Cette reprise un peu tristounette me donne envie de vous livrer quelques sonnets "grinçants" que j'écrivis à une période peu sympathique de ma vie, lorsque j'étais le cancre d'un grand lycée de Paris où je ne me sentais pas du tout à ma place...
C'est une basse-cour caquetante d'ennui :
On se rase, on rigole, on se barbe et se marre...
Tandis que l'une pleure et que l'autre en a marre,
Notre coq de village a sa huppe qui luit.
« Ce qu'on s'amuse ici ! » dit-elle dans le bruit ;
Mais en guise d'amphi, nous n'avons qu'un théâtre
Qui s'emplit de pantins gigotants et hilares...
Les poules ont des dents et la raison s'enfuit.
Ah ! Comme il est vivant, comme il est « folklorique »,
Le dernier samedi, notre cours de latin !
Dans les bouquins crasseux, la vieille rhétorique,
Nous l'avons reléguée en des recoins lointains :
Nous rêvons à demain, suivant d'un regard pâle
Les nuages fuyant au ciel, pressés et sales...
Je regrette de n'avoir pas d'image à associer : en effet je n'ai guère conservé de photos de l'époque. Certains d'entre vous reconnaîtront un vocabulaire un peu dépassé aujourd'hui, comme l'adjectif "folklorique", qui fit fureur à une certaine époque, alors qu'aujourd'hui on dirait ... "top", peut-être ; d'autres se souviendront sans peine de la chanson potache qui commence par "dans un amphithéâtre"...
Ce poème, problablement écrit la veille du départ en vacances de Noël, paraît un peu s'accorder avec la météo du jour.
Heureusement que tout cela a bien changé !
Ça ira mieux demain...