Chute d'Icare
(image aménagée d'après un tableau de Jacob Peter Gowi, 17e siècle
visible au Musée du Prado à Madrid, voir ici l'original)
Je suis monté trop haut
J’ai déployé mes ailes
J’ai fixé le soleil
Je cherchais la lumière
J’y voyais mon salut
Je cherchais l’évasion
Je croyais en l’espace
Je pensais respirer
Dans la haute atmosphère
Plus largement qu’ici
Je m’y suis consumé
Mes ailes ont fondu
Mon cœur s’est embrasé
Il n’en reste plus rien
J’ai brûlé au soleil
Comme un pauvre fétu
Et maintenant je gis
Au profond de la nuit
Rampant et démuni
Aveugle et solitaire
Prenez garde au destin
Qui vous hisse au plus haut
Pour bientôt vous lâcher
Plus bas qu’auparavant
C’est chevaucher le tigre
C’est naviguer en mer
Car plus la vague monte
Et plus le creux s’enfonce
Et lorsque vous gagnez
Vous êtes dévoré
Lamentations pour Icare par Draper
(Tate Britain de Londres)