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Par Aloysia* le 22 Janvier 2009 à 12:00Bourges la nuitPhoto Jean-Pierre Gilbert (gilblog)
Étroite rue montante
En pavés inégaux
Vers une cathédrale
Et je bascule hors tempsJe l'emprunte et voici
La maison du luthier
Des odeurs de vernis
Emplissent mes narinesLe tablier jauni
Les cheveux en bataille
L'artisan me sourit
Dans l'atelier obscur éclairé d'une lampe
Au chaud miroitementDes crins d'archets y pendent
Et des formes galbées attendant l'assemblage
Reposent dans les coins
De hautes contrebasses
Un violoncelle ambré dépouillé de ses cordesEt l'odeur de la colle ou de la colophane
Et celle des vernis qui imprègnent le bois
Pénétrantes et douceâtres
M'enveloppent et me grisent
Les larges établis couverts de vieux outils
Et les petits violons
Qui pendent au plafond
Tout me fait chavirerUne antique fenêtre ouvre sur une cour
Pavée de pierres grises
Entre des murs austères
Et soudain retentit le son grave et pensif
D'une cloche tout près
La cathédrale est là puissante et protectriceJe suis au moyen âge
Dans un cocon de rêve
Très loin avant les temps
Que l'on prétend « modernes » et qui ne sont qu'éteints
Au tréfonds d'un passé où dans le cœur des villes
Lorsqu'on gravit les ruesJuste en dessous de Dieu qui règne dans la pierre
Il y a l'Instrument qui vibre dans le bois
Afin de Le chanter.Nota : ce poème s'inspire de la boutique de Jacky Gonthier située rue Bourbonnoux à Bourges, mais aussi de deux autres boutiques de luthiers que j'ai visitées, l'une à Orléans juste en montant vers la cathédrale, et l'autre à Tours, non loin de celle-ci.
Ce qui rend les instruments à cordes si attachants, c'est qu'il y a un contact charnel et sensible avec l'instrument dans son dépouillement et sa fabrication. On les fabrique comme des poupées, on les habille, on les pare... Et cet art qui tient de la magie se plaît en compagnie des vieilles pierres et de la spiritualité.
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Par Aloysia* le 19 Août 2009 à 12:00
Nous ne sommes pas les seuls à exhiber nos vieilles locos à vapeur. Il y a quelque temps, je vous montrais celle-ci, photographiée en gare de Paimpol où elle tracte avec vaillance les touristes dans le circuit intitulé" les Vapeurs du Trieux". C'est une Pacific, dont le schéma de roues (ooOOOo) se lit "231".
Voici maintenant une locomotive Mikado, reconnaissable à la disposition de ses roues selon le schéma : oOOOOo, c'est à dire 141 (voir ici l'article de Wikipédia : la ou les petites roues avant supportent l'essieu mobile, pour virer ; les grosses roues centrales portent les machines , la petite roue arrière porte la cabine de pilotage).
Elle été photographiée par ma fille Sylviane lors de son récent voyage au Japon.
J'en profite pour vous donner à relire mon poème à la mémoire d'Arthur Honegger, qui composa un mouvement symphonique en l'honneur de cette locomotive française - la Pacific 231.
PACIFIC 231À la mémoire d'Arthur Honegger
Souffle
Crache
Siffle
Grincement d’essieux
Lourde machine en marche
Tu pars pesante et tu martèles à coups de reins
Le sol des rails où tu t’ébranles
Monstre masse de ferrures énormes
Et tu pars et tu files et tu t’élances au long de la campagne
Et tu cours à travers les champs que tu dévoiles
De part et d’autre de tes flancs en bandes délirantes
Et tu files au vent tel un cheval au grand galop
Fendant le paysage en Reine que tu es
Et soudain tu te cabres
Arrêt Il faut stopper
Et voilà tu arrives
Une gare est là-bas
Il te faut enchaîner peu à peu tes essieux
Et tu lâches un grand jet
De vapeur jusqu’aux cieux
Et tu viens
Peu à peu
T’arrê-
Ter
Martine Maillard
Tous droits réservés
Et cette fois, une vidéo de Youtube que je trouve vraiment très bien faite ! J'adore les trains - surtout ceux d'autrefois, où l'on pouvait choisir sa place, se promener, regarder les rails filer vers l'arrière... D'ailleurs, enfant j'ai eu l'occasion de monter dans un "train à vapeur" (pas un "pour touristes" !) et j'en avais été très impressionnée.
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Par Aloysia* le 1 Mars 2012 à 12:00
Sandrine Moreau est au violoncelle et moi-même au piano (tous droits réservés).
Poème déjà publié en 2006 accompagnant une musique que j'ai composée : Aspiration, pour violoncelle et piano, jouée ici en privé et de façon totalement improvisée... C'est une première lecture, donc avec des erreurs, mais l'enregistrement en est bien meilleur que celui du soir du concert.Pleurs des roses
Des plumes envolées
Des pétales séchés
Pépiements déchirants des oiseaux du couchant
Nuit d’encre puits sans fond
Racines agrippées à la terre calleuse
O vie absente à soi-même
Épuisée par la traite implacable
Entends ce doux murmure
Il est ma voix profonde
Un détour un adieu un lumineux abîme
Un lieu de solitude un infime
Soupir
Mon cœur a perdu ses couleurs
Il ne sait plus qu’entendre
Et dessiner sa vie
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Par Aloysia* le 2 Novembre 2012 à 12:00
Image du netInstrument magique
tu vibres sous les doigtsAu piano l’enfant rit
faisant tinter les notesMais quand l’archet se pose
tout se tait pour l’entendreRépéter
répéter
jusqu’au son parfait
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