Jardins ! Confiez votre secret au messager des fleurs !
Un habile ouvrier de nouveau vous façonne,
Et je vois éclater le bourgeon qui frissonne,
Livrant au frais soleil sa chétive pâleur.
Jardins ! Quel souffle merveilleux vous a gorgés d’odeurs ?
Un à un entrouverts, les pétales s’étonnent,
Et le muguet paraît, dont les clochettes sonnent,
Avec la primevère aux ardentes couleurs.
Jardins ! Jardins si doux ce soir, ô jardins de mes rêves,
Recevez ma prière, et ma plainte, et mes pleurs…
Oh ! Rendez-moi la vie et la force et la sève,
Que je rie avec vous de ce rire enjôleur,
Que je vive à jamais votre métamorphose !
Jardins transfigurés du miracle des roses…