Elle voulait toucher l'eau de son pied sûr...
Elle a plongé,
La vague sur elle s'est refermée.
Elle visita les profondeurs nacrées,
Les voûtes, les coraux ;
Elle connut la vaste respiration des flots,
Son cœur tel un cocon
Ouvrit ses ailes dorées... !
Elle vit l'innommable
Et dormit dans le lit des sirènes.
Mais elle a dit : "Mon île !
Et mon trésor d'enfant !"
Elle a lâché l'abîme et remonté les flots,
En luttant désespérément
Contre les courants intrépides.
Elle a franchi les voûtes de la mer
Pour remonter là-haut
Une épave noyée,
Une défroque usée
Pâlie par l'abandon...
Car elle préférait l'incendie de la plage
Au mirage infini des grondants océans.
Une barque sur l'Océan de Maurice Ravel version orchestrale, dir. André Cluytens.
Réédition : poème écrit à l'intention d'une personne ayant tenté, puis renié une voie spirituelle.