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         Surprise ! Le petit poème en prose que nous cherchions à nous rappeler il y a quelque temps, le voici... Il était effectivement de Jules Renard, l'auteur des Histoires Naturelles... Je bats ma coulpe, je n'y croyais pas.
     
     

     
     

    A
    utomne
     

        Il a gelé blanc...  Les dahlias sont fripés comme après une nuit de bal. Les tomates éclatent et de leurs gerçures, leur jus coule. Les fanes des pommes de terre semblent cuites. Mais l’oseille bien repassée résiste avec la fine barbe frisée des carottes et les longues oreilles douces des betteraves. On entend le bruit d’une feuille par terre ; elle essaie un vol de pauvre oiseau qui n’aurait qu’une patte et qu’une aile. Celle-ci se sort comme un rat qui cherche son trou. Soudain, c’est une débandade : les troupes de feuilles fuient, affolées, comme si l’hiver était là, au coin du bois...
     
    Jules Renard
     

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  • Extrait du tableau "Le Printemps", de Botticelli : les trois Grâces.


     
     
    Jeunes filles de marbre, où la blanche froideur
    Allie à la beauté des formes gracieuses
    La noble pureté de vierges silencieuses,
    Elles sont à la fois élégance et grandeur.

    Mais que font-elles donc là, si mystérieuses,
    Depuis les temps lointains où l’âme du sculpteur
    A soufflé un rayon léger sur leur pâleur ?
    Elles parlent tout bas de choses merveilleuses…

    Elles parlent des mains, des gestes et des yeux,
    Un langage oublié qui n’existe qu’aux cieux
    Et que nos sens grossiers ne savent plus comprendre.

    Oh ! Qu’un sculpteur divin me modèle le cœur
    Dans un marbre aussi pur que celui des trois sœurs !
    Peut-être je pourrai alors le réapprendre !
     


     

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            La date est un peu dépassée, mais j'ai eu envie de publier aujourd'hui ce poème que j'ai écrit il y a quelques années sur la pluie d'étoiles filantes des Léonides, qui a eu lieu fin novembre.
     
        Cette année tout est bouleversé, l'été a duré jusqu'à Toussaint, et brusquement on nous arrose de la grosse machine commerciale de Noël, avec en prime le cortège des mains tendues pour venir au secours de la Terre entière... Je n'ai jamais été tant sollicitée, on croule sous la demande !
        Alors, entre un poème simplet sur le marché, où j'ai photographié ce matin des arbres encore verts - mais oui! -, et ce déluge de rires que je gardais sous le coude d'une époque où j'étais "plus gaie", commençons par celui-ci.


     
     

    Les Léonides
     

     
    Amers,
    Léon !
    Plumiers
    D’éons !
     
    Amours,
    Limons,
    Nounours,
    Chansons !
     
    Visons !
    Glaçons !
    Boutons !
    Flocons !
     
    Nous sommes les étoiles qui glissons
    Du talon du Lion aux cheveux de la Terre ;
    Nous filons, nous roulons, nous jouons
    A chasser les pensées des pâles sédentaires,
     
    A trancher les façons qui sont en eux glacées,
    A caresser leurs fronts jusqu’à les hérisser,
    A déranger leurs jeux pour les désenlacer,
    A jaillir sous leurs pieds pour les faire glisser !
     
    Allons, frères humains
    Voici venue la fête !
    Le ciel rit aux éclats
    En cent mille paillettes.
     
    Le soleil ébouriffe
    Les crins de la comètes,
    Chandelle vénitienne,
    Ruissellement de feu !
     
    Virez,
    Volez,
    Dansez,
    Chassez !
     
    Nous sommes les signaux de la nuit du Verseau,
    Les clins d’yeux de vos anges,
    O mortels sans mémoire,
    Ecoutez la chanson de l’averse à venir !…

     
     
    26/11/99 
     

    Les Léonides 2002 : image extraite de ce site. 
     
     
     

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    Marché à Issoudun
     
     
    Jour de marché
    Papotons autour des légumes
    Bonjour Monsieur bonjour Madame
    Et ces couteaux sont-ils solides
    Regardez-les ces pantalons
    Moi j’aime mieux ces jupes-là
    Tiens on va prendre le café
    Réchauffons-nous sous la terrasse



    Robert Bichet
     

    Jour de marché près du beffroi
    Il y a la queue chez le boucher
    On fait le choix des bons fromages
    Et on papote auprès des fleurs
    Sous la fontaine des lions
    Qui n’ont plus d’eau car il fait froid
    Et qui ronronnent sous les arbres
    Au milieu des feuilles tombées
     



    Croirait-on que ces photos ont été prises un 3 décembre ?... Il faisait froid, pourtant.
     

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    Rouge,
    Vert jaillissant
    Du vase de cristal,
    Une gerbe de glaïeuls illumine ma chambre.

    Solitude brisée,
    Chemin ouvert à l’évasion,
    C’est un pan de prairie
    Et mon esprit bondit de joie.
      
     
     

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