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Le Mot Éternel
Le château de Fougères
C’était dans un château qui n’avait plus de toit
Un très vieux château fort qui m’était sympathique
Il était haut perché on marchait à l’étroit
On longeait des ravins d’une hauteur tragique
Les soleil était chaud le ciel était serein
Le paysage au loin était bleu et tranquille
J’aimais le fier donjon pour son air souverain
Des églises sans nombre émergeaient de la ville
Le guide m’ennuyait il faisait l’important
J’eus voulu être libre et je suivais derrière
Nous n’avions rien pu voir de très intéressant
Au sommet du donjon j’arrivai la dernière
La vue était si belle et si grand le soleil
J’étais tout près du ciel qui me lançait des flammes
J’étais tout au sommet du fort de son orgueil
Mes cheveux rayonnaient la clarté de mon âme
Je me suis avancée et j’ai sauté au ciel
J’ai bondi en avant au-dessus de la terre
J’ai crié Olivier et ce fut éternel
Je volais je tombais tombais dans la lumière
Je tombai très longtemps c’était délicieux
Je volais dans les airs j’étais une colombe
Mon être était léger il aspirait aux cieux
Je m’abattais au sol comme un oiseau qui tombe
Ce fut un choc brutal et puis la nuit soudain
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J’étais là au milieu des ténèbres profondes
J’étais toute légère et j’en cherchais la fin
Tout était silencieux désert étrange monde
Et tout à coup je vis les étoiles au ciel
Elle venaient à moi elles m’éblouissaient
Et la nuit s’embrasa d’un feu surnaturel
Tout le ciel s’enflamma les étoiles passaient
Ce fut épouvantable et ce fut délicieux
Ce fut un tourbillon de chaleur de lumière
Ce fut un grand frisson qui agita les cieux
Une flamme brûlante et un bruit de tonnerre
Quand je rouvris les yeux que cela fut passé
Tout était devenu une lumière immense
Le monde de la nuit avait été chassé
L’univers était plein d’une chaude présence
Tout mon être goûtait une étrange douceur
Je m’abandonnais à une ivresse légère
Comme si j’avais là touché au vrai bonheur
Que depuis si longtemps je cherchais sur la terre
Je flottais je nageais dans une mer de feu
Des vagues de tendresse étouffaient ma poitrine
Mon esprit oublia que j’étais peu si peu
Et de ces voluptés je cherchai l’origine
Le Tout qui m’avait prise était donc un grand roi
Puisque malgré ce rapt il me rendait heureuse
Il devait habiter depuis longtemps en moi
Car j’aspirais à lui j’en étais amoureuse
Je creusai mon esprit plus avant pour savoir
Qui possédait mon cœur autrefois sur la terre
Et le mot éternel jaillit d’un grand trou noir
Olivier Olivier Olivier ma lumière
C’est pourquoi mes désirs s’étaient soudain calmés
C’est pourquoi j’éprouvais ici un tel bien-être
De douces voluptés m’endormaient à jamais
J’étais retournée au sein du soleil mon maître
(Caen, 29 août 1966)
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Commentaires
1fleurdemarsMardi 8 Mai 2007 à 12:00Très joli poème... Le château a l'air superbe...Bonne soirée !RépondreVoici les commentaires d'origine (mis à part celui ci-dessus qui est le dernier) :
Russalka
Il y a 7 ansC'est superbe, il y a une puissance rare dans tes alexandrins et tu excelles toujours dans ces voyages mystiques. Cette mise en abyme de la chute vers le ciel et du réveil dans le cœur du soleil, tu l'as magistralement conduite. Tiens, je vais te donner de quoi plancher (sourire) en alexandrins, quand tu en auras le temps. Raconte-moi le chaos, l'avant monde. Bisous
Valentine (réponse)
Il y a 7 ansTu es gentille, Russalka, et je te remercie de ta proposition. Ce qui me manque le plus en fait, depuis un certain temps, c'est la possibilité de m'isoler pour me recueillir ; car l'inspiration vient surtout dans le recueillement... Justement, ce blog m'apporte suffisamment de stimulation pour que je réfléchisse parfois à la possibilité d'écrire, mais c'est la tranquillité pour le faire qui me fait le plus souvent défaut. Cela reviendra ! Quand j'aurai ma maison, peut-être...
Patrick
Il y a 7 ansMagie des vielles pierres qui transportent l'esprit dans ce passé mystérieux.
Russalka
Il y a 7 ansBien sûr quand tu auras ta maison. Gros bisous.
Aïmalun/jean-baptiste
Il y a 7 ansJ'ai été très ému à la lecture de ton poème, c'est Magnifique!
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