• La Chanson bien douce


         Depuis quelques jours, ce poème me trotte dans la tête, dans l'interprétation de Léo Ferré... Je le partage donc avec vous : il convient au temps triste et pluvieux qui nous assaille en ce moment.

         Il fut écrit en 1878 par Paul Verlaine (1844-1896) et fait partie de son recueil "Sagesse". Étonnamment toutes les rimes en sont féminines, comme pour apporter une note de douceur supplémentaire à cette prière adressée à son ex-femme, après bien des tribulations et un séjour en prison.

      

    Écoutez la chanson bien douce

    Qui ne pleure que pour vous plaire,

    Elle est discrète, elle est légère :

    Un frisson d'eau sur de la mousse !

     

    La voix vous fut connue (et chère !)

    Mais à présent elle est voilée

    Comme une veuve désolée,

    Pourtant comme elle encore fière,

     

    Et dans les longs plis de son voile

    Qui palpite aux brises d'automne,

    Cache et montre au cœur qui s'étonne

    La vérité comme une étoile.

     

    Elle dit, la voix reconnue,

    Que la bonté c'est notre vie,

    Que de la haine et de l'envie

    Rien ne reste, la mort venue.

     

    Elle parle aussi de la gloire

    D'être simple sans plus attendre,

    Et de noces d'or et du tendre

    Bonheur d'une paix sans victoire.

     

    Accueillez la voix qui persiste

    Dans son naïf épithalame.

    Allez, rien n'est meilleur à l'âme

    Que de faire une âme moins triste !

     

    Elle est en peine et de passage,

    L'âme qui souffre sans colère,

    Et comme sa morale est claire !...

    Écoutez la chanson bien sage.

     

     

     

     

           Et pour ceux qui supportent mal le ton un peu railleur de Léo Ferré, voici ici la version d'Amélie Morin, beaucoup plus fluide...

     
    « RondelUn visiteur »

  • Commentaires

    1
    Vendredi 25 Février 2011 à 12:00
    un message très fort ! merci et bon w end arielle


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