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Promenades : 1 - Signification dans les contes
Pour ceux et celles d'entre vous qui aiment les récits de promenades, je vais y revenir aujourd'hui.Mais avec ce bémol : les photos, prises avec un téléphone portable, ne sont pas de qualité exceptionnelle. Et cet avertissement : la promenade n'est pas une fin en soi, elle est porteuse de messages qui seront diversement insérés dans le récit.
C'est pourquoi en fin de compte cet article que j'avais prévu unique va être divisé en trois... En effet, il m'apparaît maintenant beaucoup trop long pour vous pauvres lecteurs, avec tous les thèmes qu'il aborde.
Et la première partie sera une sorte de préambule philosophique....
Souvent dans les contes, nous avons des petites filles qui partent en promenade.
Entrant dans un bois, elles voient plein de jolies fleurs et se précipitent pour les cueillir. Mais alors, dans le cas par exemple de Boucle d'or, elles se perdent... Et s'il n'y avait pas eu trois ours (trois, le chiffre n'est pas anodin : le Père, la Mère et l'Enfant) celle-ci n'aurait pas retrouvé le chemin du retour.
Dans le cas du Petit Chaperon Rouge, que nous connaissons bien aussi, ce n'est pas vraiment qu'elle s'égare ; mais voici qu'elle rencontre un Loup ! Celui-ci prend la place des fleurettes et devient le Tentateur.Il l'avale ! Ce qui remplace le fait de se perdre. Et sans le valeureux chasseur qui passait dans les parages et qui ouvre le ventre du loup pour en faire ressortir la malheureuse enfant, c'en était fait d'elle.
On voit qu'il ne s'agit pas de banales promenades ! Il y a un "sens caché".
Et justement cet après-midi, en partant avec mes chiens en liberté, la laisse dans la main, je chantonnais le début de "la Belle Meunière" de Schubert, dont le texte est écrit par un certain "Guillaume Meunier" (=Wilhelm Müller) qui dit ceci (traductions libres de moi-même) :
« La marche est la joie du meunier !
Un meunier qui ne marche pas
N'est pas un vrai meunier. »(1er poème : "Marcher")
« J'entendis le murmure d'un ruisseau
Au fond d'un creux de roche ;
Il descendait vers la vallée,
Frais et magnifiquement clair.
Je ne sais pas ce qui me prit,
Ni qui m'en donna l'idée (1) ,
Mais je me sentis forcé de descendre auprès de lui
Avec mon bâton de marcheur.
Toujours plus bas, de plus en plus bas... (2)
Et le ruisseau chantait de plus en plus frais,
De plus en plus clair !
Où vais-je, dis-moi
Où me conduis-tu ?
Ah ! Ruisseau, avec ton gai murmure
Tu m'as totalement grisé, tu m'as ravi l'esprit !
- D'ailleurs que dis-je ?
Ce n'est pas ton chant que j'entends,
Mais celui de sirènes ! A coup sûr,
Ce sont des Ondines qui se cachent dans tes flots... »(2e poème : "Où vais-je ?")
Vous pouvez l'écouter ici en entier, et en trouver ici le texte entièrement traduit
Je ne vous raconte pas tout (le seul poème indispensable à connaître après cela est le 20e et dernier, la berceuse du ruisseau ou "comment rentrer à la maison" - qui demande d'autres développements), mais il est aisé de comprendre qu'il s'agit de la même histoire ! Avec les notes que j'ai insérées on retrouve :
- en (1) le loup - ou les fleurettes tentatrices - ;
- et en (2) la chute (bien marquée cette fois puisqu'il ne fait que descendre !) traduite dans Boucle d'Or par l'égarement dans les bois et dans Le Petit Chaperon rouge par le fait d'être avalée par le loup. D'ailleurs le poète souligne que son héros avait perdu l'esprit et qu'il s'agissait probablement du "chant des sirènes"...(à suivre)
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Commentaires
2TivouneMercredi 27 Mai 2015 à 23:20Bizarre bizarre, mon chaperon rouge n'a pas la même histoire que le tien ! Chez moi le loup mange la grand mère , mais pas l'enfant ... Je ne sais pas si ça change quelque chose à ton interprétation, puisque l'attention de la petite fille est tout de même détournée par le loup ?
Bon, je chipote, je chipote...!
Bisous!
Rose, tu réagis plus vite que Lucky Luke !! Mille bisous, je suis heureuse que tu sois restée près du ruisseau...
Tivoune, toi, Ici ?? Contente de te retrouver ! Eh oui, je vous donne des espoirs en parlant de "promenades", et puis patatras, cela repart dans la philosophie... Mais enfin là je tourne dans les contes, à la manière de Bettelheim. Et toi tu fonces dans le panneau, tu chipotes, tu chipotes... Bien sûr, on dit qu'il a d'abord mangé la grand mère, mais ensuite il a mangé aussi la petite fille ; ou bien c'est "arrangé" pour que ce soit moins pénible pour les enfants. Mais quel intérêt que de parler de la grand-mère par rapport à l'interprétation que j'en fais? Je suis loin de suivre le conte "à la lettre", puisque je l'interprète en fonction du "paradis perdu"... ! La grand-mère est un prétexte ici, elle n'existe pas vraiment.
Je te suis dans tes promenades rafraichissantes et cela me fait du bien de marcher à tes côtés. Bises ma belle, tout à l'heure j'irai lire la suite.
on lisant ce poème on a presque 'impression de l'entendre et d'en sentir la fraicheur. Bisesssssss
le petit chaperon rouge (pas jaune, pas bleu, pas vert ... rouge)
et souvent je dis à mon chien quand il vient me lécher : "mère grand, que vous avez de grandes dents, que vous avez un grand museau ... " et toujours en moi, ce sentiment que le loup s'il est aimé, deviendrait un ami
bises
Bien sûr, vu sous cet angle, c'est certain ! Mais je ne parlais pas du même "loup"... Le mien est symbolique !
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J'ai lu et relu
Tu sais quoi
Je garde le murmure de l'eau qui chante dans mes oreilles
C'est formidable !!
Vivement la suite
Bisous et @ bientôt