Cours sur ton petit cheval de sable,
Habitant des planètes multiples,
Aux bords mugissants de la mer !
Auprès de tes roseaux
Dansent les cheveux bleus,
Les cheveux rouges et verts
De la brume ensevelie…
Passe avec mille écumes joyeuses,
Et déchire mon cœur
De ton souffle soudain,
D’un sabot endiablé,
D’une échine mouillée,
D’une crinière au vent,
Afin qu’il s’ouvre enfin,
Et qu’il cesse de battre
L’asphyxie et l’angoisse… !
Vole sur ton petit cheval d’argent,
Doux compagnon des rêves bleus,
Car le soleil se fond déjà
Dans l’océan des rires,
Et le brouillard des songes
A envahi le monde,
A envahi ma nuit…
Dans l’opacité blanche,
Invente un paysage pâle
Comme tes yeux couleur de mer,
Comme ta course éparpillée,
Qui seule existe pour l’oreille :
Le crépitement sourd des sabots sur le sable,
- La fuite imaginaire…