(Dessin de Martine Maillard)
Vois ce grand cheval bleu qui d'un sabot rageur
A frappé la boue du chemin :
D'un coup d'aile puissant il fuit vers la lumière
Et va se confondre à l'azur.
O toi que j'adore, avec toi je veux franchir les nues !
Emporte-moi vers ton soleil !
Je me ferai toute petite, mais tu auras besoin de moi.
Je serai le tremplin d'où tu t'envoleras,
Je serai le songe qui glissera la nuit sur tes paupières,
Je serai le sable que tu fouleras,
Je serai le vent qui fera voler ta chevelure dorée,
Je serai la mélodie qui brillera sur ton front,
Je serai la plume avec laquelle tu écriras,
Je serai le baiser que tu répandras sur le monde,
Je serai l'arbre où scintilleront tes étoiles,
Je serai la rose dont tu éparpilleras les pétales,
Je serai le voile que tu déchireras,
Je serai le parfum de ton souffle vainqueur,
Je serai les larmes que tu pleureras,
Je serai la couronne de ton astre radieux,
Je serai l'ombre fraîche où tu reposeras,
Je serai l'étincelle dans la nuit de tes yeux
Et le frémissement de ton limpide azur.
Emporte-moi vers ton soleil !
Poème de jeunesse, écrit à Fontainebleau en juin 1967