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Poètes
C'est le 18e Printemps des Poètes, et la poésie fleurit sur les blogs comme au coin des rues. C'est bien ! Cela me donne envie de réciter du Ronsard :« Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avait déclose
Sa robe de pourpre au soleil,
A point perdu cette vesprée
Les plis de sa robe pourprée
Et son teint au vôtre pareil... » 1
Que dire de mieux au printemps ? La poésie, du verbe grec poïeïn qui signifie créer, est à la racine de toute expression artistique ; et Ronsard, avec son parler un peu désuet de la Renaissance, rappelle la lointaine tradition moyen-orientale de l'Ode amoureux qui est aussi contemplation de la Beauté éphémère des choses...Mais voilà... Tout le monde écrit ; nous écrivons tous ! Nous écrivons sur nos blogs, sur facebook ; nous publions des ouvrages papier ; ou encore nous dessinons, nous peignons, nous photographions, et puis nous partageons, nous exposons... Nous diffusons nos affiches, nos articles de presse, enregistrons nos vidéos...
Et quelle beauté, que ce monde fleuri de beaux textes, de superbes réalisations graphiques, de magnifiques images, que cette toile qui regorge des splendeurs parfumées de la Création !
Nous marchons dans un Jardin de Roses. Aucune ne décline ; toutes embaument ; et si l'une se ferme d'autres s'ouvrent, comme une nuée de lumières qui se répondraient à l'infini...
C'est ce qu'explique Alex Kimpe dans la vidéo ci-dessous à une artiste inquiète de son "désir de partage".
Pour en revenir à la Poésie, Rûmî exprime ceci d'une autre manière :
« Je suis la montagne : mon écho est la voix du Bien-Aimé.
Je suis une peinture : mon peintre est mon Bien-Aimé.
Je suis comme une serrure dont le bruit vient de la clé :
Tu crois que c'est ma parole quand une parole est prononcée. »
1 Pour les amateurs :
(j'ai choisi un enregistrement venu d'Asie, ce qui explique les erreurs de graphie)
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Commentaires
Le poète n'est pas là que pour rimer fleurs et bonheur, amour et toujours, printemps et beau temps. Il est parfois conscience. Le calendrier n'est pas l'oeuvre de la nature. Elle peut-être en retard ou en acance, toujours à son rythme.
Mon poème "Espoir ... impossible" a été écrit alors que j'allais à une rencontre de poésie dans la belle campagne des Monts d'or lyonnais que le soleil illuminait, que j'étais en harmonie et soudain j'ai été interpellée par la situation au Liban.
J'aurais pu écrire pour ce jour quelques légèretés. Je n'ai été que dans le partage et non dans le circonstanciel. J'aurais du réfléchir.
Que de fois j'ai entendu "S'il revenait il ou elle se retournerait dans sa tombe" Le Petit Prince est une allégorie.
Merci de ton écrit qui amène de la joie.
Bisous Aloysia
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Dimanche 20 Mars 2016 à 17:16
Bonjour Océanique ! Je suis retournée sur ton blog mais le poème publié est bien "le retour du Petit Prince" et non "Espoir... impossible"; donc tu ne parles pas de celui-là... Pourquoi dis-tu "j'aurais dû" ? Tout ce que tu écris est parfait, c'est bien ce que dit Alex je crois ; si tu as eu l'impulsion d'écrire pour les victimes du Liban c'est ce qui devait être fait ! Pourquoi t'excuserais-tu alors que ce qui t'est soufflé te vient de plus puissant que toi ? Sur cette terre il y a tant de "sensibilités" que si l'une d'elles est heurtée, c'est dans l'ordre des choses, mais tu n'as rien à y voir toi-même. Quant à voir qqun "revenir" cela t'est-il déjà arrivé ?? Et voir un mort se retourner dans sa tombe, cela est-il déjà arrivé aussi ?? Non ! Alors laissons parler ceux qui parlent pour ne rien dire...
Grosses bises Océanique et merci pour tes beaux écrits.
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je suis allé voir en mon jardin intérieur si la rose était toujours en fleur alors qu'arrive un nouveau printemps. L'âge l'avait faite un peu pâlir mais elle avait de nouvelles feuilles alors ...
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Lundi 21 Mars 2016 à 10:22
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Bonjour Aloysia, je trouve que ce que fait remarquer Alex est bien vrai. L'artiste qui crée en attendant les compliments des autres, ne peut qu'être déçu ! Il vaut mieux qu'il reste tout simplement heureux de sa création sans en tirer orgueil bien entendu .
Bises et bonne journée
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Lundi 21 Mars 2016 à 14:03
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10Rose63auMardi 22 Mars 2016 à 00:20lA VIE EST UNE GUITARE DIFFICILE A ACCORDER ,
Il y a si longtemps, perdu de vue , oupss comme par miracle
Je t'ai retrouvée chez qq'un au hasard en déposant un com
@ bientôt
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Mardi 22 Mars 2016 à 09:10
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La poésie était, avant même la Création?
Si la poésie est la racine de toute création, elle fut donc avant toute chose?
S'il en est ainsi, la poésie est maîtresse du monde.
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Mercredi 23 Mars 2016 à 14:19
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17thierrySamedi 26 Mars 2016 à 18:09Voir de la poésie en toute chose
Dire en phrases courtes (c’est mieux pour mémoriser)
De simples choses (ça imprime bien, car trop compliqué ça démotive)
Pour imprimer le doute (on exprime le jet d’encre qui fige sur la feuille une tache)
Foin de la prose ; (la paille tient chaud mais la poésie permet de voir la vie en rose)
De tous les jours
Nous rappeler la vacuité (vide du silence auquel répond en écho la stance)
Fardeau bien lourd (poids des mots qui sombrent dans le brouhaha persistant)
Dans la nouvelle cité.
Etre celui qui arrime (fixer, donner une position, indiquer un cap)
A cet océan mouvant (la houle longue qui nous secoue)
Et souvent désespérant (horizon bouché)
Des mots qui priment (choisir son expression favorite)
Et jeter l’ancre (toucher le fond pour donner du sens)
Fragiles bateaux (frêle esquif ballotté et désemparé par la vague du temps)
Avant que ne sèche l’encre (saisir sur le vif, la pêche au vif, le calamar qui se propulse)
De quelques vers
Grouillants et beaux. (Foisonement, mouvement, vie)
Levons nos verres
A cette brise légère et subtile,
Qui par touches et par taches,
Donne une allure gracile
Avant que la hache (la chute du temps, la chute finale, le poser de stylo)
Ne tranche l’aussière (couper le récit, arrêter le geste)
Et nous mène comme hier
Au grand large de l’espoir.
Que cette douce sarabande
Ne donne de la bande
Et dans la lumière du soir
Ordonne la couleur
De sentiments si purs.
Elle révèle la douleur
De secrets si durs
Complexe et secrète
Elle ne se décrète
Elle n’est que reflets
De l’amour porté
Par la vague du temps
Qui s’abat en un instant.
Et dans la violence du ressac
Gardée dans le havresac
Elle prodigue des trésors de patience
Qu’accroît encore la conscience.
Ainsi la peau hésite (sentiment affleurant, sensation cutanée)
Entre poésie et parchemin
Et la rime débite.
Tenue ferme par la main
La plume erre et déterre
Sur les chemins de l’imagination
Et met à l’équerre
Les fruits de nos impulsions
Pour relier l’humanité
Afin qu’à satiété
Nous nourrissions de ce vert
Chlorophyllien en diable
Toute notre société
D’une pensée affable.
Lumière du cœur (spontanéité qui émane du plus profond de soi)
Clin d’œil de la pensée (langage visuelle tout autant que virtuel)
Qui éloigne la peur
Même sous la dictée
Et que vogue notre existence (bateau qui flotte et dérive, poussé par le vent de la glose)
Gouvernée par l’aisance
Et toute attendrie
Enchantée par le sel de l’esprit (efflorescence et iridescente)
Qui ranime et ravive
Le rouge de nos joues
D’un sentiment si doux
Et d’un coup esquive
Un préjugé fatal (ne pas penser juste se laisser guider par la musique des mots)
Et déjà presque létal
Et scelle alors l’infini plaisir (le sceau du secret, l’acmé des sentiments, la jouissance suprême)
Sous la plume du désir (suscité par l’évocation enivrante)
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J'aime bien et je comprends ce qu'Alex explique.
quelques mots sonnent bien en moi:
"Celui qui se re-connait, qui se sait, qui se voit, quand La source jaillit, il est l'amour en action.
La source qui jaillit n'est pas responsable de ses éclaboussures
La source source (sourcer) et l'eau doit arriver là où elle doit arriver
l'artiste exprime cette symphonie qui l'habite...."
En ce premier jour de printemps, en cette semaine de la poésie, ton article Aloysia est le bien venu, merci
Merci, Jamadrou, de cette affectueuse complicité. Le printemps est un concept, est-l là, n'est-il pas là ?...