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Par Aloysia* le 14 Décembre 2011 à 12:00
La nuit s'épand ainsi qu'une onde
Épaisse et âcre
Chaque jour plus profonde
Et plus noire que l'encre
Avec le vent qui souffle et la pluie opiniâtre
On croirait se noyer
Dans un vortex brunâtre
Aux ailes déployées
L'arbre s'est dénudé et plie sous les rafales
Fouetté par l'averse
Il se laisse glisser dans la nuit qui l'avale
Au vent qui le traverse
Nous allons par le fond
Navire démâté
Tout devient déraison
La vie est emportéeMais dans le cœur de l'arbre est un puits de silence
Un lieu qu'on ne voit pas
Mais qui demeure et pense
Tout bas
Et quand je me recueille au chaud dans ma poitrine
Il y a ce cœur-là
Qui chante et s'illumine
Si bas
Les bruits les sifflements les hurlements du monde
Rien ne peut étouffer cette étrange chaleur
Cette lueur qui monte
Ce silence invisible et que l'on sent vainqueur
Il suffirait d'un rien
Pour qu'il naisse au grand jour
Mais son sourire advient
C'est celui de l'amour
Alors la grande nuit tout à coup se déchire
Car Noël est venu qui ouvre les fenêtres
La fenêtre à la vie qui est un grand soupir
La fenêtre à l'amour qui fait tout reparaître
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Par Aloysia* le 12 Juin 2012 à 12:00
(Réédition)
J’ai passé les rideaux translucides des sources,
J’ai écarté les pans obliques des cascades,
Et j’ai porté mon ciel jusqu’à l’humble fontaine
Glissant comme une ondée du coquillage blond.
Une nymphe y dormait sur un lit de feuillages :
Son sourire égaré en était le trésor,
Ses cheveux reflétaient l’écume des rivages...
Dans sa main étoilée sommeillait l’oiseau d’or.
J’ai posé mon offrande entre ses émeraudes
Et rafraîchi mon front à sa rosée d’avril.
L’averse scintillait… Étais-je vive ou morte ?
Je rêvais à genoux la naissance du monde.Extrait du "Rossignol d'Argent"
© Les éditions Saint-Germain-des-Prés
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Par Aloysia* le 9 Juillet 2012 à 12:00
Dans ma quête du Féminin Sacré, il y a quelques années, j'ai écrit ce poème traduisant le désir de la retrouver au fond de moi, "Elle" - qui peut s'écrire aussi "Aile", puisqu'elle est l’Âme, celle qui élève à une autre dimension, à travers le plus parfait Ici et Maintenant, l'Instant figé d'une course vertigineuse... Le poème lui-même adopte la forme d'une aile d'ange, vue de profil.
Puisque la vie n'est qu'un bruissement d'aile
Du premier jusqu'au dernier jour,
Puisque mûrir c'est n'avoir plus que d'Elle
En guise d'Amour,
Je veux périr
Sans coup férir,
Je veux transir
Dans l’œuf qui vire...
C'est là que fuit l'abîme
Dont la nichée s'exhume
Comme une fraîche couvée,
Dans sa dentelle de larmes arrosée.
Oh ! Que naisse d'un flot limpide
L'unique fleur du Jour,
Celle dont le pétale
Sort de ma peau, de mon ventre et de mes reins !
L'âcre et douce mystérieuse envolée,
Issue de l'ignorance au lointain fabuleux,
La seule peine infinie qui vaille
Qu'un souffle m'ait jamais traversée !...
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Par Aloysia* le 14 Octobre 2012 à 09:00
Une parenthèse poétique avant le prochain article consacré à Nicole Gdalia. C'est Mamadomi, avec son article sur le vent, qui m'a donné l'idée de publier ce poème, écrit il y a un certain temps dans un recueil que j'ai intitulé "Mystique" et qui n'est pas encore édité.
Le vent : illustration d'Henri Galeron pour Gallimard jeunesse.
O Maître enseigne-nous la Parole du Vent
Lorsqu’il passe sauvage au-dessus des montagnes
Et que son sifflement retentit longuement
Dans la plaine endormieO Maître enseigne-nous la Parole du Vent
Lorsqu’il flotte au-dessus des villes infinies
Et qu’il glisse le long des couloirs gris des rues
Jusqu’au fond des jardinsO Maître enseigne-nous ce que nous dit le Vent
Lorsqu’il bruit doucement dans les cheveux des arbres
Et qu’il fait frissonner les roseaux et les saules
Penchés au bord de l’eauO Maître enseigne-nous ce qu’il nous dit vraiment
Lorsque nous l’absorbons et qu’il nous envahit
Lorsque nous l’inspirons et que nous l’expirons
Et qu’il nous abandonne*
O Maître Tu savais ce que m’a dit le Vent
Lorsqu’il m’a pénétrée de son immensité
Et que de sa richesse et de son clair espace
J’ai été transforméeO Maître bénis-moi et bénissons le Vent
Qui fait vivre le monde et nous fait vivre en Lui
Et qui porte la Vie au-delà des Tempêtes
Jusqu’aux plaines du CielMartine Maillard
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Par Aloysia* le 22 Février 2013 à 12:00
Au fond sous les pierres
Dort un lac très ancien
Résurgence d’un passé oublié
Mais pur comme cristalSi tu pouvais
Une fois seulement
Descendre jusqu’à lui
Tu serais inondé de sa beauté
De sa candeur
De sa limpiditéAlors
Tu te fondrais en lui
À jamais
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