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Promenade sous la pluie
Aujourd'hui je vous emmène en promenade ! Même s'il pleut, pas de souci, on a mis un bon imper, une casquette à visière pour protéger les yeux, de bonnes chaussures de marche, et on a le bâton pour s'entraîner.Objectif : suivre la "rivière forcée" (partie canalisée détournée de la Théols qui double celle-ci et même se ramifie en de multiples bras en traversant Issoudun, ouvrage réalisé autrefois notamment pour faciliter le travail des mégisseries très nombreuses sur la ville) jusqu'à son point de démarrage à quelques kilomètres vers le sud.
C'est une promenade que je faisais souvent, du moins en partie lorsque j'habitais ce secteur et que j'ai évoquée plusieurs fois sur ce blog, notamment à l'aide de poèmes. Mais attention, cette fois il s'agit d'un reportage photos assez long ! Le paysage a beaucoup changé depuis les images des précédents articles qui datent tous de 2006, particulièrement à cause de l'élévation importante de la nappe phréatique (surtout qu'il s'agissait de photos prises l'été), mais aussi à cause de la modification de certaines zones arborées - comme vous le verrez.
Nous partons du "Moulin du Colombier", que je prends ici en me retournant vers l'arrière pour saisir au passage les troncs élagués et envahis par le lierre : cette bâtisse pleine de charme est utilisée comme salle pour des mariages ou des expositions, comme celle dont j'ai fait le reportage ici.
En fait la rivière est sur notre gauche, mais nous marchons sur un chemin bien entretenu en forme de digue herbeuse, et en face il y a les jardins des dernières maisons de la ville.
On sent le printemps encore bien loin et la floraison bien peu avancée dans cet espace pourtant riant l'été.
Le bord d'eau reste étroit mais toujours agréable, tandis que sur notre droite s'alignent les jardins potagers.
Tiens ! Des moutons ! Mais on leur inflige un environnement bien peu poétique...
Nous avons parcouru un bon kilomètre et atteignons la limite des jardins (à gauche) et des potagers (à droite) ; là-bas la rivière forme un coude et il commence à bien pleuvoir.
Nous sommes face à un long canal tout droit et que je n'ai jamais vu si gorgé d'eau (ni si propre aussi, autant le dire !).
Partout on trouve des bras d'eau qui s'échappent vers les côtés en ruisseaux bien fournis, tel celui-ci que la digue enjambe au moyen d'un solide petit pont.
La rivière est si haute qu'elle passe parfois sur sa berge, comme là où je me suis retournée pour photographier derrière moi.
Mais au bout de cette belle ligne droite, quelle étrange batte de baseball apparaît sur l'autre rive ! Décidément les arbres ont bien souffert et le lierre en profite.
Ici la rivière forcée rejoint presque la rivière proprement dite, qui est en contrebas et passe sous le pont là-bas ; mais elle n'y va pas (ou plutôt elle vient de plus loin, car j'en remonte le cours !) et vire à gauche.
Au passage, le terrain initialement marécageux a été consolidé pour former de vastes retenues d'eau, dont on voit ici un exemple entre les deux voies d'eau. Vers la droite il y a une ferme que nous verrons mieux au retour.
Des canalisations sont prévues pour l'écoulement des trop-pleins : le petit lac se déverse ici dans la rivière Théols proprement dite.
Et nous voilà marchant entre les eaux du haut et les eaux du bas, dans un nouvel environnement plus campagnard et boisé.
Il pleut de façon douce et régulière, et j'aime le charme des gouttelettes rebondissant sur la rivière.
Nous marchons vers une autre ferme, située sur la rive gauche cette fois.
Mais je suis effarée par le nombre de rivières apparaissant sur ma droite. Il ne s'agit pas de s'y tromper ! Un jour j'ai voulu m'aventurer dans ces îlots, et je me suis aperçue que c'était des culs-de-sac dépourvus du moindre pont à part l'accès par lequel j'y étais entrée.
Nous voici en face de la ferme annoncée. La photo est prise un peu bas, si bien que la base des murs est à peine perceptible. Cependant j'ai voulu indiquer combien leur accès à la rivière y était inondé.
Et nous entamons le quatrième kilomètre de la promenade, celui qui batifole dans les bois...
Encore une fois, que d'eau !
Et comme ces arbres me paraissent décimés ! Que leur est-il donc arrivé ? On les dirait frappés par une tornade ! Un nouveau cours d'eau apparaît au loin, peut-être la Théols dont j'approche...
La petite promenade au long de la rivière forcée n'en apparaît que plus accueillante.... Même si parfois l'eau passe sur les bords, comme ici où quelqu'un a apporté des sacs plastique remplis de sable pour protéger la berge.
Un arbre est couché en travers des autres, comme s'ils le portaient !
On approche du but, ce sont les dernières sinuosités.
Mais je suis vraiment étonnée de voir que tous les arbres de droite sont éliminés, réduits à l'état de souches sur le bord du chemin puis en piteux état par la suite.
Par contre ces arbres-là sont vraiment scabreux ! Un peu de tenue mesdemoiselles, je vous prie... !Ah, mais où ai-je la tête : c'est la demeure de quelque animal sympathique sans doute.
Et là, nous sommes en Amazonie ! Mais oui ! J'ai toujours trouvé au Berry des allures d'Afrique, de forêt vierge, voire de désert... Ici l'on peut presque s'imaginer dans les eaux du Maroni, en Guyane.
Mais bon, trêve de plaisanterie, voici le bout du bout. C'est là que la Théols, qui arrive de Bommiers, va se partager en deux parties, formant à droite son lit dit "normal", et à gauche le canal construit par nos ancêtres et le long duquel j'arrive.
Je ne puis m'empêcher de m'étonner du fait que la rivière d'origine est aussi haute que le canal que j'ai suivi, alors que sa "descendante" (c'est le cas de le dire) va s'écouler deux mètres plus bas. Il y a là un jeu d'écluses très étudié que je suis pour le moment bien incapable de m'expliquer. Mais les lits respectifs correspondent à des nécessités, et le panneau solaire que l'on voit témoigne d'une activité de régulation bien organisée et constamment surveillée.
La chute d'eau, qui fait un bruit fracassant, donne de l'élan à l'eau qui fuit joyeusement vers la ville.
Mais par là impossible de poursuivre. Pas de chemin.
Force nous est donc de revenir sur nos pas, avec cette fois la rivière "forcée" et son cours tranquille sur notre droite.
Vu dans l'autre sens, tout semble différent !
Ici l'on découvre encore quelques-uns des arbres qui bordaient la digue sur la gauche, puis nous abordons la zone où la forêt est décimée.
La rivière est si large que l'on se demande si ce n'est pas plutôt elle la "vraie".
Nous voici revenus au point marécageux, avec cette ferme dont je vous avais parlé au début. Cette fois on la voit nettement en face de nous, et on entend le chien qui aboie et les poules qui caquettent.
Voici le petit lac vu à l'aller.
Puis au loin le pont qui franchit la "vraie" Théols.
Enfin nous retrouvons la belle ligne droite qui m'évoque presque le "grand canal" de Versailles.
Mais qu'y a-t-il ici ? Je n'avais pas remarqué à l'aller cet arbre qui semble avoir été foudroyé et garde de graves traces de brûlures.
Plus loin encore, d'autres arbres semblent avoir brûlé... Que s'est-il passé ? Orage ou élagage de haies trop fournies ?
En effet c'est à nouveau l'Afrique - ou l'Amazonie... Quel imbroglio !
Comme je regarde sur ma gauche ces arbres couverts de boules de gui, un chevreuil s'en échappe. Hélas, évidemment il n'est pas sur la photo.
Et nous voilà revenus aux abords de la ville. C'est tout joli soudain !
Sur ma droite, des jardins ; sur ma gauche, des prés à moutons ou des potagers ; et... des canards.
Les propriétaires des potagers se sont confectionné de petits bras d'eau, mais aujourd'hui ils sont particulièrement remplis !
Dernière étape : on commence à rencontrer des ponts qui enjambent la rivière. Il faut avouer que certains d'entre eux ne sont pas jeunes et sans doute plus très usités. C'est à ces occasions que l'on se rappelle combien Issoudun fut par le passé une grosse bourgade beaucoup plus importante que ce qu'elle est devenue aujourd'hui.
Ah ! Encore des canards ! Mais je les ai moins bien saisis ceux-là, et surtout lorsqu'ils se sont envolés pour se poser sur l'eau.
Les voici qui nagent là-bas en formation triangulaire.
Le coin devient mignon, car nous sommes presque revenus à notre point de départ.
Mais que regardent-ils, ces canards ?...
En tous cas nous, nous sommes de retour au Moulin du Colombier.
J'espère que la promenade vous a plu, ne vous a pas paru trop longue (deux heures tout de même, sans se presser), et que vous n'êtes pas trop mouillés.Et je vous dis à bientôt !
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Commentaires
1SabineDimanche 21 Avril 2013 à 12:00Ah si, je suis trempée martine mais ....'trempée de bonheur " !!! Ouah, que du bonheur tout ça et du "pur" ! J'aime bien ces arbres qui se font, à un moment donné, porteurs de leur copain .... Et puis aussi les gouttes de pluie sur la rivière, les bruits familiers au loin à votre retour, le chien qui aboie, les poules ........C'est ce genre de choses qui nous font renaître sur les chemins ! Et ce p'tit banc, là, au bord de l'eau près des canards, juste avant d'arriver ....Qu'est-ce qu'il est sympathique !!! MERCI, martine, de ce superbe partage . J'ai vu que tu nous offrais une autre rando. sur ton dernier billet mais, là, je passe en coup de vent (j'ai ma fille et mon petit loulou à la maison, tu le sais, et il est malheureux en plus quand je pars écrire !). Je l'ai donc vue, lue, mais n'y mettrai pas de commentaire exceptionnellement ou un ...tout petit petit (RIRES) : sabineRépondre
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