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Par Aloysia* le 8 Mai 2006 à 12:00
Extrait de la fresque de Michel-Ange : la Création d'Adam
Je savais
Que nos mains aveugles se toucheraient
Dans le vide du temps
Je savais
Que l’étincelle ferait surgir des mondes
De nos deux abîmes
Je savais
Ma pâleur et ma chute
Et ton envol de feu
Je savais qu’en tes doigts je deviendrais poussière
Je savais
Ton mystère d’été
Et le temps qui me change en feuille de risée
Et l’odeur de ta vie qui colore mon sang
Et l’épaisseur du jour qui te crée ou t’efface
Mais le dieu s’est glacé
Et je sais ton sourire
Il m’a tuée
Je sais aussi
Que sous mes pas
Naissent les fleurs que tu désires
L’ombre de ton regard
C’est moi-même immobile à ta source
Et tes gestes dorés
Sont mon reflet dans le miroir
Un vol suffit
Je le savais
Mais les étoiles nous entraînent…
Le Rossignol d'Argent
© Les éditions Saint-Germain-des-Prés, 1974
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Par Aloysia* le 22 Décembre 2006 à 12:00Fille au yeux brillants
Au cœur d’oiseau
Aux cheveux brûlés de soleil
Qui fuis comme l’éclair chaud à travers les feuillages
Prends garde à mes bonds souples de chat sauvage
Car je te piège interminablement
Quand je te tiens captive au filet du regard
Craintive tu te détournes
Et te métamorphoses en forteresse d’épines
Grand Sphinx aux yeux aveugles et remuant ses ailes
Mais je t’attends
Tapie au pied d’une arbre
J’épie l’écroulement de tes mirages sans corps
Aussi patiente que la racine de l’arbre
J’attends que tu m’oublies
Et que tu redeviennes
Ce flexible roseau mollement agité par la brise
Dont je tirerai la plus belle musique
Qu’ait pu rêver mon âme
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Par Aloysia* le 28 Mars 2007 à 12:00Note : ce poème, écrit sous l'effet puissant de la représentation du "Parsifal" de Richard Wagner à Bayreuth en 1970, tire son titre d'un rapprochement entre la nationalité anglaise de l'interprète féminine de Kundry - Gwyneth Jones - et de son rôle qui est celui d'une "folle"- folle parce qu'elle est ensorcelée et lutte contre la force qui la domine dans des hurlements qui prennent au tripes -, mais aussi assez proche du thème "ophélien", car à la fin, déliée de sa faute par le courage de Parsifal, elle sombre dans une mort bienheureuse qui évoque, avec le fond laiteux du décor, une sorte de dérive berçante.
Le Jour finit
Ma Nuit s’enfuit
Ah fuir là-bas
Oh fuir
Loin des monstres sordides
Que l’aveugle clarté se déchaîne
Et que je croule
En vagué éclaboussée
De pierres silencieuses
O ma noire divinité glacée
Où es-tu mon Sourire
Je t’aime
Blanche colombe
Des soupirs effacés
Toi que mon ange ténébreux
A baptisée sans bruit
Entre mes cieux changeants
Rivière immaculée
Gerbe enflammée
Tu es ma griserie
Vertigineuse
Mon averse
D’ambre
Et d’or
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Par Aloysia* le 17 Septembre 2008 à 12:00
Dans Toulouse-la-Rose
L'Amour se niche au creux des fosses
Dans les sous-sols des bars de nuit
Sur les bords du canal et tout au long des rues
L'Amour chemine et s'effiloche
L'Amour s'empoigne et s'égratigne
L'Amour se crie et se délie
L'Amour s'enivre et s'empoisonne
Dans Toulouse-Rêveuse
Sur les balcons ornés de vigne vierge
Par les hauteurs de Jolimont
Deux hirondelles ont niché cette nuit
Bien loin bien loin des voix malsaines
Là-haut près des étoiles
Dans l'envolée du ciel rose et bleuté
Elles ont vu la cité endormie
Et le bourdon continu des voitures
Les a bercées ainsi qu'un cœur
Battant sous un corsageElles ont rêvé du soleil de midi
Des matins enchanteurs
Leurs ailes doucement repliées sous leurs têtes
Puis elles sont reparties
Dans un pépiement de joie
Comme une seule flèche
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Par Aloysia* le 13 Janvier 2011 à 12:00
Tes yeux sont grands ouverts
Tu lèves tes bras sur le monde
Tes bras sont grands ouverts
Tes cheveux volent sur le monde
Le ciel est grand ouvert
Les arbres roulent sur ton front
Oh léger léger comme la brise
Tu passes et te confonds à l'air
Le miroir t'absorbe et tu baignes en moi
Le miroir te rejette et mes larmes se glacent
La mer monte et m'engloutit
La mer baisse
Et la petite fille m'emporte coquillage
Je me fonds au soleil
Je ne suis plus que ton empreinte dans le sable
Extrait du recueil "Le Rossignol d'Argent"
publié à Paris en 1974
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