•  
      Après les deux articles de présentation (ici et ), il est temps aujourd'hui que je vous fasse découvrir ces textes qui nous ont fait 
    tant rêver, jeudi soir, dits par la bouche tantôt de l'un, tantôt de l'autre des lecteurs (se faisant écho ou se répondant) et même ensuite de Nicole.

     

    Nicole-Gdalia-03.JPG

     

        Ils les avaient tirés de cette superbe anthologie qu'est l'Alphabet de l'Éclat (présenté dans l'article précédent), en les groupant par thèmes sous 5 séquences successives. Ce sont des textes souvent courts et dont les vers sont également plutôt courts et, à de rares exceptions près, sans titres. Je vous en propose quelques-uns, et intercale pour rappeler l'atmosphère de la soirée des extraits d'une oeuvre de Robert Bichet : "Mes Saisons de Condé", plus exactement de la partie intitulée "L'automne", qui est justement très calme et offre les tams-tams avec le vibraphone que nous avions, avec en plus les Ondes Martenot de Francesca Paderni. 

     

     

    Lorsque convergent les dimensions

    j'aime
    j'aime tes yeux verbe
    je m'y enroule paresseusement
    j'aime
    j'aime tes mains chant
    au rythme de nos dires
    et le manège est là qui m'enivre 
    et m'oublie

    aux aspérités de la vie

     Extrait de Racines (1975)

      

    Entre l'écart du haut
    et l'écart du bas
    flamboie
    - le simple -

    dire le simple
    être le simple

    simple simplicité
    des choses naissantes
    dans la vêlure de l'aurore 
     

    Extrait de Les Chemins du Nom (1977)

     


    Simplifier le multiple
    jusqu'à l'un
    se rendre de la périphérie au centre 
    du variable à l'Invariable
    abandonner l'étain, le cuivre, le mercure
    pour la mystérieuse alchimie
    quitter l'imparfait vers le parfait
    s'avancer dans le soleil
    approcher le Grand Oeuvre...

    Lui et Elle
    se tenaient face à face
    dans un saint tremblement
     

    Extrait de Mi-dit (1987)

      

    Se saisir du langage
    vêtir ma voix 
    de l'espérance du mot 
    en extraire l'étincelle
    secrète combinaison
    de la lettre et du chiffre
    géométrie créatrice de
    l'alpha et l'omega
    la forme
    purifiée à l'extrême
    appréhende l'harmonique signature
    le ton est juste

    et le poète aura le timbre du
    prophète
     

    Extrait de Monodie (1997) 

     

     

     

    Par une sombre nuit
    Jacob vit en songe 
    une échelle
    se dresser
    au sol les pieds
    le sommet dans la nue
    des anges descendaient et montaient 
    messagers du Séparé
    ils l'éprouvèrent dans sa force
    assurément trembla-t-il 
    je suis dans la Maison de Lumière...
    plus tard il jouta avec un inconnu 
    Jacob en ressortit boiteux mais victorieux

    dans cette rencontre
    il avait reconnu le face à face de
    l'homme avec son propre éclat

     

    Extrait de La Courte Échelle - Harmoniques (1994) 

     

     

          Mais il y aurait tant de poèmes à citer, que j'ai créé une catégorie "Nicole Gdalia" et mis un (1) à cet article, afin de pouvoir en citer d'autres ultérieurement. Je vais m'arrêter là pour aujourd'hui, vous invitant à imaginer l'atmosphère recueillie de notre soirée, grâce aux quelques images et aux extraits musicaux ajoutés. Je précise d'ailleurs que Nicole Gdalia, qui parle souvent de la musique dans ces poèmes (vous le verrez plus tard !) avait demandé elle-même à ce qu'il y ait une théâtralisation de la soirée ainsi que des ponctuations musicales.

     

    Nicole-Gdalia-08.JPG
    Robert Bichet durant sa prestation : au fond, les tams-tams chinois, à droite, le ressort Baschet. 

     
     
     
     
     
     

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  •      Mon éditeur,
    Stellamaris, habite Brest, et il aime la poésie classique. Deux raisons pour lui de rencontrer Pierre Lamy, un enseignant à la retraite qui a exercé sur l'île de Molène, au large du Finistère vers Ouessant, et qui excelle dans la littérature humoristique en vers.

     

    Ouessant-Molene.pngCarte empruntée au site de Wikipedia, sur laquelle j'ai ajouté Lampaul-Plouarzel

     

           Non content de chatouiller l'alexandrin, ce dernier affectionne particulièrement le sonnet, qui lui procure juste l'espace nécessaire à une évocation (ou dans son roman burlesque "Petits meurtres à Lampaul-Plouarzel", juste l'espace d'un chapitre) mais il utilise cette forme dans toutes sortes de variantes plus ou moins usitées qui la rendent agréable et conviviale (la longueur des vers varie, les tercets sont déplacés..., et souvent des libertés s'invitent dans la prosodie) ; sans parler de la richesse du vocabulaire et du recours à un argot bienvenu et haut en couleurs.

     

    molene.jpgMolène, vue aérienne trouvée sur le net

     

     

        Voici comment il se définit lui-même dans les tercets d'un de ses sonnets :

    Dans ce pays perdu, quelque part en Bretagne,
    Je vieillis simplement auprès de ma compagne.
    Un modeste penty nous tient lieu de manoir.

    Pour me désennuyer et meubler ma retraite,
    J'y bricole en secret, me la jouant poète,
    Des vers non déclarés et des sonnets au noir.

     

       Le polar lui-même, qui se déroule sur vingt-six sonnets, est écrit avec un humour et une verve qui tiennent en haleine. Après une ouverture en grisaille reprise à la conclusion comme un générique musical qui revient, nous découvrons le meurtre de Fernande, fille de joie connue dans un bar du quartier de Recouvrance à Brest, et le capitaine de gendarmerie Bellec est lancé sur l'affaire.

    Capitaine à trente ans, venant de la mondaine
    (Il avait commencé sa carrière à Paris),
    Ce flic de haut niveau, sans la moindre bedaine,
    Sur les mœurs des puissants avait beaucoup appris.

     

       Malgré les efforts et la sagacité de Bellec, qui roule à moto et admire Rimbaud, deux autres meurtres suivront, détruisant la routine tranquille de la petite bourgade.

     

     - Bellec ! Dans mon bureau ! glapit le commissaire,
    Un tondu rondouillard aux yeux de marcassin ;
    On passe pour des cons dans tout le Finistère,
    Vous allez me coffrer vite fait l'assassin !

    (...)

    Plutôt que de hanter les bars de Recouvrance,
    Retournez, c'est un ordre, enquêter à Lampaul !
    Et n'en profitez pas pour passer des vacances !
    "A l'Ouest, toujours à l'Ouest", comme dit Tournesol.

     

      Complètement séduite par l'ambiance, je crois bien que c'est moi qui irai passer des vacances à Lampaul, prochainement ... Ne serait-ce que pour découvrir ces îles dont, en fin d'ouvrage (pour clore la partie appelée malicieusement "Papiers de vers"), Pierre Lamy tente une évocation avec cette courte histoire d'un jeune rencontré dans un petit bistrot de Molène lors d'un coup de vent, et qui lui parle du cormoran qu'il aurait apprivoisé, dans l'espoir de l'utiliser pour la pêche...

    port-de-molene.jpgLe port de Molène

     

         Ce petit livre, qui ne mesure que 15x10 cm et compte 83p. se balade dans la poche et se manie avec une aisance très sympathique. Je vous engage à en lire les premières pages sur le site de l'éditeur, où vous pouvez l'acquérir franco de port.

     

    Petits-meurtres.JPG

     

     

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    Brouillard.JPGPhoto tirée du blog de Duszka (en lien)

     

      Comme la Bretagne, le Berry est un pays où pullulent les histoires mystérieuses... Terroir dans lequel les "sorcières" ont trouvé la vibration nécessaire aux maléfices ou aux bienfaits qu'elles voulaient dispenser, nuits de terreur traversées par les voyageurs perdus dans la brume ("La Mare au Diable") ou obligés de marcher à travers des campagnes balayées par le vent après minuit, lorsque le démon s'y promène et que l'on doit l'apprivoiser en lui jouant de la cornemuse...

      

    Le-Berry--groupe-floklorique.gifLe Groupe folklorique "le Berry"

     

        En ce qui concerne Nathalie Gayou cependant, quoique berrichonne de souche, elle n'y croit guère : elle s'intéresse à sa région parce qu'elle est attachée à ses traditions, à son passé, à son parler aussi, mais élevée dans un milieu bien cartésien elle n'a jamais ajouté foi aux légendes et leur a toujours cherché une signification scientifique.

     Issoudun LaTourBlancheIssoudun, la Tour Blanche (du nom de la Reine Blanche de Castille qui y vint) 

     

        À Issoudun, sa ville natale où elle vit et travaille toujours, se tisse une longue histoire depuis le moyen âge et même au-delà (voir ici). Idéalement située, au centre de la France en surplomb de la rivière Théols qui se jette dans l'Arnon lui-même affluent du Cher, Issoudun est au XIIe siècle une bourgade importante et très armée, à la frontière des royaumes de France (dirigé par Philippe Auguste) et d'Angleterre (l'Aquitaine, gouvernée par Richard Cœur de Lion). Des templiers s'y fixèrent, comme on peut le voir dans le livre de Jean-François Donny consacré à l'église romane de Saint-Lizaigne (toute proche) ou dans le livre de Nathalie Gayou, qui justement évoque le drame de ces chevaliers exécutés sur l'ordre de Philippe Auguste, jaloux de leurs biens et de leur influence.

        Après la Révolution Française, l'importance d'Issoudun s'accrut au plan commercial, à cause de sa position de carrefour entre les pays d'oc et l'orléanais, antichambre de la capitale, à quoi s'ajoutèrent ses importantes activités en matière de tannage du cuir et de viticulture. C'est là que Balzac, qui s'y réfugia plusieurs fois sur l'invitation de son amie Zulma Carraud, situa le décor de son roman "La Rabouilleuse". 

     

    Promenade Frapesles 04La maison de Zulma Carraud avec la chambre de Balzac. 
    Le balcon de style colonial fut ajouté au début du XXe siècle.

     

         Il existe à Issoudun, derrière l'hôpital, une petite rue excentrée en bordure de voie ferrée qui porte le nom de "rue de la Chapelle du Pont". J'ignorais la raison de cette dénomination, et c'est Nathalie qui m'en fit comprendre l'origine.

     Carte Issoudun est(cliquez sur la carte pour l'agrandir) 

     

       Dans le roman fondé sur des faits véridiques concerné par cet article, elle raconte comment par hasard elle y acheta une maison ancienne où bientôt se produisirent des faits inexpliqués, si inquiétants qu'elle finit par demander l'avis d'une personne "sensitive" en laquelle elle avait une totale confiance. 

       Mais je n'ai que trop parlé ! Rendez-vous sur cet article pour voir ce dont il s'agit, et je reviendrai peut-être dessus par la suite...

     

    Couverture-Le-myste-re-de-la-chapelle-du-pont.jpg

       

     

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    Bouddha-au-jardin-29mars14.jpgMon jardin aujourd'hui

       Pour ceux qui se demanderaient ce qui m'occupe en ce moment loin des blogs, voici d'abord une image que je leur destine. Et puis j'ai deux activités dont je peux vous faire part :

    - Premièrement, j'ai un second blog sur lequel je viens d'écrire un article que je vous invite à visiter (et à commenter) auquel fait suite une vidéo que j'ai enregistrée sur youtube en "non répertorié", mais que ceux d'entre vous que cela intéresse peuvent suivre à cette adresse

    - Deuxièmement je suis en train de publier deux nouveaux recueils qui vont paraître d'ici deux semaines aux éditions Stellamaris ; en voici les couvertures (cliquez sur chaque image pour l'agrandir en pdf).

    Regards-couverture.jpg
    Aimer-a-l-infini-couverture.jpg

        Au départ, je pensais n'en faire qu'un seul ; et puis j'ai senti qu'il y avait trop de disparité de styles, Regards étant dans la lignée d' Instants Secrets et de mes poèmes les plus récents, Aimer à l'infini contenant des poèmes plus anciens que je n'avais pas encore eu l'occasion de publier. 

       Ainsi mes lecteurs auront le choix et chaque recueil sera moins cher que si j'avais préféré un "gros pavé" (comme Instants Secrets) ; mais ils contiennent tous  deux des dessins de moi en couleurs ! 

     

        À bientôt donc, et j'espère que vous les aimerez !

     

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  •    Ça y est, le premier de mes deux recueils est paru ! Stellamaris tire vraiment plus vite que son ombre...    

    Regards.jpg
    (Format 140x210 mm, 58 pages noir et blanc et 4 pages couleur.)

     

        Cliquez sur l'image pour atteindre la page éditeur où vous pourrez :

        -  Lire les premières pages du recueil dans un wobook

        - Le commander à tarif préférentiel (12€35) et franco de port.

     

     

     

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