• Psychothérapies sauvages

     
         Le livre que Clémentine vient de publier et dont je vous ai parlé récemment relate  une descente aux enfers à l'occasion d'une psychanalyse engagée pour les besoins de sa formation professionnelle et qui fut manifestement mal conduite.
        Il évoque donc ce magma que fut le monde des praticiens en la matière dans les années 70-80, souvent non fiable et de plus soumis à des critères financiers tels que, faute de moyens suffisants, on était presque sûr de rester sur le carreau.
     
     

    Psychothérapies sauvages

     
     
         J'ai moi-même connu le même type de situation en 1976, et c'est à cette occasion que j'ai écrit les poèmes que vous trouvez sur ce blog et sur In Libro Veritas, regroupés sous le titre de "Labyrinthes et Flammes". Je devrai au moins à la praticienne fuyante et glaciale à laquelle j'ai eu affaire de m'avoir inspiré certains de mes poèmes les plus puissants - mais sans doute aussi les plus déchirants.

        En hommage au livre de Clémentine, en voici un que j'ai intitulé "Meurtre"... Il reflète bien l'ambiance qu'elle retranscrit.
        Par ailleurs je dois ajouter que si elle s'est lancée dans l'écriture de cette passe difficile, c'est grâce à l'intervention d'un autre psychiatre qui l'a aidée à se reconstruire ; et que de même pour moi, si je me suis tirée de la dépression dans laquelle j'avais été jetée, c'est grâce aux soins que me prodigua ensuite une autre praticienne, beaucoup plus expérimentée et humaine que la première.
     
     
    Meurtre

    La porte est sacrée
    J’entre dans le silence
    Où veillent trois dieux de marbre
    Repos d’anges défaits

    Et retentit alors un hurlement strident
    A l’heure de la mort

    Le martyre achevé
    Elle soumise pleure
    Aux sanglots de son âme arrachée

    Son cœur gonflé égorgé
    Gît à ses pieds comme un petit

    Je la vois battre sa tête aux murailles
    Dolente et gémissante
    Suspendue par les bras aux tentures croisées

    Crucifiez-la !
    Ont-ils crié

    Mais il n’y a personne
    Personne que des anges qui dorment

    Et les voûtes résonnent de son cri à la mort
    Un hurlement strident
    Qui a déchiré en deux la tenture béante
    Déchiré en deux sa gorge
    Un cri qui est sorti de son corps de sa tête tombée
    Un cri sorti du couperet d’acier
    Sorti des mains de l’étrangleur

    Un cri à réveiller les anges
    A tuer le diable qui emporte son âme
    Un cri à détruire la voûte enfermée
    A disjoindre les linteaux de sa croix

    Mais c’est ma tête seulement qui éclate
    Et je ne vois plus rien
    Que la nuit de mes pleurs


     
        On vous fait régresser dans l'enfance, vous dit-on... jusqu'à vous faire vivre votre naissance, peut-être ! Eh bien, j'étais pourtant très acquise au principe de la psychanalyse, mais là j'ai pu constater qu'il s'agissait d'une fumisterie notoire et j'applaudis le fait qu'on en soit largement revenu.
        Car je suis totalement certaine que ma naissance s'est déroulée de façon beaucoup plus harmonieuse que ce que l'on en lit ici, et j'en veux pour preuve qu'à d'autres occasions j'ai pu régresser réellement, grâce à la sophrologie et au rebirth, et que malgré le mal que l'on a pu répandre sur ces pratiques je les ai vécues infiniment mieux, voire même en ai tiré un réel mieux-être. J'aurai peut-être l'occasion de vous en parler un jour.
        En tous cas, je suis certaine - comme Clémentine l'est également de son côté - que la détresse décrite par ce texte était uniquement induite par la personne à laquelle nous avions affaire, et non à notre propre psychisme.

        Mais vous, qu'en dites-vous ? Avez-vous un vécu aussi à cet égard ?
     
     
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  • Commentaires

    1
    Mercredi 5 Décembre 2007 à 12:00
    ... ou bien partir sur les chemins en n'ayant devant soi que l'horizon et beaucoup d'heures de solitudes pour penser... ou méditer. Et puis la fatigue du corps fait aussi son travail, nous rend plus "sensible'" plus réceptif, plus disponible aussi ... pour s'écouter. J'ai eu moi aussi la chance de consulter une psy qui m'a laissé défaire le fil de mes "douleurs" sans m'interrompre. Qui m'a seulement écoutée. Mais les psy ne sont pas tous formés à la même école. Elle était médecin psychiatre psychanalyste. Elle s'avait, sans un mot, me conduire sur les bons chemins... ceux que l'on s'ingénie à éviter.


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