• Explosion-Implosion


          À la question classique : "Qui sommes-nous ? D'où venons-nous ? Où allons-nous ?" on a coutume de répondre par des moyens scientifiques, et depuis des années la cosmologie y apporte son écot.

     

    Galaxies lointaines

     

       J'ai dévoré nombre de livres montrant la somptuosité de l'Univers ainsi que sa miraculeuse complexité et à l'instar des Frères Bogdanov j'ai d'abord cherché "le visage de Dieu" au-delà de l'espace et du temps, aux environs du Big-Bang.    

          D'ailleurs dans le Sûtra du Coeur, un des textes centraux du bouddhisme, la formule parfaite de la prajñâ pâramitâ ne dit-elle pas (si l'on en croit la traduction proposée ici du moins) : « Allé, Allé, dépassé, allé complètement à l'éveil. Amen !», ce qui suppose une fuite en avant évidente ? Même chose dans cette autre traduction : « aller, aller, aller au-delà, au-delà du par delà, que l'éveil soit réalisé ! ». On se voit courir et franchir monts et rivières.

     

          Il semblerait que cela ne soit pas la bonne solution, car les Maîtres éveillés ne cessent de parler du retour à la Source ; or remonter à la source d'une rivière ne signifie pas courir vers son embouchure, mais au contraire la voir s'amenuiser, s'amenuiser, jusqu'à n'être plus qu'un filet, une goutte, puis rien.

         Cette notion d'amenuisement, qui rappelle celle de dépouillement, ne peut que paraître évidente à présent que l'hiver s'annonce.

     

    Explosion-Implosion

     

          Aujourd'hui les feuilles sont tombées. Et si je m'approche de l'arbre, loin de le reconnaître à sa "parure" habituelle, je touche son tronc. Tout ce qui l'environnait a disparu. Je suis comme contre le mur. Quand tout est enlevé existe-t-il une paroi contre laquelle s'appuyer ?

          J'écoutais le Psaume 136 de Guy Ropartz avec ces phrases si poignantes pour le cœur :

    «  Assis sur les berges du fleuve
    Dont les flots baignent Babylone
    Nous avons pleuré au souvenir de Sion ;
    Et dans notre deuil
    Nous avons suspendu aux branches des saules
    Nos luths désormais inutiles.  »

          Et, repensant à ce "retour en arrière" vers la Source, je m'imaginais ces fleuves filant loin devant et s'évasant jusqu'à devenir gigantesques vers Babylone (= le monde), et ces personnages laissant là leurs instruments inutiles, et tournant leurs regards vers l'arrière pour revenir, revenir à leur patrie d'origine. D'ailleurs le terme "Sion" lui-même n'évoque que trop le mot français de "Sein" (être "au sein" de quelque chose).

     

            Alors je reculai, je reculai en moi-même ; et je parvins, non pas à un mur, mais à une sorte d'abîme. Un abîme à la fois vertigineux car mon coeur sembla s'y perdre dans une dilatation étrange, et chaleureux car effrayée je m'y figurai aussitôt une présence immense et bienveillante. Ce fut exactement comme sur cette carte du Tarot des Dakinis de Nik Douglas.

    Dakini - 42 - Vague de Béatitude
    Tarot des Dakinis- Vague de béatitude

     

             Derrière moi, il y avait quelque chose de plus grand qui se tenait, immobile et silencieux.

     

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  • Commentaires

    1
    Mardi 13 Octobre 2015 à 03:48

    Bonjour,

    mon chemin m'a permis de croisé un alchimiste Patrick Burensteinas dont les explications ne cessent de me combler, faisant dans ses explications échos à mes questions.

    A bientôt

      • Mardi 13 Octobre 2015 à 09:33

        C'est bien, Gal & onde : nous avons toujours exactement ce qu'il nous faut sur le chemin.



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