qui ce matin avait déclose
        Sa robe de pourpre au soleil,
        A point perdu cette vesprée
        Les plis de sa robe pourprée
        Et son teint au vôtre pareil... » 1

     
         Que dire de mieux au printemps ? La poésie, du verbe grec poïeïn qui signifie créer, est à la racine de toute expression artistique ; et Ronsard, avec son parler un peu désuet de la Renaissance, rappelle la lointaine tradition moyen-orientale de l'Ode amoureux qui est aussi contemplation de la Beauté éphémère des choses...

     

          Mais voilà... Tout le monde écrit ; nous écrivons tous ! Nous écrivons sur nos blogs, sur facebook ; nous publions des ouvrages papier ; ou encore nous dessinons, nous peignons, nous photographions, et puis nous partageons, nous exposons... Nous diffusons nos affiches, nos articles de presse, enregistrons nos vidéos...

       Et quelle beauté, que ce monde fleuri de beaux textes, de superbes réalisations graphiques, de magnifiques images, que cette toile qui regorge des splendeurs parfumées de la Création !

          Nous marchons dans un Jardin de Roses. Aucune ne décline ; toutes embaument ; et si l'une se ferme d'autres s'ouvrent, comme une nuée de lumières qui se répondraient à l'infini... 

          C'est ce qu'explique Alex Kimpe dans la vidéo ci-dessous à une artiste inquiète de son "désir de partage".

     

     

        Pour en revenir à la Poésie, Rûmî exprime ceci d'une autre manière :

    «  Je suis la montagne : mon écho est la voix du Bien-Aimé.
       Je suis une peinture : mon peintre est mon Bien-Aimé.
       Je suis comme une serrure dont le bruit vient de la clé :
       Tu crois que c'est ma parole quand une parole est prononcée. » 


     1 Pour les amateurs : 

    (j'ai choisi un enregistrement venu d'Asie, ce qui explique les erreurs de graphie)   

     

     


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    L'Amour

        

     

    Au moment où mon essence se transformera en océan universel
    La beauté des atomes sera pour moi lumineuse.
    C'est pourquoi je brûle comme la chandelle afin que, dans la voie de l'amour,
    Tous les instants pour moi deviennent un seul instant.

    Rûmî (quatrains)

     
         Ainsi s'exprime Rûmî pour expliquer son abandon total au feu qui dévore son cœur, quoi qu'il arrive. 

           Or l'Amour exige plus que l'abandon de soi-même : il exige aussi la perte de l'objet aimé. Dans la "Religion de l'Amour" il n'y a ni sujet, ni objet ; seulement l'Amour. C'est ce que son Maître, Shams de Tabriz, lui a fait comprendre en disparaissant totalement de sa vie...


    Au commencement il m'a caressé avec mille grâces,
    À la fin il m'a fait fondre dans le creuset de mille chagrins.
    Il jouait avec moi comme avec le dé de son amour :
    Quand je suis devenu à lui tout entier, il m'a rejeté au loin.

    Rûmî, quatrains

      

         C'est pourtant lorsqu'il n'y a plus RIEN que peut se dévoiler la Vérité ; dans ce dénuement absolu dans lequel se trouvait Jésus sur la Croix - que j'ai évoqué ici

         C'est alors sans doute que se produit ce qu'évoque Chögyam Trungpa dans un poème :


    «   Soudain en m'ouvrant à l'Amour, je fus accepté. »


        Quelle merveille que cette phrase !! 

         «  En m'ouvrant  »  ... Comment s'ouvrir ? Sinon en se déchirant en deux par le milieu ? - Comment s'ouvrir totalement ? Sinon en s'abandonnant sans rémission ni réflexion aucune ? En s'oubliant ? En devenant aveugle à tout ce qui n'est pas Lui ?...

          «  Je fus accepté  »... Tous les mystiques, à commencer par Farid al-Dîn Attar dans son Cantique des oiseaux dont j'ai aussi abondamment parlé, montrent combien l'accès au Trône de l'Amour (= qui n'est autre que l'Absolu suprême) est périlleux et requiert d'efforts, d'épreuves et de sacrifices... Ces mots sont éblouissants de joie et de gratitude.

           Voici la suite du poème, dont j'ai mis en italique le dernier vers car il répond à une tradition tibétaine qui n'est pas la mienne mais a un sens précis : il évoque le "Jeu" perpétuel du Vivant.

    « Disparurent tout questionnement, toute hésitation.
      Je demeurai totalement immergé dans le Tout-Puissant,
      Le Joyeux Mandala de la Dakini. »

    Chögyam Trungpa, cité dans Mudrâ, l'Esprit primordial

     

    La Dakini du rêve

     

     


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