• Joseph-Guy Ropartz (2)

     
    (Suite de cet article). 
     
         Pour poursuivre ma petite chronique sur Ropartz, voici maintenant quelques exemples de sa poésie.
      Fils d'un avocat, Joseph-Guy avait par-dessus tout l'âme contemplative, et il ne put résister à la vocation artistique. D'ailleurs son frère Yves, déjà lancé dans l'édition poétique, ne l'y encourageait-il pas ?
         Dans le poème qui suit, vous retrouverez l'inspiration celtique, prioritaire chez notre musicien, ainsi qu'un premier coup de chapeau à celui qui restera toujours son très grand ami - malgré sa mort prématurée : Albéric Magnard.

    (Cliquez ici pour ouvrir un lien dans lequel figure la commande « Ropartz vous parle » : alors directeur du Conservatoire de Nancy, ce dernier y faisait l'éloge de son ami et condisciple, compositeur doué d'une vive personnalité et qui succomba en 1914 pour avoir refusé d'abandonner sa propriété à l'envahisseur allemand...  )
     

    CHEVAUCHÉE
    À Albéric Magnard

    A l’heure où le mystère épais des soirs commence,
    A travers les brouillards de la lande bretonne,
    J’ai vu passer, dans l’or fauve d’un ciel d’automne,
    Des guerriers d’autrefois la chevauchée immense.

    Qu’ils étaient grands et beaux, ces preux des temps antiques !
    En leurs yeux rayonnait l’orgueil des fortes races ;
    Casqués de peau, bardés de fer, sous les cuirasses
    Lourdes, il redressaient leurs torses athlétiques.

    Et le scintillement éclatant des épées
    Allumait l’horizon de lueurs triomphales ;
    Les vieux chênes courbaient leurs fronts sous les rafales,
    Saluant ces héros de vastes épopées.

    Les cerfs effarouchés fuyaient par les forières° ;
    L’air vibrait aux appels puissants des cors sonores.
    Et le vent qui gémit dans les hauts sycomores
    Mêlait sa voix énorme aux fanfares guerrières.

    Ils passèrent longtemps en escadrons sans nombre,
    Eblouissant mes yeux à leurs apothéoses ;
    Puis la réalité décevante des choses
    Assaillant leur splendeur les effondra dans l’ombre !
     
     
    Adagiettos, 1888
     
     
     
    ° – De l'ancien français : « lisière de forêt ».

    Cheval

     
    (À suivre ici )
     
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  • Commentaires

    1
    Dimanche 20 Novembre 2005 à 12:00
    Tu nous offres plusieurs cadeaux en un seul , Martine, un poème qui a des accents d'épopée et d'un poète que je ne connaissais pas, cette musique et l'annonce de la fête de Merlin.. ton blog est vraiment un lieu de découvertes incessantes. Merci;
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