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           Il arrive un moment, dit-on, où l'on doit se taire et ne plus rien écouter d'extérieur.

            Mais l'expérience prouve que lorsque l'on se tait et n'écoute plus rien d'extérieur, alors ce qui semblait extérieur se met à sourire et à resplendir comme étant intérieur.

            Une rencontre, une vidéo, une musique ou une lecture deviennent simple propos de soi-même à soi-même.

     


    Mooji-Avant Je Suis

     

               Je viens d'acquérir un très beau livre.

            Beau, parce qu'il veut se démarquer des livres ordinaires en utilisant des phrases-clés publiées en gros caractères et des calligraphies, pour agrémenter son sujet et le rendre pour ainsi dire "vivant".

            Beau, parce qu'il véhicule la parole d'un des plus purs transmetteurs de Vie actuels : Mooji.

             Il s'intitule "Avant Je Suis". Ce titre nécessite un petit éclairage pour les non habitués au sujet de l'Advaïta vedanta comme aux entretiens de Ramana Maharshi et de Nisargadatta Maharaj. Ces derniers, maîtres ayant illuminé le XXe siècle en Inde, ont expliqué que ce que nous cherchons désespérément en cette vie est notre véritable identité - autrement appelée "le Soi" - et que celle-ci peut être trouvée en nous concentrant durant toutes nos actions sur la seule pensée "Je suis", permettant de la dépouiller de toute qualification pour en atteindre la pureté parfaite.

             Cependant, si cet exercice permet d'atteindre ce que l'on nomme communément "l'Éveil", c'est-à-dire la découverte que nous ne sommes ni ce corps, ni toutes ces aventures qui surviennent et nous submergent, mais uniquement Pure Conscience se contemplant elle-même, le terme de la Quête est encore au-delà... et cela, Mooji le martèle comme tous les réels amoureux de la Vérité : "Je Suis" permet, dit-il, de se placer en tant qu'observateur de soi-même et de sa propre vie ; mais il peut lui-même être aussi observé...

         Et qui est cet observateur du "Je Suis" ? En d'autres termes, qui est le Père pour le Fils ? Ou qui est le Principe avant le Verbe ?

          Avant "Je Suis", il reste le pur Silence, la pure Vacuité, la simple Présence, ce que les Bouddhistes nomment "Nirvana" (pour les védantistes "nirvikalpa samadhi"), mais aussi "samyak sambodhim abhisamboddhāḥ" - "l'insurpassable éveil parfaitement accompli".... c'est-à-dire l'Être Pur, sans conscience de soi ni du monde, la pure sensation d'être.

          C'est jusque là que Mooji, personnalité adorable à tous points de vue, s'efforce de mener ceux qui s'en remettent à lui.

          Au tout début du livre j'ai relevé cette page que je vous communique - sans violer je l'espère les droits de l'éditeur.

     

    Avant "Je Suis"

     

         Cette révélation permet de revenir sur le discours stérile concernant le fait d'avoir un "maître", guide pour les uns, "gourou" pour leurs détracteurs qui diabolisent le terme sanskrit pourtant si noble, "instructeur" pour les sérieux universitaires comme Jean Klein ou Francis Lucille. 

          Le "maître" que l'on côtoie dans les satsangs n'est pas le Maître. C'est un individu projeté par notre mental, qui a les qualités et les défauts que notre évolution a besoin de rencontrer. Il doit être apprivoisé pour que soient traversées toutes les strates de nos conditionnements psychologiques. Mais comme tout l'univers mental, il n'est pas vivant, il est le produit de pensées, de croyances, d'émotions...

           Le véritable "Maître" est le Pur Soi, la Pure Conscience en nous qui nous appelle à La reconnaître, et pour cela Elle peut utiliser tous les moyens possibles : tout Lui appartient... Tout peut s'en faire écho. Car Elle seule est la Voie, la Vérité, la Vie !


          Une rencontre, une vidéo, une musique ou une lecture deviennent alors simple propos de Soi-même à soi-même...

     

     


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