• Un poète méconnu : Maurice Audejean

     

       Maurice Audejean est né en avril 1942 dans l’Indre, d’une famille d’agriculteurs. A 18 ans, sa découverte d’Arthur Rimbaud l’a décidé à se lancer dans la poésie.

     
           D’abord berger en Camargue, il est devenu instituteur dans l’Indre, et a longuement enseigné en zones rurales, car il adorait la campagne. Il puisait son inspiration dans la nature, notamment l’été en Ardèche. Ses élèves l’appréciaient pour ses connaissances et pour son aptitude à susciter l’intérêt.
            Passionné de philosophie et de lecture, il rencontra beaucoup de poètes, notamment René Char qui l’encouragea énormément dans sa vocation.
          Marié et père de trois enfants (dont un tôt disparu), il était aussi travailleur acharné, et se levait avant l'aube pour peaufiner ses manuscrits, qui furent publiés aux éditions Rougerie, en Haute-Vienne, grâce à l’aide financière du Centre National des Lettres.
        On trouve successivement Drains (1982), La Cime du Lieu (1984), Le Peu et l’impossible (1987), Le Pré du Brasil (1984), Au Matin Calme (1988), et Partir avant la Fin (1990) – uniquement de la poésie.

          Hélas, Maurice Audejean nous a quittés à l’âge de 49 ans, en janvier 1992, des suites d’une longue maladie.
       

    Maurice Audejean (photographie gracieusement prêtée par la famille)

     
         Je lui rendrai hommage ici à l’aide de quelques poèmes tirés de « La Cime du Lieu ».
     
     
    1 -     Grands yeux ouverts.

    Le soleil passe dans le vent
    Terre étendue.
    Le vent plie les nuages,
    Hache la pluie
    Qui s’en repart.
    Un peu plus loin
    Sur le retour,
    Nous croiserons la lumière
    Remontant à flots la vallée.
    Décision un peu folle
    De rester tapis
    Dans un coin de rocher.

    *

     
     2 -                                       Comme tout est calme ici !
    Mais où est ton cœur donné
    Ton corps jailli ?
    Tu relances la plaine dans le cri.
    A nouveau, je ne sais plus comprendre,
    Ma faiblesse redevient prière,
    Je me déplie comme une feuille,
    Mon cœur sous ma peau se dilate,
    Le matin exagère !
    Le ciel m’attrape tout entier,
    Je n’ai plus de poids sur la terre,
    Il faut suivre un nouveau chemin
    Quelque chose m’abandonne
    Quelque chose m’attend.
    Je suis heureux et las,
    Incertain et impatient.
     

     (À suivre ici...)
     
     
    « La Marche TurqueRupture »

  • Commentaires

    1
    Vendredi 20 Janvier 2006 à 12:00
    C'est génial de présenter un homme comme cela Valentine !Oui, c'est un vrai poète comme le fut Philéas LEBESGUE...Les éditeurs & la notoriété de bon aloi nous font connaître souvent des écrits vains qui ne veulent pas dire grand chose...Tu aurais dû être éditeur Martine, car tu as bon goût ça c'est sûr !J'aime beaucoup René-Guy Cadou, mais toi aussi sans doute ?Merci.
    • Nom / Pseudo :

      E-mail (facultatif) :

      Site Web (facultatif) :

      Commentaire :




    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :