•     Ça y est ! Mon second recueil vient de paraître ! Et celui-ci, à la différence du premier ("Renaître") qui reprenait des poèmes de jeunesse, ne contient que des poèmes récents, composés à l'occasion de ce blog en hommage à la nature, aux voyages, aux paysages rencontrés ou aux diverses occasions de la vie. De plus, il est d'un format plus large, d'une typographie plus agréable également, et beaucoup plus épais.

        J'y ai ajouté par-ci par-là, en noir et blanc, les photographies qui les accompagnaient sur ce blog, ce qui en fait un recueil fourni et attractif, qui peut se lire dans tous les sens, par la fin comme par le début, avec des poèmes drôles, des haïkus, des acrostiches, tout cela classé pour le confort du lecteur.

     

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              Cliquez sur l'image pour voir la couverture entière et obtenir un aperçu du contenu.

                Au prix public de 16€40, le livre est vendu sur internet avec 5% de réduction (= 15€58) et franco de port, ici (paiement proposé par Paypal).

     

          J'espère qu'il vous plaira !

     

     

     

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  •    Convaincue comme je le suis que les "Martine" sont des filles très bien (ce qui n'enlève rien aux autres, évidemment !), c'est avec grand plaisir que je vais vous parler de ce roman, publié dans une édition plutôt "Jeunesse", mais qui s'adresse à des "plutôt adultes", dans un langage d'une saveur et d'une originalité délicieuses.
         

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        Sur le site des éditions Sarbacane, il est déjà difficile de trouver un auteur, ceux-ci n'étant pas listés par ordre alphabétique (comme vous pouvez le voir ci-dessus), n'étant pas accessibles non plus par le module "recherche par mot-clé", et enfin n'ayant pas de page spécifique ; donc pour trouver Martine Pouchain ainsi que la présentation de son livre, je préfère vous offrir des copies d'écran.

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          C'est le premier roman que je lis d'elle, et j'avoue que je ne la connaissais pas du tout lorsque la bibliothécaire m'a dit : "Oh ! je vous conseille celui-ci ! Il est très bien ! Vraiment très bien !"

          Elle s'excusait presque en ajoutant : "Ce n'est pas du fantastique ni de la Science-fiction, c'est une enquête... mais il y a aussi une histoire d'amour... enfin, je vous assure qu'il devrait vous plaire !"

          Je ne sais plus trop ce qu'elle a ajouté ensuite, mais les enquêtes, moi, je n'avais rien contre.

         Cependant quand j'ai commencé le livre, j'ai été immédiatement surprise : Martine Pouchain le présente comme une pièce de théâtre... un peu comme dans "Poil de Carotte" : les personnages sont indiqués, avec leur nom et qui ils sont, "par ordre d'apparition" de surcroît ; alors, non seulement on a une vague idée du sujet dès le début, mais en plus par la suite on peut se reporter à cette présentation, qui m'a bien aidée parfois quand je m'emberlificotais sur untel ou untel. Et ensuite, tenez-vous bien, on a la liste des musiques de fond (ou plutôt avant, pardonnez-moi : elle appelle cela la "bande-son") ! Alors là... inattendu, c'est sûr. J'ai bien ressenti l'ambiance lorsqu'il s'agissait de musiques classiques, que je connais, mais moins lorsqu'elle a utilisé des chansons en anglais, que d'autres peut-être connaîtront davantage. Tôt ou tard, ce roman sera adapté au cinéma, c'est certain ; en tous cas, elle a voulu sans doute évoquer l'ambiance sombre de bien des scénarios policiers actuels.

    Acheux-en-Vimeu.jpgLe village d'Acheux-en-Vimeu (image tirée du site), dans la baie de Somme.


        Le héros, c'est Vilor : drôle de nom, que son père lui a donné parce qu'il était communiste et que cela formait les initiales de "Vladimir Ilitch Lénine est l'Organisateur de la Révolution"... Aussi tout le monde ou presque l'appelle-t-il Victor ! Mais c'est aussi le narrateur.

         Et c'est ainsi que l'on entre dans un parler simple et savoureux (qui emploie par exemple des expressions comme à la veux-tu voilà, ou bien on se la coule suave), en même temps que dans la tête d'un personnage sympathique et admirablement observé. J'oubliais de vous dire : il a 25 ans seulement ; mais  il dirige déjà la brigade de gendarmerie de la petite ville picarde où se déroule le drame, Etrenjoie... Bizarrement, le nom m'a fait tiquer : j'aurais lu plutôt Entrejoie, je trouvais que cela faisait plus village français ; mais enfin ce n'est pas grave : il y a bien Moyenneville, dans le Vimeu vert. Je pense que l'idée est de rester dans le registre de la comédie... malgré pourtant l'inquiétante tonalité du titre.

         Passons maintenant à la localisation : tout au début, nous lisons les remerciements de l'auteure au Conseil Régional de Picardie pour son soutien. Ah oui ? Et pourquoi... ?

         Nous ne tardons pas à le découvrir : les personnages du livre - du moins les plus anciens d'entre eux, ou ceux issus des milieux les plus pauvres - parlent patois ; le patois picard ! Le patelin en question est situé dans le Vimeu : la baie de Somme, donc ; mais apparemment le village gravite autour d'Amiens, dont on attend le procureur pour l'enquête.
        Voyons donc p. 21 :

    À peine le barbecue est-il disposé à recevoir les premières grillades qu'une pluie fine se met à tomber.
    « I pluvote » disent les vieux.
    Un quart d'heure plus tard, tout le monde s'est réfugié sous le barnum et s'empiffre de cacahuètes et de sangria.
    « I plut à clotchètes », disent les vieux.
    Encore dix minutes, et une retraite provisoire s'amorce vers le café de Fine Quinquet.
    « I plut à dagues.»
    (...)
    « Vos ne pauvouez point vos passer de moué, hein ? Allez, allez ! ressez pas là, z'allez attraper du mau ! » exulte-t-elle devant nos figures de chiens mouillés. 

       Bien sûr l'auteure nous propose un lexique, mais je suppose que vous comprenez tout comme moi, du moins approximativement, ce qui se dit ! Alors, si je vous dis que j'exulte moi aussi, parce que j'ai les trois quarts de mes ascendants originaires de ch'nord, parmi lesquels une grand-mère née à Bapaume - et qui parlait prévisément comme ça, quand on le lui demandait bien sûr !...

       C'est alors que vous êtes pris sous le charme de ce livre. Car l'enquête, évidemment, elle piétine ; et d'ailleurs Vilor ne se cache pas de songer "à une fichue série télévisée où tout tient entassé dans quarante-cinq minutes (...) ! Dans la vraie vie, rien à voir (...) . Il arrive même que cela devienne un cold case, affaire classée, non élucidée, sans Will Jeffries ou Lily Rush pour s'en occuper. "

        Mais vous, vous ne vous ennuyez pas, au contraire. La vie se déroule et petit à petit, vous en apprenez sur les gens, vous les voyez vivre, vous découvrez Vilor, son passé, son père peu aimant, sa mère disparue... Et vous êtes envoûté par la beauté des images, ou par la sagesse de Baptiste Candeille - dit "Tisse" -, cloué sur son fauteuil depuis 45 ans par la polio. Tisse invite son ami, pour chasser ses angoisses, à prendre modèle sur Popaul - un jeune considéré comme arriéré mental, qui est non loin de là grimpé à l'échelle d'une grange.

    « Regarde-le être heureux, reprend Tisse. Il n'a pas plus de souci qu'un chat. »
    Perché sur son échelle, Popaul trace de grands gestes souples en chuchotant quelque chose dans un curieux sabir, pot-pourri de picard et de baragouin. (...)
    « Qu'est-ce qu'il bricole ?
    - Un coucher de soleil, me répond Tisse.
    - Tu plaisantes ?
    - Lui ne plaisante pas. »
     La main de Popaul paraît en effet tenir un pinceau avec lequel il peindrait sur une toile grandeur de ciel. Ou une baguette pour orchestrer le crépuscule.

      Et vous voilà plongé en pleine poésie. Poésie, sagesse, profondeur... Car ce coucher de soleil n'est pas sans rappeler ceux du Petit Prince ; mais aussi les levers de soleil de Chantecler *.
        Bientôt, on comprend peu à peu que la nuit est un réel problème pour Vilor ; et la plume légère, amusée et riche en mots ignorés (comme "bistouille", qui signifie "café à l'alcool") de Martine Pouchain devient experte dans l'évocation de l'angoisse comme dans celle de la nature.

      Ma mère est morte pendant mon sommeil. J'étais trop jeune pour en garder un vrai souvenir, mais mon coprs en a conservé l'empreinte. Ou mon âme. Depuis, je crains la nuit comme si sa froide étreinte devait m'emporter à mon tour. Dans son ventre noir, tout devient menace, ressassement, folie. (...) Et l'angoisse me tient éveillé, m'enserre, m'étouffe, je tente de la chasser, je respire, j'écoute le souffle pénétrer ma poitrine, j'entends le cri inquiet d'un lièvre, sa terreur devient mienne, je prie pour que le blaireau l'épargne, j'inspire, un loir se faufile sous la toiture, j'expire, il grignotte, ronflotte, j'inspire, j'aspire à me détendre, j'expire, je ne me détends pas, j'inspire.
    Quand je sombre enfin, l'aube fait frissonner le soleil neuf.

      Un peu plus loin, c'est la sagesse qui l'emporte ; et puis la légèreté reprend le dessus.

    J'ai toujours pensé que les bêtes étaient bien plus douées que nous pour la vie. Elles ne cherchent pas plus loin qu'un nid à construire ou une proie à capturer, et elles ne préméditent pas de comment ça va tourner. Mais l'humain est une foutue bestiole à qui rien ne suffit, et dont le malin plaisir est de se mettre des crédits sur les épaules et des angoisses par-dessus.
    Les buissons craquettent en bas du jardin. Lièvre ? Hérisson ? Un lièvre, peut-être.
    Finalement, ce n'est ni l'un ni l'autre. Une paire de gros godillots en cuir de l'armée, un ticheurte troué et des oreilles décollées me signalent Popaul qui progresse à croupetons derrière les ronciers.

       Parfois la poésie est totale et fascinante.

    C'était une de ces matinées mordorées d'octobre. Les soleil cuisait les labours et une vapeur bleutée montait des sillons...

       Ou plus loin :

    Il s'est mis à repleuvoir. Ça dure une bonne partie du jour, et en milieu d'après-midi, de grosses touffes nacrées s'étirent à vive allure et galopent vers l'Occident, histoire de finir en beauté dans l'horizon fauve...

       La vie cependant suit son cours au café de Fine, où l'on parle météo :

    « Ch'est rin qu'eune dosse, disent les uns.
    - Ch't'eune seuce.
    - Peinses-tu, jusse eune trimpète.
    - Moi je dirais plutôt eune grinchée.
    - Eune grinchée ou... eune éclaboussure ?
    - Eune brouée, peut-être bien... »
    (...) Là-dessus, le T'chot ** qui gambade entre les tables nous rajoute son grain de sel :
    « Brr, fait une chaleur de poule, hein ? »
    (...)
    « Par ici, la terre est amoureuse, elle colle à la semelle », dit parfois Baptiste Candeille qui est pourtant mal placé pour savoir de quoi il retourne. 

       Mais on se rapproche de la fin du livre, et toujours pas d'évolution dans l'histoire... On a bien quelques idées qui affleurent, mais tous les "méchants" qu'on n'aime guère sont disculpés, et les autres sont tous des êtres souffrants que l'on n'aimerait pas voir inculpés. C'est Baptiste Candeille qui peu à peu dénoue les fils...

    De fil en aiguille, les choses ne semblent plus aussi graves qu'elles en avaient l'air, comme si le Bien et le Mal n'étaient que les deux visages de Dieu.
    « La plupart des gens, vus de l'extérieur, nous paraissent plus cohérents que nous. Et plus forts, dit encore le vieil homme. Alors qu'à l'intérieur, le plus souvent, ce sont seulement des types qui font leur possible, qui se coltinent les aléas, et qui souffrent comme tout le monde. Même les plus mauvais. »

      Il ne reste alors plus qu'une vingtaine de pages, pour un dénouement auquel on ne s'attend pas du tout... Emporté par le caractère familier et enjoué du style, on a versé peu à peu dans une tragédie qui se voulait étouffée, et qui éclate au final, vous laissant bouleversé, le coeur serré.

     

         Un très, très beau livre, vraiment !

     

     

        PS : Il y a beaucoup d'articles sur le net consacrés à ce roman (ici, ici et , ou ). Cela prouve qu'il fait vraiment un tabac !
        Il y a aussi le site personnel de Martine Pouchain. Elle n'en est pas à ses débuts ! Dommage que je ne l'aie pas remarquée plus tôt. Si l'on ne s'en tient qu'à sa biographie officielle elle en est à son 22e livre ! Elle a commencé par des romans historiques chez Gallimard jeunesse (folio junior), pour passer à la science fiction chez Magnard (Tipik junior), puis à des romans psychologiques chez Syros... avant d'arriver chez Sarbacane, en passant par Nathan, Flammarion, Oskar, avec des enquêtes, des problèmes de pauvreté et de société, des aventures en pays lointains... Chapeau bas ! 

     


    * « Je pense à la lumière et non pas à la gloire. 
    Chanter, c'est ma façon de me battre et de croire ; 
    Et si de tous les chants mon chant est le plus fier. 
    C'est que je chante clair afin qu'il fasse clair ! »
    Edmond Rostand, Chantecler, acte II. 
    ** le Petit, un gamin du village. 

     

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       Les éditions Stellamaris, lancées depuis maintenant un an et demi et basées à Brest (d'où leur nom, qui signifie "l'Étoile de la mer"), ne cessent de nous surprendre, avec des publications toutes plus intéressantes les unes que les autres.
      Orientées d'abord vers la poésie, elles ont déjà publié douze recueils de poésie dite "classique" - aux formes fixes -, et onze recueils de poésie dite "libérée" - de forme aléatoire -, ce qui n'empêche pas la rencontre de poèmes de forme classique dans les recueils de style libre, et de poèmes "libres" dans les recueils de style classique, comme nous le verrons... 

        Mais les éditions Stellamaris ne se cantonnent pas à la poésie et, accueillant les romans, les essais, les pièces de théâtre, ont déjà à leur catalogue huit ouvrages de ce type.

        En suivant le lien indiqué ci-dessus vous trouverez, non seulement le catalogue, mais aussi des critiques et analyses de tous les ouvrages publiés ; cela dit, auteurs, n'oubliez pas de vous adresser à cet éditeur ! Il offre à ses auteurs des conditions privilégiées !

     

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       Parmi les dernières plaquettes publiées, ces "Souvenirs du Berry", de Dominique Thomas, m'ont émue et ravie à la fois.
        Musicienne autant que poète, Dominique Thomas a voulu ressusciter d'anciennes formes classiques, qu'elle manie avec un charme délicieux. Cela ne l'empêche pas, comme je vous le disais plus haut, d'utiliser également des formes libres quand le cœur lui en dit, si bien qu'elle réussit à nous offrir pour chaque texte une forme qui colle parfaitement à l'idée. D'ailleurs, des formes, elle en a retrouvé de multiples ! Si bien qu'aucune monotonie ne vient traverser ce recueil dont de plus chaque poème est nourri d'une inspiration sincère, ne laissant jamais place au verbiage, à la redondance ni à ces chevilles dont bien d'autres restent trop dépendants.

        Si la première partie réunit des poèmes écrits alors qu'elle possédait une maisonnette dans le Haut-Berry, une seconde moitié nous en propose d'autres, toujours de la même grande qualité. 

        C'est pourtant de la première partie que je vous en livrerai deux extraits, l'un en vers plutôt classiques - mais personnalisés -, et l'autre en vers libres. En effet, vivant moi-même dans le Berry, j'ai adoré ses emprunts au patois, qui apportent à la musique naturelle de ses vers une saveur toute particulière.

     

    Le vieux berrichon
     

    Il s'en va, il nous quitte
    On court pour le revoir
    Une dernière fois
     

    Il est là, pathétique,
    À l'heure du dernier soir
    Il nous saisit le bras 

    Tandis que sa sœurette
    Tendrement lui répète :
    « Elle est là, La Brunette *! » 
     

    Sa fine main de vieux
    Qui remplace ses yeux
    Caresse mes cheveux
     

    Disant en berrichon :
    « Oh, mon 'ptit mouton,
    V'là qu'enfin, y v'nons ! »

     

    * "La Brunette" : surnom donné à l'auteure, qui a également les cheveux frisés.

     

    La chieuvre *

     

    C'est l'heure, ma belle
    D'aller remplir ton ventre rond
    D'herbes amères, de coquelicots
    Et de tremper ta barbe
    Dans la rosée  

    C'est l'heure d'offrir au jour
    L'arrête hirsute et rêche 
    De ton dos maigre
     

    Le soleil y accroche jusqu'au soir
    Des torches qui flamboient
    Et des halos dorés

    Autour de tes oreilles !

     

    * Chèvre, en berrichon. 

     

    chevres-cou-clair-Berry.jpg(Image tirée du site)

     

        Dominique Thomas a un site ici.

     

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    Le Centre de Congrès d'Issoudun (photo ville d'Issoudun)


       Hier jeudi, nous avons eu l'insigne honneur de recevoir à Issoudun, au Centre de Congrès, une merveilleuse poète du nom de Nicole Gdalia (vous m'excuserez, je n'aime pas le féminin "poétesse").

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    Bruno Durocher (photo J. Sicart)                      Nicole Gdalia


     
       Épouse de Bruno Durocher, un grand poète d'origine polonaise (entre autres Prix de l'Académie Française), qui après avoir fondé en 1949 une revue de poésie, la Revue "Caractères", a créé en 1950 une maison d'édition du même nom, elle reprend la tête de l'entreprise à la disparition de celui-ci en 1996.

         Venue déjà en 2005 présenter la poésie de son époux, elle revenait hier dans le même cadre, celui 
    des conférences de l'Université du Temps libre à Issoudun, pour présenter la sienne propre, et était pour cela accompagnée de trois lecteurs, qui avaient préparé des extraits de ses textes et en avaient fait un choix judicieusement organisé, ainsi que - sur sa demande - d'un musicien, Robert Bichet, ayant pour mission d'offrir des parenthèses musicales avec un vibraphone, un jeu de tams-tams chinois (grands gongs) et un ressort baschet.

     

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       Première d'une série de conférences à thèmes variés, celle-ci fut présentée par Elisabeth Brillet-Raphaël, artiste et universitaire momentanément issoldunoise, devant une assemblée attentive et vite subjuguée. Le silence était tel que je n'osai utiliser mon appareil photo de crainte qu'on entende le déclic des prises de vues ou le grincement de l'ouverture de l'objectif, et me gardai la plupart du temps de bouger ou d'utiliser le flash... 

     

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         Nicole Gdalia a d'abord évoqué le sens du mot poésie (du grec "poieïn", créer), et en a fait un historique remontant à Orphée et au Roi David, porteurs de lyre, pour la voir s'ouvrir aux formes (à la Renaissance), puis à la pensée (avec les premiers romantiques), aux hommes dans la fraternité (avec Hugo), et aboutir à des recherches plus épurées, dans lesquelles le mot cherche à refléter l'essence même des choses (par exemple avec le haïku)...

            Comme on peut le voir sur l'image ci-dessus, elle avait apporté des livres de sa composition et édités par sa propre maison, sur lesquels nous nous sommes jetés ensuite avec bonheur. En effet les lectures qui suivirent laissèrent s'installer une immense émotion, émotion d'autant plus intense qu'un silence méditatif envahissait peu à peu l'atmosphère, à peine ponctué par les accords mystérieux du vibraphone ou les subtiles résonances des tams tams chinois.

     

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         Un moment fut consacré à l'échange avec le public, qui s'avéra très fructueux, car peu à peu chacun comprit que cette poésie était surtout "résonance intérieure", et l'on commença à évoquer une écoute "yeux fermés"... que Nicole, avec une chaleur très touchante, approuva en remerciant.

       Mais je vous livrerai dans un prochain article des extraits de ces textes, ainsi que des passages de la musique de Robert Bichet pouvant évoquer ce qu'il nous fit entendre ce soir-là.

       
    À suivre ici ...

     

     

     

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       Poursuivant mon propos au sujet de la conférence de jeudi, je voudrais d'abord parler des éditions Caractères (ici sur wikipedia, leur site officiel, et ici sur facebook).

       Créées par Bruno Durocher en 1950 pour mettre en valeur la poésie contemporaine, elles s'ouvrirent aux poètes du monde entier, ce qui en fait un fabuleux réservoir d'écritures de toutes nationalités, en passant par l'arabe et le chinois pour englober le roumain et le mexicain. Il mettait toujours un point d'honneur à faire accompagner ces écrits d'illustrations de qualité, ce qui donne des livres étonnamment suggestifs pour l'oeil au  plan plastique ; point relayé et amplifié depuis son décès en 1996 par sa compagne Nicole Gdalia, qui ne l'oublions pas était aussi sculptrice.

     

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        Voici par exemple une parution récente, trouvée sur le site à la date du 30 novembre.

    Deux Prix Nobel chez "Caractères" !!

        C'est ainsi que nous eûmes la joie, jeudi, d'applaudir Nicole pour avoir à son catalogue un livre de Mo Yan, qui vient d'être couronné Prix Nobel de littérature 2012.

        Voici cet ouvrage :

     

    Explosion Mo Yan

     
       L'image puisée sur le site de la Fnac renvoie par lien à la page concernée. Un autre auteur de Caractères, Tomas Tranströmer, avait déjà été couronné de ce prix en 2011, mais il ne figurait que dans une anthologie (voir ici).  On peut donc juger de la qualité de ces éditions !

     

    Les livres de Nicole

         Mais revenons aux livres de Nicole elle-même.  Elle en avait apporté quelques-uns, que  nous eûmes la joie de feuilleter après sa conférence et qu'elle dédicaça à ceux qui en firent l'acquisition. Je ne puis résister au plaisir de vous montrer quelques exemples de pages et de couvertures de ceux que j'ai rapportés.

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       Voici le plus beau d'entre eux, dont il ne restait d'ailleurs que très peu d'exemplaires, un énorme livre de 450 pages publié en 2005 et parsemé d'illustrations originales toutes plus étonnantes les unes que les autres, émanant d'auteurs variés (en noir et blanc, et de couverture mate). Ce livre réunit en fait plusieurs recueils ayant chacun leur "couverture" et leurs illustrations, et son épaisseur m'a rendu extrêmement difficile le fait d'en scanner l'intérieur, si bien que ce que vous en verrez est succinct et parfois indistinct.

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    Voici la "couverture" de la première partie.

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    En voici une autre !

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    Puis une autre...

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    Et encore une.

     

         Je cesse ici de feuilleter avec vous ce merveilleux alphabet, dont seront tirés nombre des poèmes lus par Béatrice et ses amis (voire par Nicole elle-même), et que je vous présenterai dans le prochain article.

        Et passons au second petit bijou que nous avons pu rencontrer : un livre publié par Nicole dans la collection "Arts en Résonance", qu'elle a créée en rencontrant Robert Bichet, ravie de son idée de faire se correspondre des œuvres musicales, picturales et poétiques de même titre.

        Après le recueil de Robert, "Là-bas sont tous les rêves", qui met en résonance Musique, Peinture et Poésie, elle fut vite en panne d'auteurs de la même veine, jusqu'à trouver pour elle-même une personne disposée à lui offrir une oeuvre picturale correspondant à son texte, puis un musicien prêt à lui composer une pièce de même titre, et enfin un poète russe décidé à traduire son oeuvre dans sa langue !!

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        Cela donna ces "Treize battements du respir incertain " (voir ici au 24 janvier), dont voici un aperçu graphique encore une fois maladroit faute de vouloir écraser les pages en ouverture.

     

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        Voici une page, dont pour une fois vous avez le texte, accompagnée d'une encre de Masha Schmidt (peintre d'origine russe établie en France) - encres qui accompagnent chacune des 13 pages de texte, plus la page de titre en français et la page de titre en russe. 

     

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       Voici maintenant le début de l'oeuvre pour piano de Irakly Avaliani (pianiste Géorgien), publiée ici intégralement.

     

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         ... Et enfin, le début de l'édition en russe, dans la traduction de Nicolas Bokov (écrivain russe exilé en Europe) !

     

          Pour terminer, j'ai essayé de photographier la tranche côté titres :

     

    Respir5.jpg 

         L'édition est bilingue : c'est écrit en Russe ET en français. 

       Dans le prochain article, j'aborde les textes...

     

    À suivre ici ! 

     

     

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