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Par Aloysia* le 17 Novembre 2010 à 12:00
Le ciel est gonflé de nuages
Dans l'air chargé d'humidité
Retentissent des cris sauvages
Jaillissant de l'obscuritéD'étranges formes apparaissent
Dessinant flèches ou museaux
En rangs serrés elles se pressent
Flottant comme des serpents d'eauMais oui ces cris ce sont les grues
Fuyant l'hiver et ses excès
Filant en escadrilles drues
Dans la bruine et le vent glacé
Devant les meneuses s'activent
Exhortant de leurs cris puissants
Toute la chaîne des passives
À poursuivre un effort constantCe sont des colliers des guirlandes
Qui apparaissent à nos yeux
Train après train elles s'étendent
Et s'évanouissent dans les cieuxC'est tout un peuple qui traverse
Groupe après groupe il en revient
L'espace immense les disperse
Mais leur cap ferme se maintientC'est le courage et c'est la vie
Comme de bons petits soldats
Aucune d'elles ne dévie
Même si la fatigue est là
Leurs cris perçants sont des trompettes
Elles chantent pour s'entraîner
À chaque escadron se répète
Leur concert sans jamais freinerOn croirait voir passer l'armée
Dans un défilé triomphal
Irréprochablement formée
Sous les ordres d'un généralOù vont-elles si résolues
Rien ne permet de s'orienter
Elles voient par-delà les nues
Et volent droit sans hésiterEncore une immense volière
Qui s'allonge au-dessus des toits
Aussi belle que la première
Elle fait entendre sa voixSous le ciel sombre et la grisaille
Étrange oiseau déliquescent
Elles s'éloignent sans bataille
Vers l'horizon luminescentAdieu demoiselles ailées
Nous vous saluons de la main
Gagnez vite d'autres contrées
Vous nous reviendrez l'an prochain
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Par Aloysia* le 25 Février 2011 à 12:00
Un hôte inhabituel est venu ce matin
Se joindre aux gais moineaux en bandes familières,
Dont la présence anime en joyeuses volières
Le carré de gazon vert de notre jardin.
Est-ce bergeronnette, est-ce chardonneret ?
Serait-ce une fauvette, ou bien une linotte ?
Le grain est abondant, tombé de notre hotte,
Et l'oiseau semble aimer ce repas sans apprêt.
Je connais le bouvreuil, le verdier, le pinson,
Le merle vient souvent comme la tourterelle ;
Mais ce joli minois m'amuse et m'interpelle
Sans me laisser son nom ni même sa chanson.
Tandis que les moineaux dans un envol massif
L'abandonnent, rêveur, au pied de ma fenêtre,
Je l'admire un instant sans rien laisser paraître.
Puis soudain il s'enfuit d'un bond définitif.
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Par Aloysia* le 22 Mai 2011 à 12:00
Elle chante l'alouette
Sur le toit de la maison
Une antenne est son perchoir
Et le ciel est son nichoir
Elle chante la brunette
Et j'écoute sa chanson
Elle met les cœurs en fête
Elle ensoleille nos têtes
Dans l'impossibilité de trouver sur le net le morceau intitulé L'Alouette Lulu, tiré du Catalogue d'Oiseaux d'Olivier Messiaen (à part sur Youtube1 dans une version un peu rébarbative), je vous donne à entendre ce Regard des Hauteurs, qui reproduit plusieurs chants d'oiseaux...
1 Note de 2017 : la voici maintenant dans la belle interprétation d'Yvonne Loriot :
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Par Aloysia* le 25 Septembre 2011 à 12:00
Début de la visite ici.
Beauval est peut-être un parc immense ; mais il contient tant d'espèces, que finalement beaucoup se trouvent dans des espaces étroits ; et même s'il leur est donné suffisamment pour s'épanouir, l’œil du visiteur ne peut faire abstraction des cages, et même des baies vitrées astucieusement ajustées pour permettre la vision subaquatique.De plus, le jour de mon passage il circulait une foule énorme !
Mais peu importe au manchot de Humboldt, qui comme bien d'autres n'en avait cure, étant fort habitué à ce trafic perpétuel.
L'image est plaisante mais lorsque l'on approche, c'est plutôt ceci que l'on découvre :
Notez qu'on leur a greffé quelques petits "palmiers", acclimatés je ne sais comment, et qui surprennent les profanes que nous sommes, persuadés qu'il s'agit d'animaux habitués aux grands froids... Ne nichent-ils pas en effet en abondance dans les régions équatoriales ?
Élevons-nous d'un étage pour les voir dans l'autre sens !Et maintenant, pour saisir leur jacassement perpétuel, leurs cris rauques et leurs allées-venues incessantes, j'ai pris une petite vidéo... qui n'a pu éviter l'enregistrement des voix humaines présentes aux alentours.
Voici le poème qu'ils m'inspirent (à l'inverse de l'Albatros de Baudelaire) :
Petit oiseau nageur,
Tes ailes sont si courtes que tu peux marcher,
Gambader comme un clown...
Si tu es un poète,Tu n'es pas empêtré dans les flots romantiques,Tu cries à pleine voix !
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