• Retour à ma forêt (1) - Du danger d'invoquer les esprits


        Comme le poète romantique allemand, j'ai ma forêt natale à laquelle je suis viscéralement attachée et qui m'a bercée, nourrie, au point que mes racines y sont ancrées à jamais.

       Il semble que certains lieux soient plus porteurs de vibrations que d'autres, et je tiens pour certain que Fontainebleau fait partie de ces massifs à fort potentiel vibratoire - prenant à témoin le fait qu'elle a aussi bercé l'enfance de Mère, la compagne d'Aurobindo.

       Cependant je reconnais aujourd'hui que ma forêt n'a pas l'exclusivité des bienfaits pour l'âme, car il m'apparaît de plus en plus avéré que la force vient des arbres et de leur terre, et que toute grande forêt - de préférence rocheuse et en terrain accidenté, de préférence ancienne également - est le témoin de la puissance spirituelle qu'ont su exploiter les druides, autrefois et encore aujourd'hui.

       On dit qu'il existe à Fontainebleau des sectes sataniques... Laissons les fous à leur folie. Mais il est vrai que dans la Tour Denecourt (voir aussi ici pour sa position dans la forêt) que j'ai revue samedi dernier et vais vous montrer maintenant, nous avons dans les années 70 fait tourner un guéridon pour évoquer les âmes des atlantes. Je lui ai déjà consacré un article en 2006 ici, et je vous conseille de vous y reporter car la photo que j'y ai insérée (qui n'est pas de moi malheureusement) la montre telle que j'ai pu la connaître dans ma jeunesse, entourée d'arbres et trônant en pleine forêt ; alors que maintenant, pour une raison que j'ignore et comme vous le verrez sur les photos qui vont suivre, toute végétation a été rasée autour d'elle ! C'est sinistre... J'imagine qu'il y a à cela une bonne raison : sans doute celle de ne pas attaquer les fondations de l'édifice avec les racines de plus en plus importantes des arbres.

     

    tourdenecourt.jpgPhoto prise par moi en novembre 2006 : on avait déjà beaucoup déboisé.

        Revenons à mon aventure des années 70. Un jeune un peu "fou" de surnaturel avait convoqué tous les copains susceptibles de posséder du fluide (car lui n'en avait pas) pour aller interroger un guéridon à minuit et par pleine lune sur la Tour Denecourt, au point culminant de la forêt, car selon lui des âmes d'anciens atlantes s'y trouvaient et seraient disposées à nous enseigner toutes sortes de choses. Notons qu'à cette époque les voitures montaient encore sur l'esplanade, alors que de nos jours la route est barrée et réservée aux piétons et cyclistes. Nous apportâmes donc notre matériel, notre table et nos chaises que nous grimpâmes à l'étage intermédiaire, arrondi, de l'édifice.

            Fort du magnétisme apporté par mon frère et par mon mari, plus de celui d'un autre ami de mon frère (en ce qui me concerne je me savais très peu influente), il obtint un contact avec un individu au nom fort compliqué (j'ai oublié !) qui lui affirma que les atlantes allaient réapparaître sur la terre en 1980.  Nous tremblions d'effroi. Mais c'est alors qu'il eut l'idée saugrenue de demander à ce personnage de se matérialiser sous nos yeux... Un temps de silence, d'hésitation, suivit. Puis nous vîmes le jeune ami de mon frère se mettre à trembler, se lever, et courir vers le parapet de la terrasse en criant : "Non ! Non ! ne me touchez pas !"  Nous nous précipitâmes pour l'empêcher de passer par-dessus bord, tandis qu'il se débattait, persuadé que nous étions des spectres décidés à le dévorer. Nous tentâmes de le calmer et nous empressâmes de le traîner au bas de la Tour et de remballer notre matériel, en fulminant contre celui qui était à l'origine de ce drame et s'insurgeait froidement : "Mais laissez faire ! Pourquoi voulez-vous arrêter le processus ?" allant jusqu'à prétendre que le malheureux "jouait la comédie"... Nous lui criâmes que c'était dangereux, qu'on ne jouait pas avec ces choses-là, et entraînâmes le pauvre Jacques qui tremblait toujours en disant qu'il avait vu des hommes vêtus de capes noires s'approcher de lui pour le saisir. Pour leur échapper, il se serait jeté du haut de la Tour ! Nous étions révoltés.

     

       En effet, il est évident que ce garçon était le plus malléable du groupe en même temps que le plus sensitif, et que pour se "matérialiser" le personnage évoqué (dont on ne savait absolument pas qui il était en réalité !) souhaitait lui emprunter son corps. Sous les sarcasmes de notre diabolique organisateur, le jeune homme trembla encore longtemps. Mais le plus triste, le plus effrayant c'est que quelques mois plus tard, lui qui était musicien et souhaitait devenir ébéniste, s'est pris la main dans une machine et y a perdu deux doigts... si bien qu'il ne put plus jamais, ni pratiquer son instrument, ni exercer le métier de ses rêves. Vengeance de l’esprit contrarié ? C’est ce que j’ai cru.

       Quant aux atlantes, je décidai pour ma part de considérer que les enfants nés en 1980 seraient des réincarnations d'anciens atlantes. J'eus une fille cette année-là ! Cela lui conviendrait assez bien...

    Demain, je démarre mon reportage photos. 
    Partie impromptu, je n'avais ni canne ni appareil photographique ;
    comme vous le verrez je m'en fabriquai une (pas de marche sans bâton !)
    et utilisai mon téléphone de façon intensive
    d'où une qualité médiocre car il faisait sombre.

    À suivre ici 

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  • Commentaires

    1
    Vendredi 6 Décembre 2013 à 12:00
    Récit émouvant, passionnant et terrifiant à la fois... et tu nous donnes ça gratuitement j'ai vu quelques similitudes avec ma propre enfance très glauque donc pas si propre que ça, on peut en avoir un aperçu en parcourant les pages de mon site qui me sont relatives. Bon enfin il était une forêt : http://amour-nature-poesie.fr/grandeenig.html dans mon enfance il était aussi une tour dans une forêt http://amour-nature-poesie.fr/athee.html
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