• Pour une philosophie du manque (1ère partie)

     

         Depuis longtemps, plongée dans la grisaille et ressassant des soucis divers - ou d'hiver ! - (bien maigres par rapport aux souffrances de certains, mais l'être humain est ainsi fait qu'il trouve toujours matière à lamentation), je priais intérieurement pour retrouver une lecture ou un enseignement inspirant. Ce qui ne m'apportait que plus d'agacement lorsque mes lectures restaient ternes, pitoyables ou ardues.

     

         C'est alors qu'au gré des blogs (eh oui ! Il ne faut pas renier l'aspect relationnel de ce mode d'expression qui, contrairement à quelques idées courantes, permet à la longue une fréquentation réelle de certaines personnes et donc des échanges pouvant devenir profonds et fructueux) je découvris chez Jipé la physicienne Jacqueline Bousquet, puis son site ARSITRA ("Art, Science et Tradition").

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        Cette femme remarquable et extraordinairement simple, retraitée du CNRS (voir ici son cursus), exprime dans ses passionnantes conférences sa découverte (partagée avec tant d'autres depuis "le Tao de la Physique" de Fritjof Capra) que l'univers est totalement subjectif, une projection de l'esprit en quelque sorte, et démontre que les bases de la Kabbale correspondent de façon évidente avec la composition de l'Univers, comme si autrefois des Maîtres éclairés avaient déjà
    su exprimer par des nombres seuls la structure même du monde qui nous entoure. A cette occasion elle renvoie l'auditeur à différents livres, les uns sur la Kabbale, les autres sur la Bible, d'autres enfin plus récents sur notamment le pouvoir du Pardon. On trouve sur son site un relevé de ces ouvrages - tous analysés par ses soins - à cette page.

     

         Ayant reçu (mystérieusement) en cadeau un bon d'achat valable sur certains sites d'internet, je tentai de me procurer l'une de ces lectures, écartant le livre que je possède déjà ("le Pouvoir du Moment Présent" d'Eckhart Tolle, qui il est vrai m'avait beaucoup marquée) et ceux concernant l'âme des animaux, pour me tourner davantage vers les livres de la physicienne elle-même ou ceux traitant de la Bible ou de la Kabbale.

        Introuvables : ils étaient déjà épuisés... Ici je dois ajouter que jusque dans les années 90 j'ai habité Paris (où je consacrais quelques heures chaque mercredi à éplucher les rayons de la Fnac), puis à proximité d'une librairie ésotérique (où je détaillais régulièrement les nouveautés), alors que depuis une bonne dizaine d'années je n'ai plus d'accès à ce qui paraît et ne peux découvrir de nouvelles lectures que par personne interposée... ou par hasard. Mais cette remarque toutefois ne suffit pas à expliquer que je découvre maintenant des écrits qui semble-t-il avaient déjà été diffusés dès les années 70 : en fait on trouve lorsque l'on doit trouver, c'est aussi simple que ça.

     

        Donc, écartant également le livre sur "le programme secret Hawaïen" qui me paraissait "un peu fou" (Zéro limite), je me décidai pour le livre de Gary Renard  "Et l'univers disparaîtra" (en anglais : "The disappearance of the Universe"), ou "La nature illusoire de notre réalité et le pouvoir transcendant du véritable Pardon". Avec tout ce que l'on raconte aujourd'hui autour de 2012 et de la prophétie des Mayas, j'imaginais qu'il évoquait comment nous, humains de nature spirituelle, pourrions nous évader d'un univers subitement explosé.

     

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        Lorsque je vis qu'il émanait des éditions "Ariane", je me sentis un peu déçue. Cette édition spécialisée dans le channeling m'inspirait certaines craintes, et à vrai dire depuis longtemps j'avais abandonné avec une certaine suspicion la lecture de ces ouvrages prétendument dictés par des "êtres supérieurs". J'avais pourtant aimé les deux livres  que j'avais lus de la série "Kryeon", de même que, côté "français", les livres parus chez Arista puis Amrita d'Anne et Daniel Meurois-Givaudan. Mais je trouvais que cela faisait beaucoup de "guides", et que tout cela était bien compliqué !

     

       Et en effet, là encore l'auteur recevait la visite de guides (qu'il appelle "maîtres ascensionnés"), et le contenu de leurs entretiens prenait parfois un aspect un peu risible car, outre le parti pris de gaieté et d'humour affiché par le narrateur, la traduction adoptait par moment des expressions bizarres (des formules canadiennes ?).

     

        Pourtant...

        Mamadomi, qui connaît à fond l'Evangile de Thomas - du moins dans l'interprétation qu'en a donnée Jean-Yves Leloup -, serait plus à même que moi d'en parler, puisque comme je le découvris ce livre envisageait de s'inspirer de cet écrit (la réincarnation de Thomas serait présente pour corriger les éléments "faussés" par Rome dans la vie et le message de Jésus...).

     

        La méfiance est un état naturel de notre esprit mental, et d'ailleurs elle est nécessaire (Descartes ne l'a pas affirmé en vain !). Mais la critique de la religion romaine n'est plus une idée surprenante de nos jours : bien au contraire, les travaux des historiens montrent à quel point il est impossible de ne pas s'interroger sur les libertés prises par les fondateurs de cette religion pour assurer leur puissance et leur infaillibilité.

     

        Peu à peu, le contenu de cet ouvrage s'est mis à "me parler". Et c'est pourquoi en fait je ne vous en ferai ni un résumé, ni un inventaire de citations. Au contraire, le titre que j'ai choisi pour cet article en est bien éloigné... puisqu'il s'appuie sur ma propre expérience.

     

       En matière de spiritualité, ce genre de livre n'est pas destiné à nous informer ; pas plus qu'à nous enseigner certaines choses. Peut-être, plus jeune, ai-je lu pour  m'informer, ou pour découvrir des recettes, des "techniques" de travail sur soi. Mais il s'agit là d'un livre qui "inspire". Autrement dit, qui ne s'adresse pas au mental mais à une part très profondément enfouie en nous, que l'on peut appeler "coeur", "âme", "esprit supérieur" comme l'on veut, et qui saisit d'emblée ce dont il a besoin en quelque sorte pour se nourrir...

     

       J'ajoute que je suis loin  d'avoir lu le livre en son entier ! Je n'en suis qu'au début : à une centaine de pages sur 436, soit dans la première partie alors que la seconde semble beaucoup plus consistante. Le livre se veut un commentaire d'un autre ouvrage intitulé "Un cours en miracles", dont j'ai entendu parler accessoirement, sans jamais penser utile de m'y intéresser... Mais peut-être va-t-il m'y conduire ?

     

        Je vais donc reprendre ici ma propre réflexion.

         Met-on du vin nouveau dans de vieilles outres ? disait Jésus quelque part.

        Non ! Donc il est juste aussi qu'aujourd'hui l'on cherche de nouveaux vecteurs de communication pour diffuser l'enseignement spirituel.

        Non parce que la vérité a changé : mais parce que NOUS avons changé, le monde a changé, et que nous avons besoin de formules neuves, d'images neuves, de procédés nouveaux pour que la vérité pénètre jusqu'à notre "âme" profonde. En effet la vérité est vivante, comme nous, donc toujours neuve, éternellement neuve.

        C'est d'ailleurs pourquoi il y a toujours eu de nouvelles religions ; ou des sectes d'allure religieuse ; ou des philosophies initiatiques, des voies spirituelles ; parce qu'à toutes les époques de tous les âges il y a toujours eu des hommes éclairés qui ont tendu la main vers leurs semblables pour leur montrer la voie - une voie, celle leur paraissant la mieux adaptée à la nature de leurs frères et à leur façon de fonctionner. Croire que le monde évolue est une erreur : il change, certes, mais non pas la nature humaine. C'est pourquoi à quelque époque que ce soit il y a toujours eu des guerres, des maladies, des catastrophes. Quoi que l'on fasse, et quelque progrès que fasse la science... Et simultanément il y a toujours eu des guides, des maîtres plus avancés.

    Jesus2.jpg

          Il est ridicule ainsi de croire que le monde a rampé dans les ténèbres de l'ignorance jusqu'à l'arrivée de "Jésus-Christ", en l'an 0 de l'ère 0, début et commencement de tout !!  Comme on le sait depuis au moins le début du XXe siècle avec le célèbre livre d'Edouard Schuré "Les Grands Initiés", les maîtres de sagesse ont abondé à toutes les époques, et la seule particularité de celui que l'on appelle Jésus a été que son message présente une force particulière, à la fois par sa méthode (une grande simplicité et la primauté de l'amour) et par le fait que sa vie elle-même est message.  Cependant j'ajouterai avec prudence que nous le ressentons ainsi  parce que nous avons été élevés dans son culte et qu'il nous est plus familier...

     

         Pourquoi évoquais-je une "philosophie du manque" ? Je crois que cela fera l'objet d'un prochain article, car celui-ci est déjà fort long et je ne veux pas abuser de votre patience. A demain donc !

     
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  • Commentaires

    1
    Mercredi 13 Avril 2011 à 12:00
    Comme toujours très riche et instructif et qui dit quelle lectrice savourant les oeuvres tu es. Jacqueline Bousquet, je l'avais en effet découverte chez Jean-Pierre, et avais été déçue de manière croissante en écoutant sa conférence qui tournait vite au " gourouïsme"... Mais bon, chacun en fait peut trouver matière à sa réflexion et sa nourriture spirituelle et cela seul est imlportant, je crois...
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