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Par Aloysia* le 10 Avril 2006 à 12:00Photo Julie Gauthier
Couronnes esquissées
Toutes de blanc et d’or
(Sur les fleurs effacées
Sur la pierre qui dort)
Elles glissent lassées
Sur les rives sans bords
Des étoiles glacées
Et prennent leur essor
- J’ai pu toucher une aile !
Mes doigts en sont brûlés –
Un fouillis d’étincelles
Et les cieux aveuglés
Leur rendent l’éternelle
Image des reflets
Le Rossignol d’Argent
© Editions Saint-Germain-des-Prés - 1974
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Par Aloysia* le 14 Novembre 2006 à 12:00
Les arbres de la rue ont revêtu ce soir
Une parure fauve et folle exfoliée
Une parure d’or aux anges dédiée
Colonnes chapiteaux et voûtes en sautoir
La lumière en émane ainsi que d’un miroir
Et la branche en extase à l’autre reliée
Lève comme en dansant ses feuilles déliées
Pour former devant moi un étrange couloir
Arcs brisés flamboyants de vive cathédrale
Vous évoquez le feu miroitant du dédale
Où je me promenai enfant l’œil ébloui
Au milieu des splendeurs du Palais des Mirages
Aujourd’hui vous priez arbres sur mon passage
Et à vous écouter le Ciel s’épanouit
Karol Szymanowski (1882-1937) :
Concerto pour violon op. 35 n°1 (extrait)
avec Thomas Zehetmair, violon et le
City of Birmingham Symphony Orchestra
sous la direction de Simon Rattle
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Par Aloysia* le 15 Janvier 2007 à 12:00Je vous ai parlé autrefois de mon ancien lycée : le Lycée François Couperin, à Fontainebleau.
Je viens d'en retrouver une photo, qui date de l'été 1966 ; j'avais 15 ans et j'allais entrer en première, dans de nouveaux bâtiments qui venaient d'être construits en dehors de la ville.
Ce porche est devenu celui de l'Ecole des Mines.
Cette même année, au mois de janvier précédent, j'avais écrit (en m'amusant) ce poème décrivant les affres de mes études de seconde, et mon aspiration à étudier le chant.
Tandis que je râbachais dans ma chambre ma composition d'histoire, mon père, au rez-de-chaussée, diffusait à pleins tubes le Don Giovanni de Mozart. J'en ai fait deux sonnets, puis des paroles fantaisistes sur l'air entendu.
- I -
Composition d’histoire ! Et me voici lancée
Au pied de plus de cent pages de révisions ;
Dieu ! Que je n’aime pas cette composition !
Il faut s’y résigner : c’est ainsi au lycée.
D’abord, le Montagnards : Robespierre est athée ;
Le Directoire vient après la Convention ;
Puis c’est le Consulat ; enfin Napoléon.
Ce n’est pas rien, et je n’en ai aucune idée…
Pourquoi nous obliger à savoir tout cela ?
C’est triste d’étudier ce qui ne vous plaît pas.
Bien sûr, je ne hais pas Bonaparte et l’Histoire,
Mais c’est si fastidieux d’apprendre tout par cœur
Et de perdre son temps aux dates des victoires,
Quand on a tel désir d’une autre étude ailleurs !
- II -
Vient troubler mon esprit dans sa méditation.
Arrachée aussitôt, ma légère attention
Tout entière s’enfuit, s’attache à la musique.
A présent, c’est fini, plus de faits historiques :
J’ai déjà reconnu Don Juan et ses passions,
Mon âme est à Mozart, à son exaltation,
Je ne m’occupe plus des hommes politiques.
Mon cœur bat, retrouvant des passages si beaux,
En découvrant plus loin encore des nouveaux :
Sans cette histoire-là, je serais si heureuse !
Une voix féminine est en train de chanter ;
Et je ne sais pourquoi, à force d’écouter,
Je crois bien que j’en suis retombée amoureuse…
(Ce que disait la voix )« L’Histoire m’énerve !
C’est trop difficile !
Abandonnons-la,
Et chantons, et chantons
Notre ivresse…
Don Giovanni m’exalte ;
A bas, Napoléon !
A moi, Don Juan ! »
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Par Aloysia* le 28 Septembre 2010 à 12:00
En clin d'oeil à Nat et à son bel article sur l'olivier je réactualise ici un de mes sonnets, écrit à l'époque de ma jeunesse où, fréquentant Malherbe, Ronsard et Du Bellay, j'aimais à pratiquer cette forme poétique.Sous l’éclatant soleil de la divine Hellade,
Dans le vert paysage ébloui de chaleur,
Il est un clair ruisseau frais au milieu des fleurs
Qui chante de l’argent et coule des roulades.
Endroit chéri des dieux, où flottent les senteurs
Des bois silencieux où dorment les dryades !
Par-delà les parfums surgis de la cascade,
Une haleine divine exhale sa douceur.
Entre les oliviers passe une tiède brise ;
Au creux du ruisselet que le soleil irise
Scintille le gravier : tout est félicité.
C’est ici, sous ce pâle olivier qui palpite,
Que vient se délasser la rêveuse Aphrodite
Tandis qu’Éros brandit son arc avec fierté.
Écrit le 15 mai 1967
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Par Aloysia* le 19 Janvier 2011 à 12:00L’ombre fuit devant moi avec ses traînées bleues,
Ses îles de lumière en dérive dans l’air…
Je vois encore tes yeux qui m’implorent et qui pleurent,
Qui boivent dans les miens la rosée de mon cœur.
Tu es la fleur bénie à l’orée de ma vie,
Accrochée à la rive ainsi qu’un coquillage,
Et ton parfum m’enivre et me pousse en avant
Comme un vent de vigueur déployé pour ma soif.
Petite âme précieuse endormie loin de moi,
Que la nuit te réchauffe et te dise tout bas
Tout ce que je voudrais te glisser à l’oreille :
Tous les secrets d’amour de l’univers complice,
Les promesses à venir que murmurent les ombres,
Le doux chant des étoiles, et l’appel clair du jour…
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