• Les cinq joyaux d'Arunâchala


            Il me semble que la montagne ait toujours été associée, dans l'esprit des hommes, à la demeure des dieux, ou de Dieu.

           Voyez le mont Sinaï, le mont Olympe, le Parnasse, ou encore le Kailash. 

           Elle correspond à cet espace en nous dans lequel la matière est envisagée comme un bloc sur lequel il faut s'élever pour atteindre au divin, en montant encore et encore vers les zones plus éthérées et plus subtiles de l'esprit. 

     

     

    Arunâchala

     

          Les mystiques ont toujours "gravi la montagne du Seigneur" ou médité à son pied, et Ramana Maharshi fait partie de ces derniers.

          Établi auprès de la montagne d'Arunâchala qui pour lui est l'image même du Divin, il a pour elle composé des hymnes qui traduisent la parfaite adoration du méditant pour Celui dont il se reconnaît l'émanation.

         En voici un, intitulé en raison de ses cinq strophes "les cinq joyaux d'Arunâchala" (en sanskrit Arunachala pancharatna).

     

    «   Océan de Nectar, rempli de grâce, qui engloutis l'univers dans Ta splendeur ! Ô Arunâchala, le Suprême lui-même ! Puisses-Tu être le soleil qui ouvre le lotus de mon cœur à la béatitude !

         Ô Arunâchala ! En Toi, le dessin de l'univers prend forme, dure et disparaît ; c'est la vérité suprême. Tu es le Soi intérieur, qui danses dans le cœur en tant que "Je". "Cœur" est ton nom, ô Seigneur.

         Celui qui se tourne vers l'intérieur avec un esprit paisible afin de chercher d'où la conscience de "Je" surgit, il réalise le Soi et se dissout en Toi, ô Arunâchala, comme une rivière rejoint l'océan.

        Abandonnant le monde extérieur, l'esprit et le souffle maîtrisés pour méditer sur Toi à l'intérieur, le yogi voit ta lumière, ô Arunâchala, et trouve sa joie en Toi.

         Celui qui Te voue son esprit et, Te contemplant, voit toujours l'univers comme Ta manifestation ; celui qui en tout temps te glorifie et t'aime comme non-autre que le Soi, il est le maître sans rival, étant un avec Toi et perdu en ta béatitude, ô Arunâchala ! »


    Cité dans Ramana Maharshi, le libéré-vivant

    éditions Points, coll. Sagesses

     

         Tandis que l'extase, dès les premières strophes, est manifeste, le Maharshi, qui a toujours associé Réalisation de Soi avec Silence, montre que s'il s'exprime en mots c'est aussi pour enseigner.

        Sous les accents mystiques apparaissent donc les éléments nécessaires à l'acquisition de cette béatitude, l'attitude dévotionnelle en demeurant l'un des points fondamentaux.

         Ne souligne-t-il pas que cet océan de béatitude dans lequel le "je" est dissous peut aussi se nommer "Cœur" ? Cependant rappelons-nous ce que disait Khalil Gibran dans le chapitre du Prophète que j'ai cité récemment :

        Lorsque vous aimez, vous ne devriez pas dire : « Dieu est dans mon cœur », mais plutôt : « Je suis dans le cœur de Dieu ».

         N'oublions pas que c'est nous, qui sommes dissous ! Se mettre en quête du "je" est le moyen offert pour retrouver le point intérieur le plus profond. Mais dans ce point ce n'est plus "je" qui subsiste : c'est Lui, l'objet de votre dévotion, quel que soit le nom que vous lui donnez.

              

    Ramana Maharshi

            

       

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  • Commentaires

    1
    Mercredi 30 Septembre 2015 à 17:15

    Pour rebondir sur ton dernier commentaire sur mon blog Je ne peux te consulter sur Facebook .... Bonne journée sous un ciel bleu 

    Je vais te paraître ridicule, mais la montagne je me l'approprie chaque fois que l'envie me prends d'aller à sa rencontre , suivant ma force , je la gravis ou je la contemple , en pensant que le monde est fou actuellement, et que ni les uns ni les autres ont le pouvoir d’assainir et de stopper l'hémorragie 

    Cela dit, j'ai lu ton texte avec attention 

    @ bientôt 

    @+

    2
    Mercredi 30 Septembre 2015 à 17:29

    Bien sûr, et tu as de la chance d'habiter une si belle région !

    3
    Mercredi 30 Septembre 2015 à 18:34

    Cela me fait penser au royaume de Shambala où les sages se seraient rassemblés pour veiller sur notre terre. Au centre des mandalas se trouve cette montagne. Pour arriver à son sommet, il y a beaucoup de chemin à parcourir !!!

    Bises Aloysia

    4
    Mercredi 30 Septembre 2015 à 23:56
    En effet. Le royaume de Shamballa est lui aussi un bien beau mythe ! Bises Danaé.
    5
    Jeudi 1er Octobre 2015 à 08:39

    Le salut viendrait de la montagne : Noé ... Moïse et ceux qui pour échapper à la fin du monde vendent tout pour y monter et attendre ... que les hélicoptères viennent les chercher.

    La montagne s'élève au plus près du ciel. Le ciel est aussi en nous.

    Belle journée Aloysia

    Bisous

    6
    Jeudi 1er Octobre 2015 à 09:19

    La montagne, comme le ciel, est en nous. Tout est en nous. Alors attendre un hélicoptère pour échapper à une quelconque "fin du monde" n'a absolument aucun sens !! Bises, Océanique.

    7
    Jeudi 1er Octobre 2015 à 14:26

    merci pour la citation de Gibran ... je pratique de temps en temps la méditation de la montagne. 

    Bises 

    8
    Jeudi 1er Octobre 2015 à 18:12

    Tu pratiques la méditation de la montagne ??? Peux-tu me dire de quoi il s'agit ?? Cela a-t-il un rapport avec ce que j'explique ? Est-ce un  nom que tu viens de créer en fonction de ce texte, ou y a-t-il une "méditation" existante ?? J'en suis bien stupéfiée. 

    A moins que tu ne parles de la récitation d'un Psaume ! Il y en a certainement plusieurs qui font allusion à la montagne du Seigneur. Merci, Durgalola, oui, méditer sur la montagne est très profitable pour le cœur.

     

    9
    thierry
    Vendredi 2 Octobre 2015 à 19:17

    La montagne pourtant peut être dangereuse et meurtrière. Pourtant c'est un respiration et souvent elle donne de l'inspiration, pas seulement par ses paysages d'une beauté à couper le souffle, mais aussi par son calme et la sérénité qui s'en dégage, pourtant que vienne l'orage et gare...

    Népal pas épargné

    Des hautes cimes montent les clameurs des secouristes et les râles des morts vivants enfouis sous les décombres.

    La haute montagne a tremblé sur ses bases ébranlant tout sur son passage et notamment ce monument que fut et reste au voyage initiatique Katmandou qui e tant de fois a allumé dans les regards des évocations de prise de hauteur et de substances psychédéliques. 

    L’Himalaya tout proche et cet Everest qui culmine ont aussi vibré fortement, heureusement les glaciers d’altitude ne se sont point décrochés car le risque d’engloutissement de larges vallées eut été alors quasi certain tant la masse de neige accumulée aurait pu déferler comme se fut le cas ailleurs.

    On a rarement le nez pâle là bas et d’ailleurs il faut tout spécialement le protéger sinon il peut allégrement peler, mais pas plus n’eurent ils le nez creux, car qui aurait pu annoncer le séisme et les dévastations à venir, car la déstabilisation non seulement du manteau neigeux mais de parois de roches ou encore de pans de terre peut faire craindre de nouveaux effets différés mais bien réels qui viendrait encore compliquer la vie dans ces contrées reculées et d’accès difficile.

    La tectonique des plaques ne cesse pas, la poussée continue du sous continent indien qui remonte encore et de ces tensions gigantesques qui activent les failles naissent des sursauts violents et surprenants.

    Le réchauffement climatique pourrait aussi par la fonte excessive modifier l’équilibre des forces locales et à moins peser la chape n’endiguerait plus tous les risques, calmés pour un temps.

    Rêve et reste seraient tentés de dire aux touristes les autochtones, solides montagnards résistants des pentes et de la raréfaction de l’air qui en faction de sherpas sillonnent la très haute montagne.

    Pourtant ce genre d’éternuement qui essouffle et éreinte  pourrait faire fuir les plus hardis qui pourrait alors être moins enclins à visiter des contrées encore moins hospitalières.

    10
    Vendredi 2 Octobre 2015 à 19:53

    Le jour où la Terre s'ébroue, on tombe tous. Où est le problème ?

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    11
    Samedi 3 Octobre 2015 à 18:33

    Tout en haut de la montagne se rencontrent le Ciel et la Terre. La montagne symbolise le point culminant de l'ascension spirituelle de l'homme. Il n'est donc pas étonnant qu'elle attire et inspire.

    Mes amitiés et beau dimanche

    Alain

      • Samedi 3 Octobre 2015 à 19:26

        Tout à fait ! sarcastic    De même.

    12
    thierry
    Dimanche 4 Octobre 2015 à 11:52

    Il y a la montagne magique mais ce que je sais c'est que la montagne m'agite de fortes pensées et si l'ivresse décime je prend garde à m'acclimater. Un de mes amis est monté en haut de l'Aconcagua il me dit avoir surtout éprouvé une intense fatigue.

    13
    Dimanche 4 Octobre 2015 à 14:05

    "La Montagne Magique" est un très beau livre qui m'a toujours fait rêver ; mais comme tu dis, ce que l'on garde d'une pareille ascension  est surtout une intense fatigue...



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