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    Les "fichus quarts d'heure"
    (Amaradougou)

     

        Depuis le temps que je les annonce, il faut bien que j'y vienne ! Je ne sais plus trop quand ils se produisirent, sauf en ce qui concerne les conséquences du repas d'éléphant, qui heureusement intervinrent à la fin du séjour : c'est pourquoi cet article sera le dernier concernant notre passage en brousse, qui dut s'étendre sur deux semaines, et sur lequel, je le rappelle, je n'ai pris aucune photo hélas, Robert s'appliquant à filmer.
        Lors de notre dîner à Niamagui, nos hôtes nous avaient mis en garde contre les tripes, qui "pouvaient nous rendre malades". Je veillai à n'y pas goûter ; mais Robert, qui était prêt à tout supporter pour vivre une vraie vie d'aventurier, ne s'en priva pas ! Dès le lendemain, nos intestins étaient complètement révolutionnés, et même les miens, car tripes ou pas, un éléphant "non vacciné" n'est pas forcément le meilleur repas pour nos organismes occidentaux... Le problème en ce qui me concerne était double : premièrement, j'étais fort inquiète à cause de ma grossesse, les douleurs de ventre et les expulsions brutales n'étant jamais des plus rassurantes quand on tient là-dedans un petit germe que l'on n'a absolument pas l'intention d'éjecter ! Mais deuxièmement, il y avait l'absence totale de zones "d'aisance" dans le village, ce qui nous obligeait à sortir de notre case et à quitter les parages
    d'un air dégagé chaque fois qu'une urgence survenait, répondant de notre mieux aux salutations avenantes des uns et des autres qui nous pensaient "partis en promenade "!
        Heureusement, le départ approchait, et très vite nous fûmes au dispensaire de Soubré où nous nous jetâmes sur le charbon qui nous soulagea.
         C'est la "vengeance de l'éléphant"! diraient les écologistes... Eh ! oui, il n'avait rien demandé, le pauvre.
        
     

    Mon Voyage en Afrique noire - 10

       
     
        Cependant, quelque temps plus tôt s'était présenté un autre problème, plus grave...
        Nous prenions de la Nivaquine, chaque jour depuis notre départ au début du mois, et pensions être parfaitement protégés du paludisme. Pourtant, un jour Robert me dit :
        - "Il paraît que Francis est couché chez lui aujourd'hui ; ça ne va pas fort, il a du palu."
        Il n'aurait donc pas pris correctement sa quinine ?... Margaret nous expliqua : même en se soignant, on peut faire une poussée de fièvre quand même, à 38° ; mais ça ne dure pas.
         Le lendemain, Francis repartit en tournée, il allait mieux ; mais c'était au tour de Margaret de s'aliter. Cela prenait une allure d'épidémie, et nous restâmes tranquillement dans notre coin.
        Soudain, le drame !
        Je m'en souviens comme d'un drame, tant j'ai paniqué, mais je ne sais plus exactement comment les choses se sont passées...
        Robert fit une poussée de fièvre effrayante, à 39° ou 40°, et avec de tels frissons et de tels claquements de dents que ses amis africains, inquiets, vinrent à son chevet pour le soutenir. Pour l'arrêter, une seule solution : nivaquine à haute dose ! Mais ces poussées de fièvre n'arrivent que la nuit, et il fallait d'abord attendre le matin ; puis se rendre à Soubré, et il n'y avait pas de voiture... Francis était absent pour deux ou trois jours.
        Sékou Traoré me prêta un vieux vélo désossé, et me voilà partie, au petit jour, avec mon petit bout de bébé dans le ventre, sur la piste à pédaler. Heureusement que c'était plat... Douze à quatorze kilomètres de piste, en dépassant les indigènes à pied qui me faisaient des signes de la main, jusqu'au dispensaire de Soubré où j'entrai bien sûr un peu en force et en coup de vent. Il y avait là un médecin qui m'offrit la quantité nécessaire de quinine pour rétablir mon jeune aventurier... Ah ! comme j'ai apprécié dans ces pays d'Afrique (même chose au Maroc, plus tard) la disponibilité et la gratuité des services médicaux !
        Mais il me fallait reprendre le vélo, et repédaler vaille que vaille jusqu'à Amaradougou... Cela me parut très dur. J'y parvins enfin vers midi, et trouvai Robert épuisé par la fièvre, les yeux fermés, veillé par Amara, qui en personne était venu s'asseoir à son chevet pour réciter des prières.
        C'était le plus beau souvenir que Robert garderait de son voyage en Afrique, je crois :
        -"Tu te rappelles ? Quand j'étais si malade, et qu'Amara était venu à mon chevet réciter des prières..."
        Il avait dû le lui demander lui-même.
        Quand on est pris de telles fièvres, le plus difficile est de boire la quinine, car on est comme paralysé et ne peut rien avaler. Mais une fois que c'est fait, on va mieux... Robert se rétablit en quelques heures, et le lendemain était sur pied.

        C'est l'année suivante, pour la veillée pascale 1976, qu'il vit la mort de près. Marie-Noëlle était née et avait deux mois. Nous étions chez mes parents, qui refusaient de déranger un médecin une veillée pascale pour quelques claquements de dents. Cependant Robert hurlait, tant les
    nausées et les frissons étaient violents, et mon père, férocement accroché à son téléphone, grommelait que c'était un comédien.
         A force de supplications, vers minuit, quand nous nous aperçûmes que la fièvre était montée à 42° et que Robert était presque dans le coma, ma mère obtint qu'il appelle le médecin de garde. Par chance c'était un indonésien qui sut immédiatement de quoi il retournait. Mais venant de loin, et très occupé à cause de la date exceptionnelle, il ne put être là avant 2 h du matin.
        Robert ne répondait plus, et ne pouvait plus parler ni remuer. Il avoua depuis qu'il s'était réellement senti mourir... Son coeur battait si follement qu'il
    lui semblait sur le point de lâcher
    .
        Cependant, comme Amara, le médecin est resté à son chevet jusqu'à 4 h du matin ; en lui parlant doucement mais fermement, il réussit à lui faire avaler la quinine, et il attendit que celle-ci commence à agir.
        Ça, c'est une veillée pascale ! (non pas pour ceux qui vont à la messe, mais pour ceux qui soignent les autres).
        Le lendemain, il s'est retrouvé dans son lit inondé d'une telle sueur qu'il fallut tout enlever ; il n'avait plus que 38° mais ne pouvait tenir debout. Il mit une semaine à s'en remettre.
         En fait, il avait contracté le "plasmodium falciparum", le pire germe de paludisme (qui est mortel), et devait, pour l'éradiquer, poursuivre la quinine pendant au moins trois mois. Le patient docteur Thran était tombé à point nommé pour le lui expliquer et pour l'aider à s'en débarrasser...

         Quelques jours plus tôt, il avait connu les signes avant-coureurs de la crise, sous la forme d’une poussée de fièvre modérée, dont il s’était ouvert à un de ses amis étudiants en médecine : celui-ci, confiant, lui avait conseillé de prendre un peu d’aspirine, diagnostiquant « une petite grippe ».

          Quant à moi qui m’efforçais d’allaiter ma babichette, j’en perdis tout mon lait d’un seul coup. Mais pour le paludisme ? Eh bien ! Je n'en eus pas du tout. Protégée par mon bébé ? dirent certains. Peut-être. Mais surtout, parce que j'étais restée prudemment dans ma case, à la différence de Robert qui traînait chaque jour dans les marigots, et que je m'étais appliquée constamment à me badigeonner de "moustifluid" !

    Mon Voyage en Afrique noire - 10
    L'animal le plus sanguinaire de la jungle : le moustique...

     

    La suite à lire ici.

     

     

     

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        Abordons à présent la deuxième grande partie de ce voyage... Une excursion jusqu'au Mali. Ci-dessous la carte de notre périple, avec le voyage aller dessiné en bleu (cliquez pour pour l'afficher en taille réelle).

    Mon Voyage en Afrique noire - 11


    Changement de cap


        De retour à Abidjan, nous n'y passâmes pas plus d'une nuit. Francis et Margaret nous proposèrent de visiter le pays par nos propres moyens, nous indiquant une route possible : monter vers le nord par le train, puis gagner Mopti, ville méridionale du Mali, au seuil du désert.
        D'Abobo-gare, nous nous embarquâmes donc en direction de Ouagadougou, qui était alors la capitale de la "Haute-Volta" (le nom de Burkina-Faso fut attribué à ce pays ultérieurement), avec pour mission de descendre à Ferkessédougou   , car il n'était pas conseillé d'entrer en Haute-Volta, de vives dissensions existant alors avec la Côte d'Ivoire.
     

    Mon Voyage en Afrique noire - 11Abobo-gare dans les années 70


        Comme je me plus dans ce train, fait de rames vieillottes vert bouteille, avec des sièges de bois et des fenêtres ouvrables jusqu'à moitié ! Il avançait tranquillement, jamais trop pressé, dans une campagne plus dégarnie, aux allures de savane, pour s'arrêter à des quais sans gare apparente, où les noirs l'envahissaient comme un métro, restant parfois sur les marche-pieds pour sauter un peu plus loin... A chaque arrêt ou presque, passaient sous nos fenêtres des femmes portant sur leurs têtes des bassines pleines de petites bananes locales, ou de mandarines vertes.

     

        Il suffisait de leur faire signe, de sortir quelques francs CFA, et on était comblé des fruits les plus délicieux que j'aie jamais connus... Quel bonheur, pour moi qui revenais de brousse et avais été privée de vitamines si longtemps ! J'en fis toute ma nourriture de la journée, et ces petites bananes toutes fraîches, je vous assure que je n'en ai plus jamais retrouvé le goût rare et profond en France... Est-ce parce que les nôtres viennent des Antilles ou d'ailleurs ? N'est-ce pas plutôt parce qu'on les envoie vertes afin qu'elles mûrissent en cours de route pour être mangeables dans nos supermarchés ? Décidément, l'adage selon lequel les fruits sont faits pour être consommés sur leur lieu de production, et non pour voyager, me parut là des plus exacts. Quant aux mandarines vertes... Quelle découverte ! Vertes, mais mûres : une espèce à la peau très fine et particulièrement juteuse, rafraîchissante. Ce voyage fut l'un des moments les plus délicieux de mon séjour.
        Robert, lui, s'amusait comme un petit fou des pratiques étranges des noirs, qui, pour prendre l'air car il faisait chaud dans le train, voyageaient sur le toit ! De vrais cascadeurs, dans ce pays, et pas un agent pour les réprimander ; tandis que la rame progressait paisiblement et sans heurt, une population masculine de plus en plus animée s'installait au-dessus de nos têtes !
     

    Mon Voyage en Afrique noire - 11
    Le paysage vu du train 


        À l'issue d'une journée qui me parut tout de même assez longue (environ 450 km en quelque 9 heures), nous descendîmes à "Ferké", fourbus et contents. L'air était plus agréable qu'en brousse, l'atmosphère moins pesante. Il nous fallait trouver où dormir, et, munis de notre "Guide du Routard", nous nous adressâmes comme indiqué à une mission catholique.
        Après quelques hésitations, un missionnaire accepta de nous laisser coucher dans une salle de classe, car il s'agissait d'une école alors fermée pour les vacances, sur des lits de camp. Ce fut là aussi une de nos plus belles nuits... Les pièces étaient propres, aérées, munies de grilles de bois ouvragé pour filtrer la chaleur des rayons solaires.
        Pour ajouter à la réussite de cette journée, nous sortîmes vers 20 heures dans les rues, en quête de nourriture, et fûmes attirés par des odeurs de viande grillée bien sympathiques. A notre grand ravissement, nous aperçûmes des barbecues à chaque coin de rue, avec toutes sortes de brochettes à vendre ! Dans la fraîcheur du soir, ce fut une véritable fête.
        Il nous fallait bien prendre quelques forces, car la suite du voyage allait s'avérer beaucoup moins confortable...

     

    Mon Voyage en Afrique noire - 11
    Me voici devant notre "palace". On ne dirait jamais que j'étais enceinte de deux mois !
    Je revins du voyage plus svelte que jamais, mais ce fut très rapidement rattrapé...

     
    Lire la suite ici.
     
     

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    En route pour le Mali

     

        Le lendemain matin, à Ferkessédougou, nous découvrîmes le taxi-brousse qui devait nous mener au Mali, via Sikasso (voir carte ici).
        "
    Taxi-brousse
    " ! Quel néologisme pour nous, et que de folklore à découvrir !
        En fait il s'agissait d'une sorte de fourgonnette dont l'arrière était aménagé avec deux banquettes face à face dans la longueur.
        Ce système plus léger qu'un autobus car il correspondait à un trafic de voyageurs beaucoup moins important (un "taxi-brousse" contenait environ huit passagers) servait à desservir les campagnes, avec des horaires réguliers et des arrêts déterminés.

    Le taxi-brousse

        Hélas, c'est là que mes ennuis commencèrent... La piste avait beau être bonne et le conducteur prudent (rien à voir avec le Sahara, Dieu merci !), je ne supportais pas les cahots de la route et ressentais des pesanteurs, sans doute des contractions déjà. L'avenir devait m'apprendre (à moins que cela ne soit venu de là ?) que j'avais une faiblesse du col, et mes grossesses ultérieures se firent au lit avec un cerclage. Pour celle-ci, à deux mois seulement, je tenais encore le coup, mais de justesse... Pour amortir les chocs, je  passai presque tout le trajet sur les genoux de Robert, sous le regard attendri des autres voyageurs, qui finalement, toujours plus nombreux que prévu, en profitaient pour s'entasser à dix dans l'habitacle prévu pour huit.
        A chaque arrêt, toujours relativement prolongé à notre grand plaisir, j'allais me reposer au pied d'un arbre en étendant mes jambes, tandis que Robert, toujours aussi communicatif, posait mille questions aux autochtones.

    Mon Voyage en Afrique noire - 12

    Un arrêt du taxi-brousse 

        Peu à peu le paysage de plaine parsemée de quelques arbres s'ornait de cases de plus en plus petites et rondes : nous approchions du Mali.


    Voici plusieurs vues d'un village où nous restâmes quelque temps mais dont j'ai oublié le nom.

        Enfin, nous arrivâmes à la frontière, où nous fîmes la connaissance d'un touareg de passage.

    Mon Voyage en Afrique noire - 12

    Mon Voyage en Afrique noire - 12

    Voyez comme la frontière est simple ; cependant nous y attendîmes un moment.
    C'est peut-être là que nous avons déjeuné.


        Ce touareg, Robert s'est beaucoup plu à le photographier. Il s'y est prêté de bonne grâce, nous confiant qu'il arrivait de Tamanrasset et nous invitant à pousser jusque là... Hélas, nos moyens étaient limités, en temps comme au plan financier, et c'était hors de question.

    Mon Voyage en Afrique noire - 12

        C'est vers le soir que nous atteignîmes Sikasso, après de ravissants paysages au soleil couchant.

    Mon Voyage en Afrique noire - 12


    Mon Voyage en Afrique noire - 12



        En fait, c'est durant ce trajet que j'ai pris le plus de photos... Je n'en ai aucune de Sikasso, qui était la première ville Malienne, où s'achevait le parcours du taxi-brousse, et où faisaient étape tous les voyageurs en partance pour le Mali. Nous y connûmes la pire nuit de tout notre voyage : à la gare routière, se trouvait un "motel", qui était en réalité un baraquement semblable à une écurie dans lequel s'ouvraient des portes faites de lattes de bois vertes inclinées, comme il est courant dans ce pays, pour atténuer les effets de la chaleur. Chacune d'elles donnait sur une pièce noire  d'environ deux mètres cinquante de profondeur sur un mètre cinquante de largeur, dans laquelle, à droite de la porte, tenait juste un "lit", ou plutôt une sorte de paillasse haute, dure et étroite. Ces pièces n'étaient jamais aérées, puisque l'on s'y enfermait à clef la nuit, et que le jour on refermait pour que la chaleur n'entre pas. Il y régnait une atmosphère étouffante, et une obscurité effrayante. De plus, le lit grouillait de ce que je pris pour des cafards (et c'en était probablement !), mais n'ayant pas de lampes de poche nous ne pûmes pas savoir au juste sur quoi nous étions couchés (je suppose que c'est à cause de cette vermine qu'il était assez haut). Effarée, je voulus me sauver ; mais Robert m'assura que je ne risquais rien à venir me blottir contre lui, et je me décidai à dormir là... L'avantage était que le prix était dérisoire.

    Mon Voyage en Afrique noire - 12

     

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      Suite de notre voyage en Afrique Noire effectué en août 1975 et commencé ici.  Voici le trajet effectué depuis Abidjan : d'abord jusqu'à Sikasso, puis jusqu'à Mopti.


    Mopti

     

        J'imagine que nous arrivâmes directement sur ce port, au bord de l'immense fleuve Niger, auprès duquel nous nous plûmes à rester pratiquement tout le temps de notre séjour. Nous n'étions plus bien riches, et avions sorti de la banque à Abidjan pratiquement tout ce qui  nous restait de disponible jusqu'à la fin de notre voyage. Coucher à la belle étoile ? C'était bien hasardeux. Rentrer en stop ? C'était ce que nous espérions...
        Nous commençâmes par nous intéresser à un petit bar installé sur une terrasse de bois face à la large étendue d'eau et y prîmes racine : Robert était passionné par l'atmosphère de ce port très pauvre et grouillant de petits marchands de poissons la plupart du temps fumés (sinon rien ne se conserve !), et quant à moi, j'étais écrasée par la chaleur et sur le film que prit Robert, je faisais triste mine.

    Mon Voyage en Afrique noire - 13

    Voici une vue de ce bord de fleuve , avec au premier plan les barques typiques du Mali,
    équipées de nattes de protection contre le soleil,
    et en arrière-plan la ville avec sa cathédrale.

        C'est dans ce bar que nous avons pris tous nos repas durant les quelques jours où nous sommes restés. Nous y étions pratiquement les seuls clients et la patronne était charmante. Elle nous proposait grillades  et poissons fumés, ce qui nous convenait parfaitement, pour un prix modique. De belles chaises de bambou me permettaient de m'allonger à l'ombre l'après-midi, et il fut même question d'y dormir sur le toit en terrasse, à l'aide d'une natte : beaucoup de gens faisaient cela par ici, nous affirma-t-elle.
        Par contre, dans les toilettes, je trouvai deux énormes cafards collés aux murs... Et quand je m'en ouvris à notre hôtesse, elle me répondit avec un air navré qu'il n'y avait rien à y faire, car ces insectes comme nous cherchaient la fraîcheur et l'humidité. Je dus m'y habituer.

    Mon Voyage en Afrique noire - 13

    Voici Robert assis sur la balustrade de la petite terrasse que nous occupions.
    Il faut savoir que ce que l'on voit en face n'est pas la rive opposée du fleuve,
    mais la suite de la même rive, qui forme une profonde échancrure en forme de plage
    (ce que j'appelle "le port")

        Bien sûr nous nous sommes promenés dans la ville, et avons admiré la majestueuse mosquée d'argile aux tours fuselées... Je n'ai pas de photos et vous en cherche une "de secours"...

    Mon Voyage en Afrique noire - 13


        Puis nous avons fait le tour du port et avons repéré une zone plus "industrielle" vers le fond, où de grosses barques venaient entreposer d'énormes sacs de céréales.

    Mon Voyage en Afrique noire - 13


        Non loin de là nous apparut un magnifique bateau de style colonial, tout en boiseries et peint en bleu, qui s'était recyclé en hôtel ! Sur deux étages nous apparaissaient des cabines constituées de deux banquettes face à face faisant figure de couchettes, avec de chaque côté ces volets de bois qui sont partout utilisés au Mali pour filtrer le soleil en laissant passer l'air - d'un côté sous forme de porte, de l'autre sous forme de fenêtres. C'était propre, aéré, bon marché... Nous nous y précipitâmes avec enthousiasme, et passâmes une nuit délicieuse.
     

    Mon Voyage en Afrique noire - 13

    Celui-ci lui ressemble un peu...
     
     
    Suite à lire ici.
     
     

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    Mopti (2)

      

     

     Notre séjour à Mopti dura trois jours environ. Voici quelques anecdotes issues de mes souvenirs.
        Alors que nous nous trouvions à la terrasse de notre "bar" favori, nous vîmes arriver une enfant triste, enveloppée dans une grande robe bleu nuit, qui se traînait derrière les rambardes de bois de la terrasse, nous regardant de ses grands yeux. Nous lui dîmes bonjour, et alors elle nous tendit la main.
        Ce n'était qu'un moignon. Elle n'avait plus de mains... Elle avait la lèpre.
        Je réfléchis très vite : "Si elle tend la main, c'est qu'elle n'est pas contagieuse".
        Robert ajouta : "Tu peux y aller, elle a sans doute la lèpre sèche."
        Je n'y connaissais rien, mais je savais que dans nos pays on est si bien soigné que je ne risquais pas grand chose.
        Je lui ai donc serré son petit moignon. Je pense que cela lui a fait plaisir...


    Mon Voyage en Afrique noire - 14
    La lèpre est très répandue en Afrique

     


        Un après-midi, alors que nous flânions comme à l'accoutumée sur le port, nous vîmes soudain tout le monde déménager et rentrer chez soi.

    Mopti : le port

        Étonnés, nous aperçûmes au loin sur notre gauche un nuage de sable à l'horizon, comme posé sur le fleuve très large à cet endroit, et nous décidâmes de rentrer à notre bateau-hôtel. Cette subite disparition de toute âme qui vive était saisissante, mais nous n'avions que la baie à contourner pour rejoindre notre abri.
        Soudain une voiture vint s'arrêter à nos côtés :
        -"Montez, vite !" C'était un taxi.
        Nous nous récriâmes :
        -"Mais nous n'allons pas loin ! Vous voyez notre bateau n'est qu'à cent mètres !"
        -"Ce n'est pas grave ! insista notre interlocuteur. Il ne fait pas bon rester ici. Cela peut être dangereux. Je vous emmène, cela vaut mieux. C'est gratuit."
        Ces gens étaient décidément très prévenants. Nous nous empressâmes de monter, et en cinq minutes nous réintégrions notre chambre.
        Une tempête de sable se levait, et du bateau nous ne vîmes ni ne sentîmes pas grand chose ; mais dehors, peut-être aurions nous été aveuglés ou asphyxiés.

    Mon Voyage en Afrique noire - 14 
    Vent de sable au Niger
     


        Finalement,
    à Mopti, nous faisions quand même du tourisme, et même, nous nous achetâmes un chapeau Peul qui est un des souvenirs les mieux conservés de tous nos voyages.

     

    Mon Voyage en Afrique noire - 14



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