Après "le Spectre de la Rose", voici "Villanelle", poème de Théophile Gautier, musique d'Hector Berlioz, tirée du recueil "les Nuits d'Eté".
Quand viendra la saison nouvelle, Quand auront disparu les froids, Tous les deux nous irons, ma belle, Pour cueillir le muguet aux bois. Sous nos pieds égrenant les perles, Que l'on voit au matin trembler, Nous irons écouter les merles Siffler.
Le printemps est venu, ma belle, C'est le mois des amants béni ; Et l'oiseau, satinant son aile, Dit des vers au rebord du nid. Oh ! viens donc, sur ce banc de mousse Pour parler de nos beaux amours, Et dis-moi de ta voix si douce : "Toujours !"
Loin, bien loin, égarant nos courses, Faisant fuir le lapin caché, Et le daim au miroir des sources Admirant son grand bois penché, Puis chez nous, tout heureux, tout aises, Au panier enlaçant nos doigts, Revenons, rapportant des fraises Des bois.
Sans la musique de Berlioz, je n'aurais jamais découvert ce poème : tant il est vrai que la poésie est faite pour être chantée, sinon dite, comme l'a si bien proclamé Ferré, et comme l'ont illustré tant de chanteurs contemporains autres que lui (je n'ose citer de noms, tant je risquerais d'en oublier...). Ce qui me plaît le plus dans l'interprétation qu'en a donné Berlioz, c'est la pirouette qui est exprimée à chaque fin de strophe sur le rejet : "Siffler"... "Toujours"... "Des bois"...