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Un petit tour en forêt
Au sud d'Issoudun il y a une forêt, qui se partage entre les départements de l'Indre (du côté de Saint-Aubin) et du Cher (du côté de Chezal-Benoît) : c'est la forêt de "Choeurs-Bommiers", du nom de bourgades avoisinantes. On en fait quasiment le tour en partant pour Chezal-Benoît (qui est dans le Cher), puis en tournant à droite vers Pruniers (de nouveau dans l'Indre), et en retournant ensuite à droite après Pruniers en direction de Saint-Aubin (région où les Issoldunois se promènent plus volontiers). Les zones plus excentrées sont moins accessibles et moins visibles des routes qui les encerclent.
Elle est traversée de grandes allées toutes droites et carrossables, mais généralement fermées à la circulation par des barrières (que seuls les chasseurs enfreignent, en plus des forestiers), et abrite un vaste étang : "l'étang des Trois Biches", dont une rive est située dans l'Indre et l'autre dans le Cher. Un seul axe de chemins reste accessible à la circulation dans les deux directions pour permettre de rejoindre au centre de la forêt le "carrefour de la Croix Blanche" qui est situé sur une petite hauteur et d'où l'on peut partir en promenade, ainsi que pour accéder aux rives de l'étang, qui sont fréquemment investies par les pêcheurs.
Les gens y marchent, le plus souvent dans les allées protégées car, le sol étant marécageux, les chemins existants s'embourbent une bonne partie de l'année ; mais aussi y font du vélo ou même s'y promènent à cheval (ce qui leur ouvre les chemins !). Une ou deux "promenades" ont été esquissées par les agents du tourisme, pour lesquelles le sol a été soigneusement choisi ou remblayé, avec des petits ponts de bois pour enjamber les nombreux "fossés", véritables ruisseaux en hiver et au printemps. Deux rivières plus larges, que l'on passe pour l'une d'elles en faisant de l'équilibre sur deux poteaux télégraphiques de béton jetés en travers, sont franchies par des ponts goudronnés au niveau des allées carrossables, mais deviennent presque à sec à la fin des étés.
Dimanche, pour le premier jour de beau temps, nous avons décidé d'aller chercher le versant le plus éloigné de la forêt, sur la route qui va de Chezal-Benoît à Pruniers, afin de nous dépayser un peu de d'éviter les autres promeneurs. Comme vous le percevrez sur la carte ci-dessous (que vous devrez agrandir en cliquant dessus !), le paysage change du tout au tout lorsque l'on passe la forêt : côté Issoudun, c'est la "champagne berrichonne", c'est-à-dire une étendue morne de champs labourés ; et à partir de Pruniers et dans le Cher, c'est le "boischaut" , c'est à dire une région de bocage, de prairies entourées de haies... Un vrai plaisir et un vrai dépaysement.
Carte Mappy, en type "mixte" (photos aériennes + tracé des voies et légende)
Sur la carte vous pouvez repérer notre itinéraire en suivant les indications données ci-dessus ; la croix rouge que j'ai ajoutée désigne l'endroit où nous nous sommes arrêtés pour marcher un peu dans les bois.
Et nous avons trouvé un paysage bien étrange ! Hivernal, encore... et sauvage ! Jugez plutôt.
Ce pin est comme une main penchée de danseuse orientale.
Le voici dans l'autre sens...
Et là, ne dirait-on pas qu'un serpent pointe son nez entre les jambes de ce chêne ? Si j'étais aussi inspirée que Stellamaris, je pourrais écrire un poème le concernant !
Les pins sylvestres penchent leurs têtes folles comme pour se parler, longuement élancés au-dessus d'une broussaille épouvantable.
Le coin paraît douillet ? Mais comme l'herbe est blanche et sèche parmi ces brémailles foisonnantes !
Mais voici un arbre mort ! Comme son tronc est triste et blanc... Était-ce un pin, comme on peut en voir derrière lui ? Non, son écorce semble avoir été grise comme l'arbre que l'on voit à sa gauche.
Si on le prend de plus près, on pourrait encore lui consacrer un poème, tant il rappelle les marionnettes de Tim Burton dans "L'étange Noël de Monsieur Jack" !
Mais voici une petite mare, pour le grand bonheur des nombreux habitants du bois (cerfs, biches, chevreuils et sangliers)... qui malheureusement, tout comme la fameuse "Mare au Diable", sera totalement à sec dans quelques mois.
En voici la partie gauche, avec un petit pont pour la "route" forestière sur laquelle nous nous trouvons.
Mais quelle est cette voie herbue ouverte entre les bois ? Très probablement les restes d'un passage d'engins utilisés par les forestiers pour aller rechercher les troncs tombés suite aux dernières tempêtes.
Encore une drôle de bête issue tout droit des légendes... Un arbre arraché couronné de houx ; tandis qu'au premier plan l'on voit bien les inégalités du terrain avec ce fossé aux flancs moussus.
Il est si creux, qu'un peu plus loin une branche a même été posée pour le franchir.
Encore d'étranges troncs bien tordus ! On se demande ce qui lui est arrivé, à l'arbre de droite...
Là je me trouve face à une jungle des plus étonnantes. Comme un îlot de broussailles entouré d'herbes jaunes.
Tout s'explique ! C'est complètement marécageux... Mon chien s'y baigne avec délectation.
Encore un arbre bien amoché ! Que s'est-il donc passé ?...
Quel est cet enchevêtrement ? De loin, je crois voir une cabane. De près, je ne sais plus trop...
Encore un tronc étrangement penché, et de plus, il est multiple, et il y en a plusieurs... Au loin, on dirait une tête de dinosaure !
Hélas, si derrière eux celui-ci est droit, il est bel et bien mort ; et par-dessus le lierre qui l'habille, la pointe qu'il darde vers le ciel est sinistre comme un corps sans tête, ou un bilboquet sans sa boule...
Je n'ai pu m'empêcher de saisir cet arbre tourmenté... Il est certain que l'hiver permet d'avoir des troncs et des ramures une image infiniment plus saisissante, et la broussaille qui règne partout ajoute au sentiment de désolation que pourtant balaient ces grands pins dressés vers l'azur.
Encore une surprise ! Cet arbre à trois troncs (oh ! ce n'est pas une exception, certes), et à sa droite, cet arbre "à genoux".
Approchons-nous du second... Quelle difficulté il semble y avoir à pousser dans cette forêt !
Tiens, encore un drôle de personnage. Avec son œil torve, son nez, sa bouche, et la canne qui semble s'appuyer à sa corne frontale, il semble tout droit sorti des premiers Walt Disney.
Pour finir (ou presque !), encore une cabane, mais minuscule cette fois : entièrement composée d'herbes, c'est une demeure de lutins, avec son toit de chaume et sa façade moussue.
Mais à la sortie du chemin, un chêne superbe, encore au bord d'un fossé, et tout mangé par le lierre.
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Commentaires
1marlouMardi 5 Avril 2011 à 12:00Merci pour cette promenade qu'on ne peut oublier... Les photos sont magnifiques !Répondre
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