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       Traversant la campagne ensoleillée aux abords du Cher aujourd'hui, j'ai cru voir un héron planté au milieu d'un champ.

        Il avait bien le long bec du héron, mais se tenait droit sur une patte et une belle couleur rouge ornait son front, si bien que n'ayant pu le photographier et cherchant maintenant une illustration sur le net, je me demande s'il ne s'agissait pas plutôt d'une grue cendrée, qui aurait perdu son groupe et se serait arrêtée pour se reposer.

       Mon poème est donc un peu inexact.

     

    grue-cendree.jpgGrue cendrée (photo tirée du net)

     

     

    La lumière est rasante
    Au blond soleil d’hiver,
    Et le Cher y plaisante
    Au milieu du pré vert.

     

    Mais un œil écarlate
    Habillé d’un corps gris
    Paraît sur une patte
    Dans les joncs rabougris.

     

    Un oiseau de passage ?
    Mais il semble bien sage…
    Immobile et serein

     

    Le héron solitaire
    Enveloppe sa terre
    D’un regard souverain.

     

     

    heron_cendre.jpgHéron cendré (photo du net)



     

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  •    Voici un petit sonnet irrégulier, composé à la manière d'Arthur Rimbaud dans "Rêvé pour l'hiver" et inspiré d'une promenade en forêt faite hier1.

     

    Promenade-foret-3mars05.jpg

     

     

    Quelle étrange forêt pataugeant dans la mousse,
    Dédale pour lutin
    Qu’en mille coloris le soleil éclabousse,
    M’apparaît ce matin ?
     

    Des filaments soyeux sont pour chaque racine
    Un bottillon poilu,
    Et sur la souche brune un chapeau se dessine
    De lierre chevelu…
     

    On les croirait à peine émergés d’une mare,
    Ces branchages tordus. Quel est le plus bizarre,
    Saluant les beaux jours ?
     

    L’on voudrait être nain pour toucher leur fourrure,
    Et pour s’emmitoufler de leur verte parure
    Ainsi que d’un velours.

     

     

    Promenade-foret-3mars06.jpg

     

    1 NB : dans cette version revue en 2017 j'ai  rétabli des hexasyllabes dans la seconde strophe en correspondance avec ceux des autres strophes.

     

     

     

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        Voici un sonnet de facture un peu spéciale (le mot "jardins" est ajouté au début du premier vers de chaque quatrain, et de celui des tercets), que j'ai écrit je crois en avril 1975, alors que je vivais à Paris.

    La Pâque des jardins


     
     
    Jardins ! Confiez votre secret au messager des fleurs !
    Un habile ouvrier de nouveau vous façonne,
    Et je vois éclater le bourgeon qui frissonne,
    Livrant au frais soleil sa chétive pâleur.

    Jardins ! Quel souffle merveilleux vous a gorgés d’odeurs ?
    Un à un entrouverts, les pétales s’étonnent,
    Et le muguet paraît, dont les clochettes sonnent,
    Avec la primevère aux ardentes couleurs.

    Jardins ! Jardins si doux ce soir, ô jardins de mes rêves,
    Recevez ma prière, et ma plainte, et mes pleurs…
    Oh ! Rendez-moi la vie et la force et la sève,

    Que je rie avec vous de ce rire enjôleur,
    Que je vive à jamais votre métamorphose !
    Jardins transfigurés du miracle des roses… 
     
     
     

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