•        J'ai déjà plusieurs fois évoqué les compositions inspirantes de Imee Ooi, musicienne chinoise dont l'inspiration exclusivement bouddhiste présente pour moi ce qu'il y a de plus beau et de plus pur actuellement en matière de musique pour la méditation.

          J'ai connu quantité de très bons musiciens de style new age dans les années 90, mais les trouve aujourd'hui totalement dépassés par cette fraîcheur et cette intensité dévotionnelle.
     

         Mis à part le morceau intitulé "Tranquillity" qui n'utilise que les synthétiseurs pour un délicieux moment de paix, toutes ses créations mettent en musique des textes, des invocations ou des mantras présents dans l'enseignement bouddhiste de son pays ; et elle les interprète tantôt en sanskrit, tantôt en tibétain, tantôt même en chinois (mandarin) afin que tous comprennent.

         C'est dire que, n'étant pas engagée dans cette voie, il m'est difficile  d'en suivre les textes ;  si bien que mon approche de ces œuvres reste limitée, car je ne vois pas l'intérêt d'entendre une invocation dont je ne comprendrais pas le sens. Bien au contraire, je n'écoute que celles que je comprends de bout en bout, mon but n'étant pas d'obtenir un fond sonore mais bien de m'imprégner d'un enseignement offert dans une interprétation sublimée...

          Et pourtant les suggestions de youtube peuvent parfois créer des surprises ! C'est l'une d'elles que j'aimerais ici vous faire partager.

          On m'a suggéré la découverte d'une "dharani" (assimilée ici à un mantra) dont la formulation est si complexe qu'à coup sûr on n'y peut rien saisir. Mais la petite connaissance que j'ai du sanskrit - langue dans laquelle elle est chantée - m'a inspiré toutes sortes de traductions qui, si elles sont certainement fantaisistes (car je n'ai rien voulu vérifier) me ravissent au plus haut point et en font pour moi un morceau de choix.

         Je vous l'insère ici avant de poursuivre mon propos.


     

          Mais voyons ce que dit Wikipedia de la dharani (l'article place un point sous le n de ce mot) :

     « En règle générale un mantra est plus concis qu'une dhāraṇī, qu'on peut aussi traduire par invocation, comme dans le sūtra "La dhāraṇī de la grande compassion d'Avalokiteshvara", ou encore par hymne :

    « Une dhāraṇī est un mantra étendu, une séquence rythmique de sons qui exprime, à travers ses vibrations spirituelles uniques, la vérité essentielle transcendant toute dualité. Le pouvoir qu'a une telle formule d'évoquer des forces invisibles lorsqu'elle est chantée avec un cœur sincère dépend, dans une certaine mesure, du son lui-même, mais encore plus de l'état d'esprit du chanteur. Ainsi une dhāraṇī aura-t-elle une plus grande puissance si elle est proférée par un être d'une foi pure, l'esprit concentré, et le cœur ouvert. » (Philip Kapleau, Question zen. Traduction de Vincent Bardet. Éditions du Seuil, collection Points Sagesse, Paris, 1992) . »

          Il est certain qu'Imee Ooi touche là à la perfection dans sa manière de chanter, et à l'entendre il est évident qu'il s'agit d'une invocation ; ou de salutations il me semble, comparables à celle de l'Ange Gabriel devant Marie :

    «  Je te salue, ô pleine de grâce ! Le Seigneur est avec toi... Tu es bénie parmi les femmes !  »

      Il me semble que nous sommes bien pauvres dans la tradition chrétienne en invocations de cette beauté.

         Le chant commence par "Namo" ce qui bien sûr signifie "je te salue", ou "je m'incline devant toi".

             Il se poursuit avec "Bhagavate", un mot que l'on connaît bien pour signifier "Béni", ou "Toi qui es béni".

            Suivent des formules qui s'achèvent souvent par "aya", ce qui me semble être une terminaison de "vocatif", c'est-à-dire qui donne la preuve que l'on s'adresse à quelqu'un ; puis, on sent une succession de qualificatifs, comme si on égrenait les qualités les plus splendides et les plus pures de la personne concernée.

           Enfin la phrase s'achève par "svaha", ce qui traditionnellement est un salut final, comparable à l'Amen du Judaïsme.

            Autre chose me frappe dans la construction de cette oeuvre : après avoir chanté l'invocation, triple comme toujours (trois est un chiffre mystique !) Imee Ooi la reprend un demi-ton au-dessus ... S'agit-il de monter en intensité, comme on le fait parfois dans la chanson de variété contemporaine ?

          Or à la fin de cette seconde série, elle redescend au ton précédent... Ce qui crée une étrange impression, car finalement on s'élève - on gravit la montagne - puis l'on revient à la position d'origine, comme s'il n'y avait pas à monter, comme si être plus haut, être plus bas, ce n'étaient que des concepts inutiles, comme si tout était identique en haut comme en bas.

         Il semble alors que le chant ait envahi, et le ciel, et la terre, de façon à les mélanger en un Tout Unique, centré sur la dévotion au Suprême... Quelle beauté !

     

    Salutations

     


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        Comme je vous le disais, les mots (maux) disparaissent au fur et à mesure qu'ils sont déposés ici.

           Changement de décor... 

            Le billet du jour n'entre dans aucune catégorie : ni Musique puisque ce qui compte c'est le sens, ni Poèmes puisque celui-ci n'est pas de moi, ni Citations puisqu'il y a beaucoup plus, ni Réflexions ou Philosophie puisqu'il n' y touche qu'à peine... On aurait pu songer à Peintres ou à Promenades ? Mais j'ai finalement choisi Musique, pour ce cher Francis Poulenc qui sait si bien nous faire méditer sur de beaux textes.

    * * *

     

        Après avoir modifié ma page d'accueil comme vous le constatez, je me suis réveillée ce matin avec en tête ce poème d'Apollinaire découvert grâce à sa mise en musique par Francis Poulenc : la Grenouillère.

              En effet, ne sommes-nous pas dimanche ?

     

     

     
        En voici le texte pour ceux qui ne pourraient entendre correctement la vidéo ; mais il s'apprécie vraiment avec la musique de Francis Poulenc, qui en exprime toute la profondeur méditative.

    Au bord de l'île on voit
    Les canots vides qui s'entre-cognent
    Et maintenant
    Ni le dimanche ni les jours de la semaine
    Ni les peintres ni Maupassant ne se promènent
    Bras nus sur leurs canots avec des femmes à grosse poitrine
    Et bêtes comme chou
    Petits bateaux vous me faites bien de la peine
    Au bord de l'île.

    Guillaume Apollinaire (Il y a)

     

         Ce poème fait allusion à des toiles d'Edouard Manet que l'on peut voir ici ou , et rappelle celle d'Auguste Renoir portant le même titre (ici).


    * * *

          Mais ne peut-on s'imaginer que ces petits bateaux qui se reposent, ce sont nos corps ?

       Et que "les peintres" et "Maupassant", ce sont nos ego momentanément endormis ?

           
          Et dans ce cas, quelle paix !... 

     

    La Grenouillère -Renoir - Extrait

     

     


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             J'ai fait un super voyage ce matin...

             D'une indicible beauté à travers givre et lumière.

     

              Mais je n'ai pas su prendre de photo ni la moindre note.

             Parce que j'étais moi-même et la photo, et dans la photo.

            Parce que c'est un voyage qui n'a jamais commencé, n'a jamais fini, n'a jamais eu lieu.

           Parce que tout n'était que pensées dérivant et se confondant et se dissolvant comme l'eau.

            Et dans l'Immensité rayonnante, dans l'infinie Splendeur, de Beauté en Beauté, il ne demeurait que l'Océan en extase...

     





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    Mon Maître joue de la flûte

     

    Le joueur de flûte

     

     

    et moi je danse,

    danse,

     danse ! ...

     

     


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            Pour deviner le sens de mon précédent article par la seule intuition du ressenti, ou tout simplement pour l'oublier totalement dans la paix et le repos de l'esprit, mettez un casque sur vos oreilles afin de profiter pleinement du son, affichez la vidéo ci-dessous en grand écran, puis fixez le centre de l'image et laissez-vous aller.

     


     

     


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