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Par Aloysia* le 1 Novembre 2012 à 12:00Je vous redonne ici un petit poème de circonstance, publié dans "Instants Secrets".
Le soleil éclabousse le jardin
D'une lumière d'or ;
C'est trop d'été, soudain,
Pour cette terre qui s'endort,
Harassée de chaleur,
Pourtant si pieusement nourrie
Par des mains travailleuses...
Le ruisselet semble tari,
Mais auprès des citernes bleues
Des fleurs jaillissent en bouquets,
Couleur de rouille et d'incarnat,
Plaisir et réconfort des yeux.
Aux arbres dégarnis
Il reste quelques pommes,
Mais parmi la verdure,
De gros pavés oranges çà et là jonchent le sol,
Sous les yeux ébahis des tomates blafardes...
Des citrouilles s'étalent,
Courges, ou potimarrons,
Et se tordent au sol en des formes étranges...
Cette fourche, là-bas, n'est-ce pas un balai ?
Ce chapeau rapiécé, ce menton en galoche...
Fuyons !!! Car je crois bien que la sorcière approche,
Une verrue au nez, du fond du potager... !
(1ère publication : 9 octobre 2005)
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Par Aloysia* le 10 Janvier 2013 à 12:00
(Image tirée du site "Voyages en mer")En rêve je voyage
D’immenses paysages reviennent déformés
Transformés
Je reviens où j’étais déjà
Je traverse une ville
Je longe des montagnes
Parfois je marche et je connais ces lieux
Parfois je prends le train le métro ou l’avion
Ou même l’autobus
Et parfois je me perds
Je rencontre des gens et vis des aventures
Et le soleil scintille
Ou bien je vois la merDans la réalité
Il y a bien longtemps que je ne suis partie
Et les pays lointains entrevus en images
Ont pour moi la minceur du papier
Ils flottent sur des cartes ou sur des mappemondes
Tandis que ceux que j’ai connus
Grésillent dans ma tête une terre qui fume
Respirant la chaleur des amitiés joyeuses
Comme de grands vaisseaux prêts à larguer l’amarre
Ceux-ci ont l’épaisseur des journées habitéesVoyages mes voyages
Vous dormez enfouis sous l’aile d’un sourire
Mais le plus beau de tous
Je le ferai demainEn illustration musicale, le poème de Tristan Klingsor ,"Asie", extrait de Shéhérazade, mis en musique par Maurice Ravel. (voir le texte ici)
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Par Aloysia* le 13 Février 2013 à 12:00
Après la Chandeleur, le Mardi-Gras m'a rappelé que j'avais écrit un poème concernant des crêpes. Il s'agissait en fait d'une pizzeria de notre ville (Issoudun), nommée la Conca d'Oro et devenue célèbre à juste titre pour la qualité indéniable de ses pizzas purement siciliennes, dont la propriétaire et merveilleuse cuisinière venait de prendre sa retraite ; elle avait donc cédé l'établissement à son gendre après lui avoir enseigné toutes ses techniques, et celui-ci s'était associé avec un ami qui avait l'art de confectionner les crêpes, si bien que la Conca d'Oro offrait au choix le menu "pizzas" et le menu "crêpes"... C'était en 1997, et le nouveau patron fut heureux que je lui offre ce poème, qu'il intégra à sa brochure de menus.Aujourd'hui le spécialiste des crêpes a fait ses valises pour une autre région, si bien que mon poème n'a plus sa raison d'être à la pizzeria. Je vous l'offre donc ici.
Les photographies jointes sont tirées du net.
L'île d'Ouessant
La Conca d'Oro
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Ô toi qui prends le large au brumeux océan,
Que j’aime tes galets et tes rocs sur les grèves !
Tu viens du pays d’Ys où renaissent les rêves ;
Ta galette sent bon les prés du Morbihan.La sirène t’appelle aux récifs d’Ouessant…
Adieu, douce chaumine où ma mère affairée
A fait tourner la crêpe adroitement beurrée :
Moi, je vais vers le sud où me pousse le vent !*
Bonjour, riant pays du soleil et des vignes
Qui vis pousser les monts tout brûlants sur les flots !
J’ai quitté les brouillards pour goûter tes grelots :
La Sicile m’accueille où les barques s’alignent.Ô douceur de la nuit sur le port étoilé…
Je goûte la pizza fumante et boursouflée,
Rouge comme l’Etna, en son cratère enflée ;
Et le vin généreux de ma coupe a coulé !*
Là-bas rêve la mer en voyages féconde ;
Et moi, c’est en mangeant que je refais le monde.
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Par Aloysia* le 13 Mars 2013 à 12:00
Désert
Ignorance infinie
Surface plane et lisse aux envolées du ventSilence de la pensée
Où rêvent quelques pierres
Sous l’implacable ciel et l’insondable nuitFroid cosmique
Immensités sans fin du mirage de l’êtreComment ne pas penser
Que la Terre est un nid
Un cocon juste fait
Pour nous petits humains
PerdusUn cocon de lumière
De chaleur de beauté
Un prisme un miroir
Le reflet de ce dont nous avons
Tant besoin
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Par Aloysia* le 10 Septembre 2013 à 12:00
Je suis grand-mère pour la 5e fois.Voici la méditation que m'inspire cette naissance, associée aux images de levers de soleil sur la baie de Douarnenez et à la superbe musique de John Adams, "Hallelujah Junction" pour piano.
Apparition
Visage
Soleil
Naissance
Jour
Sourire
Entrelacés
Nous voguons
De main en main
Je te lâche
Tu me prends
Me déposes
Je m’éloigne
Et la tresse
Se poursuit
Le galet de la vie
Ricoche comme un faon
Sur les eaux de l’Amour
Il est moi
Il est toi
Il est lui
Il est tout petit
Il est très vieux
Il est nous tous
Bonheur
D’être là
Et d'éclore
Tous ensemble
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