• Licornes

     
     
      Aujourd'hui je vous parlerai d'un album magnifique, qui malheureusement est indisponible actuellement, "Licornes" : un album Duculot sur des textes poétiques et spirituels - voire hermétiques ou alchimiques - de Gaston Compère, avec des images de toute beauté de Michael Hague.

        En voici la couverture :




    Et une page de texte :




     
        Le texte mystérieux autant que mélancolique est saupoudré par petits quatrains au fil des pages, et bien peu d'ouvrages de poésie m'enchantent à ce point...
        En voici d'autres passages (accompagnés de celui ci-dessus).



    Le feu noir n'y peut rien.
    Née de l'amour, et l'amour même,
    la licorne surgit
    comme Minerve, étrangement armée.

    Licorne dans le dédale des cités,
    tu es seule à trouver
    la folie carillonnante
    de l'enfance qui regarde la lune.

    (...)

    Licorne, dans l'encre d'or
    de cette matinée, sache
    que mon  printemps a assez de parfum
    pour que tu ne t'effaces pas.

    Plus haut que la haute plaine
    où ne s'aime que le houx rechigné,
    la licorne des neiges ne s'épuise
    qu'à découvrir la cime illuminée.

    Derrière l'iris et sa constance,
    le lys et sa gloire.
    Derrière le lys humain,
    la parole cabrée.

    (...)

    Si tu te hâtes les pieds las
    de tant de chemins et de tant de guerres,
    elle sera là dans ton jardin,
    la jeune licorne dont la lune bleue est le sang d'oubli.

    (...)

    Pour la haute plaine limpide et nue,
    fuis ce monde embroussaillé
    où il n'est pas de bouches
    qui ne lancent des flèches.

    (...)

    Science, si j'aime t'écouter,
    dit la licorne, amie du saut
    et de la cabriole empanachée,
    je ne mange pas de tes chardons.

    Rêve des hautes cimes,
    j'écoute la lumière
    qui se précipite
    vers le soleil.

    (...)

    Quand le livre s'épuise,
    les rêves sous les yeux de la licorne puérile,
    tu devrais, poète, en nourrir mille feuilles
    comme l'achillée des vieux chemins d'enfance.

    Tu me nommes
    licorne, dit la licorne,
    mais si tu savais mon nom
    serais-je encore dans ton ciel ?


    Gaston Compère
    (site ici)
     
     
     
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  • Commentaires

    1
    Mercredi 22 Mars 2006 à 12:00
    Tu as laissé sur mon blogue un commentaire auquel j'avais, et je le regrette, négligé de répondre. C'est maintenant chose faite.Voir http://adamantane.over-blog.com/article-1531430-6.html#anchorCommentSur la Licorne, lire aussi, de Jean-Noel Cordier, les mystères de l dame à la licorne, aux éditions Lacour.Te remerciant pour ta lecture.


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