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    L'Esprit souffle


         Dans mon en-tête, il y a ce texte : "l'Esprit Souffle..."
        Oui c'est vrai, je vis en l'écoutant, en l'entendant passer, très haut au-dessus de moi... Mais il souffle si haut sur la montagne qu'il est rare, prise dans la cacophonie du monde contemporain, que je puisse m'élever jusqu'à lui.
        Il est très haut ou très profond, c'est selon la compréhension que l'on a du processus. Quand je m'élève en montagne, loin, très loin du monde agité, il est vrai que je le sens à nouveau : mon escapade de cet été fut extraordinaire à cet égard. Mais si je n'ai jamais essayé la plongée sous-marine, la méditation, que j'ai expérimentée, s'apparente à ce principe il me semble : vous mettez longtemps à descendre en vous, et il vous faut ensuite des paliers, comme des phases de décompression, pour remonter à l'état de veille habituel.
        Ainsi j'ai l'impression de vivre ici un peu comme disait Pascal "entre deux abîmes"; il ne s'agit pas de l'infiniment grand et de l'infiniment petit, qui tous deux appartiennent au monde matériel, mais de l'abîme matériel, dans lequel on plonge ou s'élève, au choix, et de l'abîme spirituel, qui en est
    pour l'esprit humain l'image inversée, en miroir, comme le cône opposé.
        Il y a eu de grands sommets dans mon existence, où l'intensité des sentiments m'a fait rejoindre un instant le souffle de l'Esprit... Et puis de grandes périodes de désert ont suivi, comme en ce moment, des périodes où les moyens ne sont pas donnés de monter, comme on dit,  sur la montagne qui pourtant revivifie, ressource. A ces moments, inévitables dans la condition humaine, il faut savoir garder mémoire de ce que l'on a vécu, connu. Nous sommes comme des pélerins dans une vallée profonde et pleine d'épreuves. En fait, les points culminants de notre vie ne sont que des secours qui nous sont apportés, ponctuellement, afin que nous nous en nourrissions pour tenir durant la prochaine épreuve...

    L'Esprit souffle


        Je vous dis cela comme une excuse. "L'Esprit souffle, et tu entends sa voix", en ouverture de ce blog, cela peut paraître prétentieux ! Mais c'est mon viatique, et c'est un soutien que je vous propose, dans l'avancée obscure à travers ce monde difficile... Non, l'Esprit n'est pas parmi nous, il souffle au-dessus, très, très haut, mais il nous encourage, car si nous le voulons vraiment, nous l'atteindrons toujours un jour ou l'autre, et en aurons la nourriture suffisante. Cela peut se faire sous la forme d'une musique entendue, d'un livre lu, d'un film vu, ou d'une rencontre effectuée, d'une création réalisée, d'un voyage, d'un amour ressenti, d'une découverte, d'une aventure, d'une expérience très forte... Tout à coup, nous sommes propulsés au sommet et nous la recevons, cette lumière tant espérée.
        Serons-nous jamais autre chose que des enfants démunis face à ce monde immense qui nous entoure et dont nous craignons de plus en plus l'écroulement ? Aussi, quitte à faire sourire le psychanalyste, acceptons d'attendre une nourriture qui nous dépasse et qui est la seule réellement indispensable : celle de l'Esprit dont nous sommes issus, au même titre que de la matière qui cherche à nous garder en vie. Si notre mère est la Terre, qui est donc notre père ?...


    David Parsons, Dorje Ling
     

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    Pensée du matin



    Dans la vie, ce qui compte le plus,
    Ce n'est pas ce que l'on a accompli,
    Ce n'est pas ce que l'on a exprimé ;
    Mais ce que l'on a ressenti.

    Ce que l'on a accompli
    S'estompe avec le temps ;
    Ce que l'on a exprimé
    Est dispersé au vent.

    Mais ce qui est ressenti
    Est imprégné à notre vie,
    La nourrit et la gonfle
    Pour qu'elle produise toujours et toujours
    De plus en plus de fruits.
     
     
     

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    Petit canard


    Sur quelle planète suis-je tombé ?
    Quelle eau glauque et profonde,
    Quels mouvants abîmes !

    Comment trouver ma nourriture,
    Où trouver la sécurité ?
    Comment fais-tu pour y arriver,
    Je ne le pourrai jamais !


    Chaton et sa mère


    Ah ! Là enfin on est bien,
    On se sent protégé
     
     

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    Vue de la Fontaine Saint-Michel, à Paris

     
       Il y avait un monde fou lorsque je suis passée sur la Place Saint-Michel ce samedi-là, et j'ai pris cette photo un peu vite, de trop loin, avec ce réverbère en plein milieu...

        Cependant aujourd'hui j'y repense, car nous sommes à la Saint Michel, ce jour où, dans ma mémoire, l'« Archange » terrasse le « Dragon ». Mais quel dragon au juste ?

        Sur cette statue, il s'agit d'un être humain, et c'est pourquoi inclure le bas de la fontaine devient utile, car les deux « griffons » érigés face à face font beaucoup plus figure de dragons que celui que terrasse le valeureux guerrier.


        Pourquoi les dragons ont-ils connu une telle importance dans l'imaginaire des occidentaux (dans les mythologies grecque, romaine, scandinave et celtique notamment, mais aussi dans la Bible et dans les contes de fées de l'époque romantique) comme des orientaux jusqu'à nos jours, au point de redevenir l'un des thèmes les plus prisés de la littérature (particulièrement de jeunesse) d'aujourd'hui ?
      

    Dragon


       Goethe lui-même dans un poème demeuré célèbre salue « la descendance sacrée du dragon » dormant dans les profondeurs des enfers (Chant de Mignon, qui rêve de partir en Italie... Ces « rochers battus des flots », dans la 3e strophe, évoquent bien de rivage napolitain près duquel campe le Vésuve).  

        Et pourquoi sont-ils tantôt considérés comme bénéfiques, et tantôt comme maléfiques ?

    Pointe de la Tour-Bréhec-Plouha
    (Bréhec, Plouha-Côtes d'Armor : la Pointe de la Tour
    et sa forme étrangement proche de celle d'une tête de dragon- cliquez pour agrandir)



        C'est qu'ils représentent la Terre qui nous porte, avec son feu intérieur ; la Terre qui nous nourrit, sans laquelle nous ne serions rien ; mais dont aussi nous devons nous détacher  pour devenir nous-mêmes, êtres humains verticaux, qui aspirons au Ciel.
        Des noirceurs de la pierre et du végétal nous nous dégageons, pour monter vers la Lumière qui nous inspire... Aussi cherchons-nous à nous affranchir de la matérialité qui nous retient 
    - de l'animal qui est en nous - que nous qualifierions volontiers de « démoniaque ».

         Mais comment survivre sans nos racines ? Et n'est-Elle pas notre mère ? C'est peut-être pourquoi Christopher Paolini met en scène non pas « un » dragon, mais une « dragonne » dans son best-seller « Eragon » : la douce et puissante Saphira aux yeux, paradoxalement, d'azur.

    Eragon


        En ce jour de Saint-Michel - prénom que j'aurais pu porter, si j'eusse été un homme -, je salue le Dragon qui n'est pas mon ennemi, mais mon partenaire, celui qu'à juste titre aujourd'hui on évoque comme  « porteur de Force » ! Il rampe puis il vole, et tour à tour serpent puis aigle de Saint Jean il dit les méandres de notre voyage intérieur, des ténèbres de l'Incarnation vers la Lumière de la Compréhension.

       Voici, en illustration musicale, un extrait d'une oeuvre particulièrement inspirée de Michael Stearns : « Sacred sites » (début de la 2e plage : Baraka Theme).
     




     

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       (Suite de l'article ci-dessous)

        À force de poursuivre ma lecture des commentaires dans Youtube, j'ai fini par découvrir qu'en effet cet enfant n'a pas reçu une éducation dirigiste ; mais en fait il se passe quelque chose qui alerte.
        Sa mère, qui ne semble pas vivre en couple, a trois enfants dont l'aîné compose (ses compositions, peu originales, sont sur Youtube), et dont la cadette est une fille. Il est apparemment entre les deux. Elle a écrit un livre qui s'intitule à quelque chose près : "Élever ses enfants, c'est s'élever soi-même", et en fait le commentaire dans une vidéo visible sur le site, en vantant son principe absolu de "laisser les enfants entièrement libres de faire ce qu'ils veulent", considérant que la "nature en eux" est seule juge de leurs véritables besoins ; même si, par exemple, Oliver bat sa petite soeur : elle n'intervient pas, c'est LEUR problème.
        Sans vouloir jouer les "petits psychanalystes" (mais je ne me cache pas d'être d'une génération éprise de psychanalyse), je crains que le jeune Oliver ne soit sans même le savoir le pur produit du rêve de sa mère, et qu'il n'en paie un jour lourdement les conséquences.
        Ne serait-ce que, comme me le disait un ami musicien, en plafonnant désespérément dès l'âge de 16 ans, et en s'effondrant ensuite parce que d'autres vont alors le rattraper, et lui causer une concurrence qu'il ne supportera peut-être pas.

        Qu'en pensez-vous ?
        Évidemment, je vous avoue que je suis conquise par ce gamin et souhaite de tout mon cœur qu'il trouve les soutiens nécessaires et devienne un grand concertiste, ou peut-être un grand chef d'orchestre ou un grand compositeur.
     

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