•  


             Cette nuit, je me suis soudain réveillée tout à fait. 


         Il faisait noir, mais par la fenêtre ouverte un coq chantait.

        Je jetai un œil à mon réveil et vis : 

     

    Réveil

     

         Je demeurai un moment stupéfaite, puis sachant que l'effet n'allait pas durer je mis mon mental à contribution... Je décomposai ces chiffres qui sont aussi des lettres et de plus en plus surprise, découvris :

    • Prendre conscience des 5 agrégats du monde physique et les dépasser.
    • Parvenir au zéro et le dépasser.
    • Atteindre l'Unité et y demeurer.

              Quel programme !... Surtout pour un 1er novembre.

     

     

     


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  •       En cette chaleureuse Toussaint, voici quelques images prises dans ma ville.

     

    Déco d'Halloween


        J'ai trouvé une maison bien décorée, ce qui n'est tout de même pas banal.

    Issoudun au soleil d'automne

        Du côté où sont rangés les camping-cars des forains qui ont envahi la ville, j'ai rencontré cette Aronde qui m'a rappelé bien des souvenirs.

    Issoudun au soleil d'automne

          Mais  les arbres commencent à se parer de belles couleurs, magnifiées par les rayons obliques du soleil. 

    Issoudun au soleil d'automne

        Avec les toutous, nous sommes allés promener au jardin public : le Parc François Mitterrand, sur les bords de la Théols.

    Issoudun au soleil d'automne

          De là on a une jolie vue sur les hauteurs du Centre Ville historique : ici la Tour Blanche, toujours visible, se profile entre les arbres.

    Issoudun au soleil d'automne

           La Théols, bien gonflée par les pluies de la saison, bouillonne par endroits.

    Issoudun au soleil d'automne

           Une autre vue de la Tour Blanche. C'est ici que l'on vient voir les feux d'artifice qui la célèbrent chaque année en mai.

    Issoudun au soleil d'automne

         Dans l'autre sens on aperçoit le Musée Saint-Roch, ancien Hospice tenu par des religieuses dont apparaît ici l'élégante chapelle.

    Issoudun au soleil d'automne

         Mais retraversons la rivière sur l'autre pont...

    Issoudun au soleil d'automne

          Au bord de l'eau sont restées les anciennes cabanes des lavandières, qui servent abri en cas de besoin. Au-dessus de celle-ci on aperçoit le clocher du vieux beffroi-prison qui marquait l'entrée de la zone du "château" en ville autrefois.

    Issoudun au soleil d'automne

        Et voici une photo qui s'est déclenchée toute seule à mon insu, alors que je me battais avec les laisses de mes deux petits drôles ! Avouez qu'elle n'est pas mal ! On devrait laisser toujours les appareils se débrouiller sans nous... 

    Issoudun au soleil d'automne

          En quittant le jardin, la chapelle de l'Hospice Saint-Roch surplombe les toits anciens de ce quartier autrefois rural.

    Issoudun au soleil d'automne

         Une perspective assez prisée pour les cartes postales ou les couvertures d'albums d'images...

    Issoudun au soleil d'automne

         Et en revenant, encore un bel arbre !

          Ce soleil tardif aura versé blondeur et douceur dans les choses...

     

     


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  •  
        Dans La Journée de l'Existence, son oeuvre majeure (ou du moins de lui préférée), Ivan Wyschnegradsky évoque ainsi l'éveil de la pensée chez l'être humain :

       Et la pensée s’éveille :
       Calculer, mesurer, comparer,
       Concevoir, pénétrer les causes…
       Dominant les choses, donnant des noms aux choses,
       Par la force de la volonté consciente créant des choses nouvelles.

     

           « Donner des noms aux choses », oui, c'est vraiment là l'un des moyens les plus sûrs qu'ait trouvés la pensée humaine pour étiqueter, et dirais-je même "déchiqueter" les choses, c'est à dire les réduire à une infinie multiplication afin prétendument de les classer - mais que classe-t-on ?  - ou de les décrire - mais les connaissons-nous mieux par la description ?

     

    Connaissance et Réalité

     

        C'est l'irruption du langage ; et comme tout se multiplie à l'infini les langues aussi se multiplient à l'infini, si bien qu'en fin de compte rien ne veut plus rien dire dans l'absolu, un même mot pouvant avoir des sens différents suivant la langue dans laquelle on l'emploie.

    Connaissance et Réalité

     

          C'est la "babélisation"... Et cette fois on ne multiplie pas les choses en les découpant en parcelles, mais on multiplie les concepts et les images mentales qui s'y rattachent.  


    *  *  *

          Je pensais à cela ce matin en écoutant la radio dans ma voiture. Une musique se diffusait et je me souvins d'une question que me posa ma mère alors que j'avais 9 ou 10 ans et qui m'avait laissée totalement ahurie :

         «  Est-ce que les notes te disent leur nom ? »

         Je lui fis préciser sa pensée plusieurs fois : Quoi ? Ça parle, des notes ??

          Elle répondit évasivement : Pas grave, tu verras plus tard...

          En attendant, habituée à être la meilleure et la plus forte en tout, j'enrageais à l'idée de ne pas entendre les notes "me dire leur nom"... C'est magique, non ? C'est comme d'entendre parler les morts ou de voir des fantômes ? "On voit toutes sortes de choses sur la terre", dit le Renard (Saint-Exupéry, le Petit Prince)...  

     

    Connaissance et Réalité

     

           Bref, il se trouvait qu'aujourd'hui évidemment les notes me les disaient, leur nom, et même que j'étais furieusement habituée à fouiller dans ma mémoire pour réagir illico à toute mélodie entendue en débitant son titre et son auteur... Tatata ! Le mental tire plus vite que son ombre, quand il est bien entraîné. Je parle pour ma paroisse mais il n'y a qu'à voir tous les jeux télévisés, où les tiroirs de mémoire qui s'ouvrent par magie sont légion dans tous les domaines de la vie sur cette terre.

         Cependant, si j'avais débité ces noms de notes à un américain, qu'aurait-il compris ? Il n'emploie pas les mêmes ! Et à un asiatique ? Ou à un africain ? Cela l'aurait bien fait rire... Pourtant la musique demeure la même. Je peux même la reproduire sur un instrument ou la chanter sans les connaître, ces "noms" de notes.

         Les noms sont des codes, des repères, mais la musique n'en a pas besoin pour être. Au Brésil, en Afrique noire, des milliers de musiciens improvisent et n'ont besoin d'aucun nom pour cela, pas même pour leur instrument. Comme le disait Mozart en se tapant le front à celui qui venait lui réclamer son Requiem, à la fin du film de Forman : 

            «   Tout est là ; le reste, c'est que du gribouillis   » 

     

    Mozart- Forman

     

         Et puis je me souvins de cette antienne que j'avais chantée en grégorien dans la Basilique Saint-Pierre de Rome en 1967 lors du pèlerinage pascal des chorales liturgiques de France auquel j'avais participé et qui m'avait alors tant conquise (on n'accomplit pas un tel voyage sans en recueillir quelques fruits !) :

          « Quasimodo geniti infantes, rationabiles, sine dolo lac concupiscite. »

      «  Comme des enfants nouveau‐nés, raisonnablement, désirez le lait sans malice...» 

                Il faut redevenir aussi naïf qu'un tout petit pour goûter pleinement la saveur de la vie.
              Voici d'ailleurs le texte exact en français du fragment de l'épître de Pierre dont est tirée cette antienne :

        «  Comme des enfants nouveau-nés désirez le lait non frelaté de la Parole, afin que par lui vous croissiez dans le salut, si du moins vous avez goûté combien le Seigneur est excellent. » (Pierre épître 1, 2-2)

          Goûter à la Source, n'est-ce pas notre rêve à tous ? Tout naturellement, sans se donner le moindre mal...

     

    Rome-Basilique saint Pierre

     

     


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  •      Ce soir, dans le train qui me ramenait de Paris, je n'avais pas de Wifi pour pouvoir vagabonder sur les blogs et picorer vos textes ou griffonner les miens. La nuit étant tombée, profiter du paysage comme le matin était exclu.

         Je m'enfonçai donc dans mon siège confortable, car j'avais eu la chance d'obtenir un billet de première classe et m'étais éloignée de la salle déjà bondée pour m'emparer d'un compartiment vide.

             C'est alors que j'aperçus par la vitre noire située sur ma gauche la bille ronde de la lune totalement pleine... Non pas cette lune sophistiquée que je trouve partout quand j'en cherche une image, car elle est prise au télescope, ni le ballon blanc lumineux que l'on obtient par une photo classique, mais la vraie lune, cette tête de Pierrot un peu perdu, un peu triste, qui rappelle la chanson inversée, de celui qui frappe à la fenêtre en disant "Ma chandelle est morte, je n'ai plus de feu" !

     

    La Lune

      

         Dans l'incapacité de la trouver, j'ai dû vous faire ce dessin, très approximatif.

     

          Et elle glissait comme cela à la dérive dans les reflets du compartiment, prête à sombrer hors de l'espace blanc délimité par la projection du plafond, puis resurgissant indemne dans un lac de ténèbres, et je me plaisais à la suivre du regard en songeant aux "méditations de Pleine Lune" que nous avions appris à pratiquer à la Voie de la Lumière*, à partir des études de Pierre Lassalle qui était initialement astrologue : ces méditations étaient de véritables outils de travail sur soi (à réaliser seul chez soi du reste), dont le but était d'utiliser les énergies liées au signe astrologique dans lesquels s'opposaient le soleil et la lune pour une transmutation. Le Soleil, représentant l'Âme (ou le Soi) était la direction à observer tandis que la Lune, représentant la personnalité (ou ego) était ce dont on devait se détacher. Cette position d'extrême opposition était l'occasion d'un effort alchimique sur soi-même, en dirigeant sa pensée.

          À quelle pleine lune avions-nous affaire ce soir ? Rien moins qu'à celle du Scorpion ! Ce qui signifiait que le Soleil était bien en Scorpion, mais que la Lune par conséquent devait se situer en Taureau. Brûlant programme, car en signes fixes** il imposait le détachement de toute possession matérielle mais aussi de tout lien affectif. Mais je ne me souvenais plus bien des directives indiquées et songeais plutôt à ma préoccupation du moment : la lune était la personnalité manifestée, le Taureau représentait l'univers matériel et particulièrement le corps, tandis que le Soleil en Scorpion attirait systématiquement vers le dépassement de soi, la transformation par la mort de tout ce qui est inutile ou erroné, le dépouillement.

    (Paul Sauvanet*** : Ce que m'a dit le Temps, début ;
    tiré de "Le Songe du Temps", Les Voiles d'Or, 1991) 


         Je ne pus m'empêcher d'aller chercher la musique superbe de Paul Sauvanet pour accompagner cet instant, qui m'emplissait d'émotion tant ce reflet éploré semblait précipité, comme une feuille morte, vers le néant. Et pourtant ne le souhaitais-je pas vivement, cet effacement de l'ego ? Ce n'était plus alors qu'une bulle à la dérive, prête à l'éclatement, proche de la noyade... et qui bientôt disparut dans un nuage blanc ; sans cris et sans larmes, pof ! comme ça d'un seul coup. 

         Et moi, je notais tout cela sur un petit calepin qui m'avait été offert par l'association JALMALV : Jusqu' À  La Mort Accompagner La Vie ; et je me disais : « accompagner la vie  » jusqu'à la mort, ou au-delà ? En effet, qu'est-ce qui meurt ? Certainement pas la vie, en tous cas !


        La lune avait disparu mais j'étais toujours là... Comme le Lotus présent sur le logo de JALMALV.

    JALMALV - logo

     

     ____________________________________________________________

    * Voie spirituelle créée en 1989 par Pierre Lassalle, et dont l'appellation m'avait séduite.
    ** On appelle "Signes fixes" les signes de milieu de saison, qui entraînent des personnalités très stables mais aussi s'attachant fortement et difficiles à faire varier ; à la différence des "signes cardinaux", de début de saison qui marquent des personnalités créatives, actives et portées à entraîner les autres, ou des "signes mutables", de fin de saison, qui marquent les personnalités souples et réceptives, parfois fragiles mais aptes à évoluer ou à s'adapter.
    *** Paul Sauvanet, musicien de formation classique ayant étudié également la musique électroacoustique puis la pratique des synthétiseurs.


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  •      «Tout vient du zéro !» C'est là un des points principaux de l'enseignement de Shri Ranjit Maharaj*. Son but est d'expliquer que ce monde est illusion et dans les entretiens qui sont transcrits il le démontre avec beaucoup d'aisance. Mais une fois sorti de sa lecture le disciple a bien du mal à en conserver la conviction et surtout à l'intégrer à son quotidien. 

        1 - Le Big Bang

           Tout d'abord j'ai vu "grand" : d'un Vide supposé surgit le Big Bang, et tout en découle. Oui, mais les scientifiques sont déjà en train d'affirmer que l'on peut trouver "Dieu" avant le Big Bang, sous forme de concepts, de sortes de "formes-pensées"... Pas mal ! Par conséquent c'est la pensée qui vient du néant, et qui a créé le monde !

         Eh bien c'est encore ce que déclare Shri Ranjit : l'Univers est le fruit de vos pensées ; Dieu n'est rien autre que votre mental.

     
         En tentant d'éviter le "vertige du vide" (au début je l'ai fortement ressenti), je me suis rappelé que j'avais largement expérimenté cela par le passé.

     

    2 - La pensée créatrice

         En effet dès les années 80 j'ai été orientée par une personne de ma connaissance vers le best seller d'un certain docteur Joseph Murphy intitulé : "Le Miracle de votre Esprit" **. Basé sur la puissance de la Foi en Dieu (plus exactement en l'Esprit-Saint créateur) et constitué de modèles de prières dont le fonctionnement s'appuyait sur la conviction et la répétition, ce livre pouvait permettre à tout un chacun de modifier le cours de son existence ; et ce, parfois jusqu'à provoquer des guérisons spontanées.

     
        Peu satisfaite alors de ma situation professionnelle, je me fabriquai selon ses conseils une superbe prière que je répétai avec application toute la journée durant environ six mois... Et le résultat survint : je trouvai une opportunité extraordinaire de changer de métier et d'en exercer un qui m'attirait bien davantage !
             Plus tard, dans les années 90, je rencontrai la voie spirituelle de Pierre Lassalle dont j'ai déjà parlé, et dont une part de l'enseignement s'appliquait à la pratique de la pensée créatrice : au fil des stages de "travail sur soi" comme l'on disait, je modelai mes pensées sous forme d'images en les baignant dans l'énergie de mes chakras, selon les directives apportées, et peu à peu... toute ma vie changea ! En quelques années je quittai la personne avec laquelle je vivais et rencontrai celle dont j'avais rêvé, je me trouvai une demeure à moi et je "m'émancipai" pour ainsi dire comme si une toute nouvelle personne était née en moi.

          Donc il me semble avoir acquis cette certitude : tout ce que j'expérimente est le fruit de ma pensée ! Et si je cherche d'où proviennent les événements que j'ai vécus, je constate qu'ils sont apparus à partir de rien, uniquement par l'effet de ma volonté.

             Cependant on ne peut maîtriser le monde en totalité : chaque élément positif apporte avec lui sa face cachée, négative, que l'on a voulu ignorer mais qui tôt ou tard s'impose à nous. Et par ailleurs est-il possible de rester conscient en permanence, et de travailler sans relâche sur son destin pour diriger indéfiniment le cours des choses ? Trop épuisant ! Si bien que peu à peu tout vous échappe et redevient aussi hirsute qu'au départ.

          Quant à ce qui avait pu m'arriver avant cette prise de conscience... dans mon enfance, par exemple ; ou à ce qui a présidé à ma "naissance" : d'où suis-je issue ? Du néant ? D'une pensée ? Ma réponse jusqu'ici était dans la notion de "karma", et donc en un stock de "formes-pensées" survivant au corps et prêt à en envahir un autre, mais que cela explique-t-il ? Tandis que le corps n'est que la mécanique reproduction de la chair, cette forme d'esprit désincarné et réincarné tourne en rond sans que l'on sache, ni d'où il vient vraiment, ni où il va vraiment ! 
         Si bien que maintenant, je réalise que tout le travail me reste à faire, pour comprendre qui je suis  ; ou plus exactement comment fonctionne ce mental, cette usine à pensées créatrices qui la plupart du temps crée à mon insu - de même que le corps fonctionne aussi à mon insu.


     3 - Le mental

     
         Puisque toutes mes perceptions, toutes mes pensées faisaient partie du mental, je pensais qu'il était quelque chose d'énorme, quelque chose de similaire au corps constitué de quantité d'organes capables de fonctionner tous en même temps. Simultanément je voyais, j'entendais, je ressentais extérieurement et intérieurement, j'imaginais et je formulais des souhaits, des regrets ou des jugements.

         Comme un ordinateur, qui multiplie les tâches simultanées.

         Mais l'ordinateur ne les décompose-t-il pas, précisément, ces données ? À une vitesse telle que nous sommes incapables de la cerner ? Ne dit-on pas qu'il développe une "information" constituée de séries de bits, et donc d'objets simplissimes ?

          Le mental ne serait-il pas un peu similaire, capable de réagir à une grande vitesse ? Et si l'on prenait maintenant une comparaison avec le cinéma : en décomposant le film projeté devant nos yeux, ne pouvons-nous pas distinguer la piste audio, d'une part, et toutes les images fixes qui, mises bout à bout, créent l'impression du mouvement ? Puis en ralentissant encore leur déroulement, ne pourrait-on pas discerner le moment où surgit l'image et celui où elle disparaît ?

          C'est ainsi que ce matin je découvris tout à coup que je n'expérimentais pas les choses "en même temps", comme je l'avais cru d'abord, mais successivement.

          Pour la première fois depuis trois semaines reprenait la séance hebdomadaire de natation libre à laquelle j'étais inscrite. Les activités simples et physiques sont des moments privilégiés pour explorer le fonctionnement du mental - particulièrement le matin quand on est bien reposé, je l'avais déjà remarqué. C'est donc dès le parcours en voiture que je commençai à observer : non, les perceptions n'étaient pas simultanées. Je voyais un piéton ; je me sentais appuyer sur le frein, je sentais mes mains sur le volant, j'entendais la musique de l'autoradio - chaque chose tour à tour, pas simultanément. Quand une pensée - ou sensation, ou perception - surgissait, les autres disparaissaient. Où disparaissaient-elles donc sinon dans le néant ? Et en admettant que j'aie une mémoire, qu'était celle-ci sinon une série de pensées ? Ainsi, le simple fait de me souvenir d'avoir eu telle perception peu auparavant était en soi-même une nouvelle pensée, elle aussi surgie du néant et prête à y disparaître dès qu'une nouvelle lui succéderait.

         Je pénétrai dans le bâtiment de la piscine et me mis en devoir de plonger. Moment où je me souvins (je ne suis que débutante ! mes pensées ne sont pas maîtrisées...) qu'en réalité je n'étais NULLE PART. Il y a toujours un côté très réjouissant dans le fait de berner sa propre perception... Je sentais l'eau tout autour de moi et me disais que je n'étais nulle part et ne faisais rien. Restait à analyser mes pensées : je bouge un bras - une pensée ; "respire !" - une autre pensée ; l'eau glisse sur mon corps - une autre pensée ; mais je ne suis nulle part - autre pensée ; je vois le mur - autre pensée ; tiens, une connaissance : autre pensée ; je la salue d'un sourire - une pensée ; je m'accroche au bord - une pensée ; j'entends son "bonjour" flûté - une pensée !

     
         Vertigineux.... Pas facile de décomposer cela en permanence. Je récapitule les mètres parcourus -  une pensée. Et soudain clac ! une crampe : une pensée !

     "Evidemment, après 3 semaines..." Les pensées se suivent, et je m'amuse bien.

          Donc, le mental n'est qu'UNE pensée à la fois. Il suffit de l'observer. Et non pas en prenant la posture du méditant, car là l'ego surgit et se prend très au sérieux : "JE médite ! J'AI le dos bien droit ! J'AI le front clair et la lumière m'environne ! JE ne respire presque plus, JE suis super bien..." Eh oui, il se prend pour un souverain dans ces moments, ce n'est même pas la peine d'essayer.

         Par contre un moment bien pratique, c'est l'entre-deux de l'endormissement et du réveil. Il fait noir, on est au calme et il y a très peu de pensées... J'aime me concentrer à ces moments. Et en effet, dans la mesure où chaque perception est comme une page de livre qui surgit puis se tourne, l'on peut dire que chacune d'elle part de zéro et retourne au zéro - apparaît puis disparaît... Comme la respiration.

      

    Lumière


     * "Je ne parle que de vous", Entretiens avec Shri Ranjit Maharaj, éditions des Deux Océans, Paris 2014
    ** publié en France en 1979 chez Tchou-Ariston, et traduit de l'anglais (The miracle of Mind Dynamics, 1964).

     


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